Le Garde-mots

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vendredi 19 août 2011

Philtrum

Petite dépression verticale, plus ou moins accentuée selon les personnes, située au milieu de la lèvre supérieure, juste en dessous de la cloison séparant les deux narines. Il arrive que ce reliquat de notre évolution embryonnaire soit le siège de malformations congénitales. Ses bords surélevés se nomment les crêtes philtrales. Du grec philtron, moyen de se faire aimer, lui-même de philein, aimer. Synonyme : doigt de l’ange, fossette médio-labiale, philtron.

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lundi 6 juin 2011

Voltaire et madame du Châtelet

La liaison qui fait encore rêver les admirateurs de Voltaire est celle qu'il entretint avec Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet (1706-1749). Elle dura de 1734 à la mort de madame du Châtelet. Voltaire était séduit par sa grande intelligence. Mathématicienne, passionnée de sciences, elle avait reçu la même éducation que ses frères, ce qui était exceptionnel pour l'époque. Ils furent amants, mais pas seulement. Ils  étaient également unis par leur amour de la physique, de la métaphysique et de la littérature.

En 1734 Voltaire a maille à partir avec la police du roi Louis XV à la suite de la publication de ses Lettres philosophiques qui critiquent vivement les institutions. Le couple quitte Paris et s'établit dans un château à Cirey, en Champagne, tout près de la Lorraine où Voltaire pourra fuir en cas de nécessité. Le château est presque en ruines et Voltaire prête à son propriétaire, le mari d'Émilie, la somme de 40 000 francs pour les frais de rénovation. Ils vont y passer près d'une dizaine d'années.

Émilie et Voltaire y travaillent ardemment, lisent la Bible pour mieux en faire l’analyse critique, font des expérimentations de physique, jouent des pièces de théâtre, donnent de grandes fêtes. Ils constituent également une bibliothèque de plus de 21 000 volumes. Chacun commente les manuscrits de l'autre. Voltaire pousse Émilie à traduire et à annoter les Principia Mathematica de Newton, ouvrage qui est encore apprécié aujourd'hui.

En 1748, la marquise rencontre à Lunéville, à la cour du duc de Lorraine, le beau chevalier Jean-François de Saint-Lambert, poète à ses heures, de dix ans son cadet. Elle tombe enceinte de ses œuvres et meurt peu après ses couches.

Voltaire écrit à l'un de ses amis : « Je n'ai point perdu ma maîtresse, j'ai perdu la moitié de moi-même, une âme pour qui la mienne était faite, une amie de vingt ans que j'avais vu naître. » Leur correspondance, qui occupait huit volumes reliés, a été perdue, sans doute détruite par Saint-Lambert.

Telle est brièvement rapportée l’aventure intellectuelle et amoureuse d’un couple qui « préfigure celui de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Quelle modernité ! Ils partagent liberté amoureuse et liberté de pensée » note Élisabeth Badinter don son livre Émilie, Émilie, ou l'ambition féminine au XVIIIe siècle (Le Livre de poche).

Après le pays de l'Astrée en 2009 et celui de Roger Vailland en 2010, la Société des écrivains et du livre lyonnais et rhônalpins (SELYRE) organise cette année une sortie culturelle au château de Voltaire. L'événement aura lieu le samedi 24 septembre 2011 au départ de Lyon. Renseignements et bulletin d'inscription ici.

lundi 14 février 2011

Orfraie

Dessin d'Ydel

Merci au dessinateur Ydel pour cette illustration.
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Bientôt on ne dira plus "un dessin d'humour" mais "un Ydel".


Aigle à queue blanche, appelé également aigle de mer, huard, huart, aigle barbu, pygargue à tête blanche. De l’ancien français orfres, dérivé de osfraie, lui-même du latin ossifraga, qui brise les os.

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dimanche 10 octobre 2010

Histoire de la ponctuation

La ponctuation est plus récente que l’écriture. Dans l’Antiquité on ne mettait pas d’espaces entre les mots mais des points (chez les Grecs et les Romains, l’emploi du verbe en fin de proposition permettait en outre de repérer les coupures de phrases). Aristophane de Byzance (257 – vers 180), conservateur de la bibliothèque d’Alexandrie, invente la ponctuation au IIe siècle av. J.-C., pour les écrits grecs, en utilisant un système à trois points : le point d’en haut  (ou « point parfait »), placé à l'extrémité supérieure de la dernière lettre d'un mot pour indiquer que le sens de la phrase est complet et qu’on peut aller à la ligne ; le point médian ou « point moyen » (à mi-hauteur) , équivalent de notre point-virgule ; et le point d’en bas ou « sous-point » (placé à l'extrémité inférieure d'un mot) qui correspond à notre point final. Ces points facilitaient la copie des manuscrits.

Saint-Jérôme (345-420), à l’occasion de la traduction de la Bible grecque en latin (la « Vulgate ») met en place un système de ponctuation relativement complexe, dans lequel il reprend les trois points d’Aristophane de Byzance en ajoutant une division des textes en colonnes.

Au Moyen Âge, Gasparino Barzizza, dit Gasparin de Bergame (1370-1431), rédige le premier traité de ponctuation, La Doctrina punctandi.

