Ponton
Par le gardien le lundi 31 mars 2008, 00:00 - Gardimots - Lien permanent
Jacques Oudot. 2007, pastel.
Le ponton.
S'imposer un parcours à nul autre étranger,
celui de se perdre au bord du visible et d'en contempler les reflets. De partir
immobile sur la vague du temps. D'inventer un ailleurs sans limite. Sommes-nous
regard ou intention ?
[Pour une rétrospective des œuvres de
Jacques Oudot
figurant sur le Garde-mots cliquez sur le tableau.]
figurant sur le Garde-mots cliquez sur le tableau.]
Commentaires
"Les oeuvres sont des formes vides. La vie y pénètre par le secret de l'intention"
Maxime soufi figurant sur la pochette du CD d'un groupe vocal qui se nomme Nyyia (intention).
On tisse des fils de "soi"autour de soi,pour règner partout, au point qu'on ne sait ou l'on s'arrète...
Ponteau ou ponton?
Très bonne question, puisque je me la suis posée... Apparemment mon regretté ami Jacques Oudot a intitulé ce pastel "Ponteau". J'ai donc respecté sa volonté. Suite à cette question je fais néanmoins une enquête pour savoir si le titre est bien de lui. Classiquement on dit "ponton". Un ponteau est une des pièces du métier à tisser la soie.
Ponteau, ou épontille, sert aussi à qualifier un élément de la structure du bateau, une sorte de poutre.
C'est bien "Le ponton". Ma source d'information était erronée.
Pond-on ?
peut-être sommes-nous des intentions qui existent par le regard...
Ferme les yeux et tu sauras.
Erreur bénite d'inspiration pour véronique.
Le ponton, métaphore de la vie? Notre regard se promène jusqu'aux limites floues ébauchant l'infini. Puis il revient, rêveur inquiet, sur la rive que nous imaginons n'avoir jamais quittée. Nous croyant sur la terre ferme, nous sommes cependant nous aussi "embarqués", et l'artiste a cette générosité picturale d'adoucir les derniers pas.
le ponton en a fait rêver plus d'un, entre regard et intention:
"Et, assis en cet endroit, réfléchissant au vieux monde inconnu, je songeai à l'émerveillement que dut éprouver Gatsby quand il identifia pour la première fois la lumière verte au bout de la jetée de Daisy. Il était venu de bien loin sur cette pelouse bleue, et son rêve devait lui paraître si proche, qu'il ne pouvait manquer de le saisir avec sa main. Il ignorait qu'il était déjà derrière lui, quelque part dans cette vaste obscurité au-delà de la ville, où les champs obscurs de la république se déroulaient sous la nuit.
Gatsby croyait en la lumière verte, en l'extatique avenir qui d'année en année recule devant nous. Il nous a échappé ! Qu'importe ! Demain nous courrons plus vite, nos bras s'étendront plus loin... Et un beau matin...
C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé."
F.Scott Fitzgerald
Gatsby le Magnifique