Pi
Par le gardien le lundi 8 janvier 2007, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Que j'aime à faire apprendre un nombre utile aux sages !
Immortel Archimède, artiste ingénieur,
Qui de ton jugement peut priser la valeur ?
Pour moi, ton problème eut de pareils avantages.
Jadis, mystérieux, un problème bloquait
Tout l'admirable procédé, l'œuvre grandiose
Que Pythagore découvrit aux anciens Grecs.
Ô quadrature ! Vieux tourment du philosophe
Insoluble rondeur, trop longtemps vous avez
Défié Pythagore et ses imitateurs.
Comment intégrer l'espace plan circulaire ?
Former un triangle auquel il équivaudra ?
Nouvelle invention : Archimède inscrira
Dedans un hexagone ; appréciera son aire
Fonction du rayon. Pas trop ne s'y tiendra :
Dédoublera chaque élément antérieur ;
Toujours de l'orbe calculée approchera ;
Définira limite ; enfin, l'arc, le limiteur
De cet inquiétant cercle, ennemi trop rebelle
Professeur, enseignez son problème avec zèle.
La mesure du tour
Seizième lettre de l'alphabet grec,
pi est employé, en géométrie, pour symboliser le rapport constant
entre la circonférence d'un cercle et son diamètre. Ce nombre est connu depuis
l’Antiquité. Il figure dans la
Bible (2 Chroniques 4 :2) : « Il fit la mer de fonte. Elle avait dix coudées
d'un bord à l'autre, une forme entièrement ronde, cinq coudées de hauteur, et
une circonférence que mesurait un cordon de trente coudées. » La notation
pi a été choisie au XVIIIe siècle, elle correspond à la première
lettre du mot grec perimetros, mesure du tour. Sa valeur est d’environ
3,1416. Plus précisément, elle est de 3,
1415926535, comme l'indique le premier vers du poème : le nombre
de lettres de chaque mot correspond au chiffre à retenir. En fait on peut
aller plus loin, et le poème ne s'en prive pas :
3,141592653589793238462 ..., car il y a beaucoup plus de
chiffres après la virgule qu'on ne le croit et même beaucoup plus loin encore :
3,141592653589793238462643383
279502884197169399375105820974944 5923078164062862089986280348253421170
679 ...
L'infini à la portée des curieux
Les points de suspension ne sont pas anodins. Ils sous-entendent qu’on peut seulement approcher la valeur de π sans jamais en avoir fini avec ce nombre un peu spécial. En 2002, le nombre connu de ses décimales était de 1 241 100 000 000, soit plus de 1240 milliards.
Votre naissance était prévue !
Autrement dit, π n’est pas, et de loin, un « nombre rond ». Dans la kyrielle des chiffres qui le composent on trouve des séries intéressantes. Cliquez ici. Tapez dans le premier rectangle votre date de naissance, votre numéro de téléphone, le nombre de jours qui se sont écoulés depuis la mort de Louis XVI, le tiercé de dimanche dernier ou tout autre suite remarquable. Essayez votre date de naissance et vous pourrez constater qu'on la trouve au sein de π. Pour ce qui est de votre numéro de carte bleue, la procédure est encore plus simple. Elle consiste à l'écrire ci-dessous dans un commentaire. Le gardien se charge de la recherche à votre place. Service gratuit.
Commentaires
Encore un billet passionnant, merci!
Je connaissais:
"Que j'aime à faire connaître ce nombre utile aux sages" (44 occurences chez Google - dont Wikipedia).
Pour "Que j'aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages" - 84 occurences.
Alors, faire apprendre ou faire connaître ?
Le débat est ouvert...
Moi aussi, avant de faire une recherche sur ce sujet, je connaissais "connaître". J'ai utilisé "apprendre" d'après un site dans lequel j'avais confiance, croyant m'être trompé. Merci de rétablir la balance. Ma mémoire t'en est reconnaissante.
"P" comme "perimetros", comme περίμετρος => circonférence, de περι => autour + μετρο => mesure. Excusez-moi la marotte.
J'aime bien la πrouette finale ;)
Apprendre ou connaître, neuf lettres chacun, rien ne change pour pi… mais par contre connaître casse la métrique de l'alexandrin. Donc apprendre est le seul possible.
A ceci près que
"Que j'aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages!"
est un alexandrin de 13 pieds!!...
Alors, les 13 pieds de l'un ou les 14 de l'autre?
... le débat n'est pas clos!
En fait il faut faire des élisions des "e", c'est ce que j'ai gardé en tête: "Que j'aime à fair' connaîtr' ce nombre utile aux sages". Les matheux qui ont inventé ce poème n'étaient sans doute pas des premiers de classe en français !
Nous avons donc la même mémoire. Je faisais également l'élision dans ma tête.
Dans ce cas, je préfère définitivement "faire connaître" à "faire apprendre", c'est moins coercitif!
C'est bien mon avis.
Chez moi et depuis que j'ai 7-8 ans (source: un truc qui s'appelait la Mini-encyclopédie que mes parents ont reçu un jour en cadeau avec une commande de je sais plus où...) c'est "Que j'aime à faire apprendre un nombre utile aux sages" ce qui du coup rétablit la métrique alexandrine et supprime les soucis d'élisions pas "logiques"
Bonjour, ça n'a rien à voir et je vous en demande pardon mais je cherche depuis ce matin l'origine de "salle des pas perdus" que sont ces "pas perdus"? en avez-vous une idée vous qui savez tant de choses? Merci de votre aide :-)
Bonjour, cette belle expression s'utilisait dans mon enfance pour désigner le hall d'entrée d'une gare. La "salle des pas perdus" est la salle où les gens vont et viennent en tous sens avant de partir ou en arrivant d'une autre destination.