La ponctuation s’est surtout développée avec l’apparition de l’imprimerie (vers 1440). Goeffroy Tory (1480-1533), par exemple, invente l’apostrophe et le point crochu qu'Étienne Dolet (1509-1546) renomme « virgule » dans son ouvrage Traité de la ponctuation de la langue françoise plus des accents d’ycelle. La Renaissance est également l’époque où l’on invente les signes diacritiques (comme la cédille et les accents). Les signes de ponctuation tels que nous les connaissons sont des apports successifs liés à l’essor de l’imprimerie. Ils seront pleinement organisés à partir du XVIIIe siècle. Dans l’article Ponctuation  de L’Encyclopédie, Nicolas Beauzée défend avec force l’intérêt de la ponctuation. Il la règle sur les besoins de la respiration.

Au XIXe siècle un changement s'opère. On commence à rythmer la ponctuation sur les nécessités grammaticales. De même les auteurs, qui en laissaient le soin aux imprimeurs et l'ignoraient complètement, se l'approprient et même la revendiquent, avec à leur tête George Sand (1804-1876).

Au XXe siècle, Apollinaire (Alcools, 1913) supprime la ponctuation dans ses poèmes. Il a un précurseur Stéphane Mallarmé (1842-1898) qui ne ponctue pas son poème M’introduire dans ton histoire (1886). Mais surtout, signe de modernité, il sera imité par les générations qui le suivent.

Les signes anecdotiques

La ponctuation est actuellement stabilisée. On a bien cherché à inventer de nouveaux signes, mais ils n’ont eu que des succès éphémères :

• le point exclarrogatif [‽] ou « interrobang »,  combine les fonctions de point d’interrogation et de point d’exclamation ;

• le point d’ironie [ironie2.png], point d'interrogation ouvert à droite, a été proposé par Alcanter de Brahm ;

• le point d’indignation [¡], a été créé et utilisé par Raymond Queneau dans son roman Le Chiendent ;

• la virgule d’exclamation [virgule surmontée d’un point d’interrogation], et suivie d’une lettre en bas de casse (ou « minuscule ») contrairement au point d’interrogation ;

• et bien d’autres.

Pour être complet voici l'avis d'un expert, professeur de philosophie diplômé. La qualité de la vidéo n'est pas très bonne mais la leçon est imparable.

N'oublions pas non plus l'usage détourné et contemporain que les internautes font de la ponctuation.

lundi 26 avril 2010

Ardent

Qui brûle, qui est en feu. Du latin ardens, brûlant. Au sens figuré : qui ressemble au feu (en parlant d’une couleur) ; qui cause une sensation de brûlure (en parlant d’une douleur) ; brûlant, passionné, fougueux (en parlant d'un sentiment).

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vendredi 16 mai 2008

Haridelle

Terme familier désignant un cheval maigre et rétif. Étymologie : peut-être du radical germanique hârr, gris, qui exprime la notion de cheval (comme dans "haras"), ou encore du latin aridus, desséché. Synonymes : bidet, bourrin, bringue, canasson, carne, cavale, cheval, criquet, haquenée, rossard, rosse, rossinante.

ET VOICI L'ART YDEL


Dessin d'Ydel

Merci à Ydel pour son dessin original qui pourrait s'intituler "La haridelle et la ridelle"
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vendredi 2 novembre 2007

Vanité

Les Ambassadeurs

Hans Holbein le Jeune. Les Ambassadeurs.
1533. National Gallery (Londres).

Flottant près du sol, une forme incertaine qu'on a souvent nommée "l'os de seiche" : il s'agit en fait de l'anamorphose d'un crâne humain. A défaut de cylindre réfléchissant, vous pouvez le deviner avec le dos d'une cuillère.

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lundi 20 août 2007

Anthropocentrisme

Principe qui place l'homme au centre de l'univers. Du grec anthrôpos, homme.


Léonard de Vinci
Leonardo da Vinci. L'homme de Vitruve (circa 1490).

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lundi 8 janvier 2007

Pi

Que j'aime à faire apprendre un nombre utile aux sages !
Immortel Archimède, artiste ingénieur,
Qui de ton jugement peut priser la valeur ?
Pour moi, ton problème eut de pareils avantages.
Jadis, mystérieux, un problème bloquait
Tout l'admirable procédé, l'œuvre grandiose
Que Pythagore découvrit aux anciens Grecs.
Ô quadrature ! Vieux tourment du philosophe
Insoluble rondeur, trop longtemps vous avez
Défié Pythagore et ses imitateurs.
Comment intégrer l'espace plan circulaire ?
Former un triangle auquel il équivaudra ?
Nouvelle invention : Archimède inscrira   
Dedans un hexagone ; appréciera son aire
Fonction du rayon. Pas trop ne s'y tiendra :
Dédoublera chaque élément antérieur ;
Toujours de l'orbe calculée approchera ;
Définira limite ; enfin, l'arc, le limiteur
De cet inquiétant cercle, ennemi trop rebelle   
Professeur, enseignez son problème avec zèle.

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vendredi 22 décembre 2006

Jéhovah

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine …

        Victor Hugo, La conscience.

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