Ponctuation
Par le gardien le lundi 4 octobre 2010, 00:00 - Métamots - Lien permanent
La ponctuation renforce l’impact des signes alphabétiques. Elle organise la syntaxe et le sens, efface les ambiguïtés, suggère les intonations, souligne les particularités affectives, extériorise les intentions de l’auteur. Elle joue un rôle dans la créativité littéraire et le style, dont elle est l’auxiliaire.
Mots voisins : signes diacritiques (signes qu’on ajoute à une lettre de l'alphabet pour en modifier la prononciation), grammaire (ensemble des règles conventionnelles qui déterminent le bon usage de la langue parlée et écrite), hypercorrection (reconstruction erronée d'un terme qui consiste à substituer à son état que l'on croit altéré un autre état supposé correct et qui ne l’est pas), lexicologie (étude du lexique d'une langue), linguistique (science qui a pour objet l'étude du langage), morphologie (étude de la forme des mots), orthotypographie (ensemble des règles d’orthographe et des règles typographiques), philologie (étude de la linguistique historique), sémantique (étude d'une langue du point de vue de la signification), syntaxe (partie de la grammaire qui organise l’ordre des mots dans la phrase), symboles typographiques (exemples : le pied de mouche [¶] classiquement placé au début d’un paragraphe, l'esperluette [&], l’arobase [@], la puce [•]), typographie (art de disposer un texte dans un document imprimé).
• les signes pausaux, qui permettent de marquer des temps de silence dans les phrases ; c’est le cas (par ordre décroissant de durée) : du point [.] (il termine une phrase), du point-virgule [;] (marque une pause moyenne), de la virgule [,] (marque la pause la plus faible) ;
• les signes mélodiques, qui suggèrent les intonations : le point d’interrogation [?] (termine une phrase interrogative), le point d’exclamation [!] (termine une phrase exclamative), les points de suspension [...] (jouent un rôle psycho-émotif ) ;
• les signes d’insertion, qui marquent l’insertion de certains mots ou de passages entiers dans la phrase : les parenthèses ( ) (apportent une précision), les crochets [ ] (isolent un contexte), les guillemets [« », ou “ ”, ou " "] (marquent le changement d'auteur du discours), les chevrons < > (font ressortir un mot ou un groupe de mots), les accolades { } (embrassent verticalement plusieurs lignes), les tirets [long —, ou court -] (mettent en évidence une portion de texte), les deux-points [:] (introduisent une énumération, une explication, etc.) ;
• les signes d’appel, qui attirent l’attention du lecteur sur certaines particularités : la marque de paragraphe [§] (désigne une subdivision du texte), l’alinéa [retrait] (indique le début d’un paragraphe), l’appel de note [(1)] (indique la présence d'une note de bas de page), l’astérisque [*] (indique un renvoi ou raccourcit un mot), le tiret (indique un changement de locuteur dans une conversation), le point abréviatif [M.] (abrège un mot), la barre oblique / (lie deux termes en opposition).
Pour aller plus loin
Albert Doppagne. La bonne ponctuation. Éditions Duculot.
Histoire de la ponctuation]
Commentaires
Merci pour ce beau billet. Je me permets de signaler à vos lecteurs le livre de Jean-Pierre Lacroux qui traite également de ces sujets (et de bien d'autres...) : Orthotypographie, intégralement accessible via Internet sous licence Creative Commons.
Je parlerai dans mon billet de vendredi prochain de la suppression des signes de ponctuation.
L'un des grands experts actuels de la ponctuation est Colignon, ex-correcteur en chef du Monde. Il a écrit au moins un livre sur le sujet.
Il me semble que L'Automne du Patriarche de Garcia Marquez est sans ponctuation ou quasiment sans. Sur les romans sans, voir un billet de la RDL.
Autres références incontournables, que j'ai toujours sous la main : Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale et un numéro spécial du Monde intitulé Le style du Monde (N° M 02165 - 201 H, 2002).
Le Monde Internet me bouscule, mais bouscule-t-il tout ses passants. Et pourtant voir les commentaires si avant me montre combien vous êtes tous savant,vous savez beaucoup de choses,un immense savoir si plaisant, une grande érudition.Pensez vous que nos contemporains profitent suffisamment de vos éclairages judicieusement habiles.
Quand on a que les mots...
Pouvez-vous imaginez le choc quand, en 1956, j'ai découvert le 1er disque de Jacques Brel où figurait cette chanson et quelques autres ?
Je rappelle que "zoé" en grec, c'est la vie.
Je rappelais l'étymologie pour les autres visiteurs, bien entendu.
« Les points de suspension jouent un rôle psycho-émotif. »
Suite d’idées sur cette constatation
Représentés par trois points alignés horizontalement au niveau de la ligne de base d'écriture, ils forment un procédé rhétorique représenté par le nombre trois. Méridien extraordinaire, polysémie de points représentant trois indissociables, corps, esprit, émotions. Méditation, image d’acuponcture, sur la recherche d’un chemin ouvrant l’esprit à percevoir les messages du corps, à exprimer les émotions. Qi Jing Ba Mai Kao, la méthode est très douce, il y a peu de contre-indications, seulement quelques points à éviter au cours du traitement.
Clin d’oeil amical et fidèle à Alain…
xuan-lay
Bonjour xuan-lay, content de te revoir sur mes lignes après toutes ces années.
