Promenons-nous dans les bois,
Pendant que le loup n'y est pas.
Si le loup y était
Il nous mangerait,
Mais comme il n'y est pas
Il nous mangera pas.

Loup y es-tu ?
Que fais-tu ? Entends-tu ?


L'écothérapie dans la dépression nerveuse


Les chiffres commencent à donner raison à ce message d'un nouveau genre. Une recherche scientifique publiée le 14 mai 2007, réalisée à l'université d'Essex (Angleterre) a montré qu'une promenade dans la nature améliore l'humeur et la confiance en soi des personnes dépressives. Dans cette étude, intitulée "Écothérapie: l'agenda vert pour la santé mentale"(1), les chercheurs de Mind, une association britannique qui s'intéresse aux problèmes de santé mentale, ont comparé les bénéfices, pour les personnes souffrant de dépression, de trente minutes de promenade dans la campagne contre un séjour d'une même durée dans un centre commercial. Ils ont obtenu des résultats probants : 71% des promeneurs se sont sentis mieux contre 45% seulement de ceux qui avaient fait leurs courses dans un centre commercial (22% de personnes de ce groupe étaient même davantage déprimées).

(1) Mind. Ecotherapy. The green agenda for mental health.

Nature sur ordonnance

Traitement à part entière ou entièrement à part ? Cette intrusion de la nature dans la psychothérapie n'est-elle pas un signe d'alerte ? Ne nous rappelle-t-elle pas que la décadence est à notre porte ?  Les médecins vont bientôt devoir prescrire à leurs patients de manger, de faire l'amour, de travailler, de se promener au grand air, de dormir… Ce retour à la nature façon Rousseau n'est pas pour nous surprendre, sauf que, cette fois, il se rappelle à nous par un détour scientifique. Aurions-nous oublié de vivre ?

arc-en-ciel Alphonse Allais l'a dit :  "On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur." Allons plus loin. Si chaque centre commercial était construit dans un grand parc boisé nous pourrions acquérir une santé à toute épreuve. Le parking de dissuasion serait obligatoirement à l'entrée. De par la loi, le stationnement de proximité serait réservé aux personnes handicapées, aux familles nombreuses à partir de sept enfants, aux personnes âgées non accompagnées et à tous ceux qui s'acquitteraient d'une surtaxe. Les clients n'entrant pas dans ces catégories devraient marcher au minimum trois kilomètres avant d'atteindre la zone de distribution, porter eux-mêmes leurs achats (aucun charriot ne serait mis à leur disposition). ils devraient ensuite faire du saut d'obstacle par dessus les caisses enregistreuses : au moment où ils passeraient à la verticale les codes barres seraient automatiquement pris en compte. Une fois sortis de la zone d'achat ils auraient à accomplir un parcours de santé. C'est ainsi qu'ils devraient s'exercer au lancer de la boite de petit pois, de la tringle à rideau, du disque (au choix : CD ou DVD selon les goûts). Pour retourner à leur voiture ils pratiqueraient successivement l'acrobranche et un 800 m dont le temps serait chronométré. Ceux qui respecteraient le chrono imposé par décret préfectoral bénéficieraient d'une remise de 5 %. Naturellement, il y aurait un contrôle de dopage à la sortie.

Pour en savoir plus : Echopsychology, Épistémé, Forum L'écopsychologie.

[Retrouvez ce billet dans
L'Almanach 2010 du Garde-mots
]