Je vous ai déjà parlé de
Dora, le ballon captif de mon arbre,
et de son
décès
définitif. Et voilà que l'autre jour...
... très exactement le 28 avril, je décide de
prendre son cadavre en photo, car un changement de couleur s'est opéré au fil
des mois. Un lente dégradation a fait de la petite fille sympathique au visage
rond un morceau de plastique jaune et vert, anonyme, rabougri et d'âme
incertaine. Le vent essaie de lui rendre un peu de vie en soulevant de temps à
autre un de ses bras, mais il n'arrive pas à me convaincre. Désirant garder un
souvenir de cette déchéance, j'ajuste mon téléobjectif. Que vois-je sur mon
écran ? Face à Dora, un oiseau, de dos, bien calé sur une branche du paulownia
en fleurs. Aurait-il pris Dora pour un perroquet ? Cette découverte, si elle se
confirme, est fondamentale pour ma science privée. Intrigué, je décide de
regarder de mes propres yeux. L'oiseau est bien là. Je ne l'aurais pas vu si je
n'avais pas pris la décision de confier, au bon moment, l'éternité de Dora à
mon capteur électronique. On appelle ça la
sérendipité...
Commentaires
votre blog est une sérendipité...
Non ce n'est pas la première fois, loin de là, que je parle de notre amie la mort.
Vous avez surpris dora en plein conciliabule! elle demandait peut-être à l'oiseau comment prendre son envol avant de n'avoir plus d'âme du tout. Ou bien c'est l'oiseau qui est venu prendre un cours de méditation. Je ne sais mais à l'évidence il se passe quelque chose. Après le chat et l'oiseau, Dora et l'oiseau serait un bon titre...
Commentaire sur les commentaires:
Curiosité:
verOO est-elle véronique?
Remarque :
"pour laisser la trace" (tranquille) ou "pour laisser une trace"? Changer d'article suffit parfois à changer de sens : Ni l'un ni l'autre ici mais : "pour en laisser la trace" Le pronom adverbial "en" reprenant (de notre fil de soi)
Excusez cette remarque purement formelle mais je ne peux laisser passer les traces sans les voir...
Une pensée chaleureuse pour Jacques Oudot. Sur Le garde-mots, je le confirme, il est plus d'une trace de vie après la vie.
J'ai le même chiffre que mon département mais je ne déménage pas.
J'ai la moitié du chiffre du département de la ville où je suis en train de mener mes études et où se trouve une maison sans escaliers dans laquelle je ne suis pas prêt d'aménager...
J'ai d'ailleurs appris, grâce au Gardien, qu'il ne fallait pas de "s" à escalier, mais il me faut du temps pour intégrer !
Bonjour.
Voilà ma version d'un mot que j'aime retrouver ici et là.
A quoi bon prendre la vie au sérieux, puisque de toutes façons nous n'en sortirons pas vivants ... (Alphonse Allais)