Je crois que c'était Julio Cortázar qui a appelé à la virgule, “la porte tournante de la pensé”
Je rappelle quelques exemples de la classe d'espagnol et comme en réalité, tous les signes de ponctuation, ils sont des "portes tournantes de la pensée".
L'un d'eux, très drole, c'était d'un jeune homme qu'il vit à une pension, dans laquelle la propriétaire avait trois filles célibataires et toutes les trois tombent amoureux de lui.
Poursuivi par les dames, l'homme décide se sauver, en laissant une lettre sans ponctuation pour elles.
Après avoir mis sa propre ponctuation, chacune des trois femmes pense qu'elle es la choisie par lui. Le plus amusant ce que, quand on lit le puntución original à lequel a pensé le jeune homme, il n´aime pas aucune des trois.
Malheureusement, je ne peux pas le traduire a français parce ca perd complètement le sens. Je crois que les lecteurs du Gardemots s'amuseraient beaucoup.
Saludos, Ana
Ana la mexicaine, si vous ne l'avez fait, vous devriez cliquer dans la colonne de droite sur "Prédelle".
@Ana: certains lecteurs du Garde Mots savent lire l'espagnol...
Garde, je suis siderée et en même temps, pas tant, je m'habitue aux histoires tiers-mondistes de mon pays.
J'ai des amis dans l'Institut d'Anthropologie et d'Histoire où j'ai travaillé il y a des années. Je leur donnerai cette information et je vous maintiendrai informés. Quel honte!
@ e21
Ce que le jeune homme a écrit dans la lettre sans ponctuation c´est:
Si obedezco a mi razón digo que amo a Soledad no a Julia cuya bondad persona humana no tiene no aspira mi amor a Irene que no es poca su beldad.
Soledad, elle a mis cette ponctuation:
Si obedezco a mi razón digo que amo a Soledad. No a Julia cuya bondad persona humana no tiene, no aspira mi amor a Irene que no es poca su beldad.
Julia a mis:
Si obedezco a mi razón, digo que ¿amo a Soledad? No, a Julia cuya bondad, persona humana no tiene. No aspira mi amor a Irene que no es poca su beldad.
Irene a mis:
Si obedezco a mi razón, digo que ¿amo a Soledad? No. ¿A Julia cuya bondad persona humana no tiene? No. Aspira mi amor a Irene que no es poca su beldad.
Mais ......... le jeune homme qui n'aimait aucune des trois, il a mis cette ponctuation:
Si obedezco a mi razón, digo que ¿amo a Soledad? No. ¿A Julia cuya bondad persona humana no tiene? No. ¿Aspira mi amor a Irene? ¡Que no! Es poca su beldad.
Voila! Espero que les guste.
Je n'ai pas vécu cet épisode comme honteux. Surprenant, poétique, surréaliste, inattendu, psychanalytique.
A mon avis, le poète c´est vous. Je ne trouve pas si poétique que dans mon pays s´abandonne le patrimoine historique et se laisse oublié et baigné ” d´abontants déjections” des colombes.
Mais, cependant j'admets le surrealisme et...que le sujet de les excréments et l'or ensemble, si ensemble tous les deux, nous donne beaucoup que penser et beaucoup plus que philosopher, psychanalyser etc.
La photo de votre billet : est-il de ce village perdu ? Vous souvenez-vous de son nom de ou d'un lieu voisin ?
Dans l'Institut il y a des très bons restaurateurs et il y à ici, une association civile pour sauver des oeuvres d'art oublies. J'aimerais beaucoup savoir si ce retable a été déjà sauvé ou s'il a été déjà enterré au-desus de ceux poétiques... excréments.
Il est vrai que vous êtes architecte. Non je ne me souviens de rien. C'était entre Merida et un des sites mayas. La poésie, c'est surtout le fait que les enfants ont ouvert les portes, sans un mot, pour nous montrer le trésor. Non la photo ne correspond pas à cette église.
Ce jour, là il s'est passé un autre phénomène extraordinaire. Au restaurant à côté de Chichén Itzá la serveuse ressemblait à ma fille, vraiment comme deux gouttes d'eau. Nous, les parents, nous étions incapables de faire la moindre différence, à part la langue espagnole, naturellement.
Merci à Ana!
Bravo à votre continent pour ce prix Nobel de Littérature. En matière de "fiction", vous êtes les meilleurs en ce moment.
Gardien, on attend votre histoire...
Oui Garde, je peux imaginer la scène. Les enfants silencieux sont toujours poétiques et …..dans ces circonstances, sûrement encore plus.
Merci @ e21.
Je crois que tous nous sommes très heureux par ce prix si merité……..bon, sauf les politiciens de quelques pays américains que Vargas Llosa a fustigés, avec beaucoup de raison. Ceux de mon pays lui détestent. S'il n'était pas un grand écrivain, cette seule raison me rendrait suffisamment heureux.
Vous parlez de "arobase"… qui devrait s'appeler "arrobe", de l'espagnol "arroba", de l'arabe "ar-roba" = "le quart", symbole d'une monnaie de faible valeur (genre: "un sou")
Mais l'usage (fautif) l'a emporté, de même que que "taxi" a pris le pas sur "takhys" (rapide), à cause du khi grec qui ressemble à un X
Sauf que je ne vois pas d'où vient que "arroba" a pu donner "arobase" !
Vous avez parfaitement raison. Je le savais plus ou moins, l'ai employé la formulation courante sans trop réfléchir.