Bah oui, mais pourquoi les "pas perdus"? Il parait que ça vient de la Terreur?
Je vérifierai ce soir, mais je dois avoir une édition des années 1900 d'"éducation et récréation" qui dit "apprendre" et non connaître"
Effectivement il semblerait que l'expression soit ancienne et remonte à la Révolution. Je viens de trouver la trace de la salle des Pas-Perdus dans Le Chevalier de Maison-Rouge d'Alexandre Dumas.
Revenons à nos moutons, pour que ce commentaire ne finisse pas dans la salle des pi perdus : de cet astucieux poème, le mathématicien Jean Warusfel ne donnait dans "Les nombres et leurs mystères" Microcosme Le Seuil que les quatre premiers vers, car dès le second mot/chiffre du vers suivant, il y a un os : c'est un zéro ! Quel mot de zéro lettres conviendrait ? On n'a pas vraiment l'embarras du choix, et comme cela se reproduit statistiquement une fois sur 10… On pourrait convenir que Ô symbolise le zéro, peut-être ? Mon Dieu, que faire ???
PS : j'ai oublié de le préciser mais c'est évident, la suite du poème, si la suite de chiffres est bonne, est donc fausse ! Je suis désolé d'avoir cassé ce beau jouet…
Plus modestement, les 31 premiers chiffres après la virgule en... espéranto :
Kun π, ĉiam l'afero konverĝas,
al nombro utila kaj magia.
Infinite decimaloj anseras,
ĝiseterne tra la paĝ' fantazia.
Kiel nebulo el tabulo mara,
Tra nia universo kaj ĉe lekcioj,
Cifervica poemo...
(source : wikipedia)
merci pour vos tuyaux !! Cela va m'aider !!!
big up à vous tous !!!
juste pour corriger le premier vers
c'est bien un alexandrin si l'on corrrige le 7ème mot :
que j'aime à faire apprendre un nombre utile aux sages
familialement !
Michel
Le tour de pi ? Je penche donc je suis !
On va pas debattre dessus pendant des mois enfin je pense que chacun devrait faire comme il veut.
Personnellement je l'ai appris avec "connaître" mais je ne fais pas de très grande différence entre ce dernier et "apprendre". Mais j'adore ce moyen mémotechnique.
Voilà sur ce vive les mathématiques et n'en abusez pas !
Le français aussi est pas mal ^^
Du garde-mots je découvre le site ;
et même presqu'un an après
la fin de cette admirable suite
je vous propose ce contrepet:
le pi(s) de la vache est démesuré.
Le poème "le plus exact" débute par
"Que j'aime à faire apprendre un nombre utile aux sages,
Immortel Archimère, artiste ingénieur…"
Le nombre de lettres de chaque mot équivaut à la décimale correcte et les zéros sont donnés par les mots de dix lettres (ex : mystérieux, philosophe, dédoublera, etc.).
En ce qui concerne la métrique de l'alexandrin, je rappelle que les "e" de fin de vers s'élident, de même que ceux suivis d'une voyelle ou d'un "h" muet. Donc on lit "que j'aim(e) à fair(e) apprendr(e) un nombr(e) util(e) aux sag(es), immortel Archimèd(e) artist(e) ingéni()eur…" et on a 12 pieds par vers ; si l'on écrit "que j'aim(e) à faire connaître ce nombr(e) util(e) aux sag(es)…", on se retrouve avec 14 pieds…
Voilà qui est précis. Merci.
Un partage amical. J'utilise depuis des années cette méthode dite du «porte-manteau» ou des «cintres» . Je me suis souvenu de centaines de choses à ne pas oublier sur des dizaines de «to do list» mentales. Il s'agit de se souvenir d'abord de 20 objets-cintres par la consonance des chiffres de 1 à 20:
1 = hun
2 = (d)oeufs
3 = (t)roi
4 = âtre
5 = sein
6 = scie
7 = cassette
8 = huître
9 = noeud
10 = tisse
11= bonze
12 = bouse
13 = braise
14 = bateau
15 = benzine
16 = baise
17 = bistre
18 = dix huîtres
19= dix noeuds
20 = vin
Ces images sont toujours les mêmes et il faut s'en souvenir. On peut en fabriquer des personnelles et sur 30, 40 éléments et plus. Moi j'en utilise rarement plus que 12 à 15.
Puis la liste commence:
«Acheter de la bière», sur le cintre 1 (hun) / créer une association d'image INCONGRU, VIOLENT OU SEXY. La mémoire est ainsi faite qu'il capte mieux ce type d'images que les images neutres. Donc bière et hun... Le hun avec son casque à cornes de buffle s'est planté une bouteille de bière sur chaque corne. Voilà l'image pour 1.
«Fermer l'eau d'arrosage au jardin», sur le cintre 2 (oeufs) / L'image: Je vais au jardin et du tuyau d'arrosage giclent des jaunes d'oeufs...
Etc... Essayez, c'est saisissant comme on se souvient de TOUTE la liste.
Dernière chose géniale... Une nouvelle liste avec le hun faisant autre chose...efface la liste précédente et on peut en recommencer ... à l'infini. Bons essais et bravo au gardien !
Merci de ce rappel. J'ai pratiqué autrefois cette méthode. Deux recommandations : il faut bien visualiser ce qu'on accroche aux cintres, et il faut imbriquer les cintres les uns dans les autres.
voici une autre discussion sur le sujet
"Maint terriers des lapins ne gèlent..."
ça dispense d'être bon en orthographe ;-)
Comment ça fonctionne ? Je n'ai rien compris.