L'arc-en-ciel
Par le gardien le lundi 13 avril 2009, 00:00 - Versimots - Lien permanent
Un
serpent multicolore
Nu
Comme une arme trop réelle
*
Tu
le regardes
Il s'enfuit
Tu l'appelles
Il sort de la prison de l'œil
*
L'arc-en-ciel
Est son délire
Le silence
Son instant de proie
*
Qui
lui donnera vie et savoir
Pour mieux échapper à l'instinct ?
*
Le
serpent se souvient
De tous les meurtres
Il dort
Jusqu'à sauver la terre
*
Du
soleil
Il fait une sépulture
Et de la pluie qui rougit sa trace
Un élan vers l'infini
Commentaires
D'où vient ce magnifique poème ? Serait-ce une création originale du garde-mot ?
Oui, comme tous les poèmes qui figurent dans cette section (il y en a pour l'instant 79). Merci de l'apprécier.
Je précise qu'il a été écrit sans que je n'aie la moindre idée de l'illustrer. Quand j'ai trouvé ce gif hier par hasard sur Internet, j'ai tout de suite vu qu'il convenait, en particulier à cause du vers : "Il sort de la prison de l'œil".
Bonjour Gardien!
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Quand je ne laisse pas de trace ici, j'ai l'impression de me déserter moi-même. Nouveau contrat, et bien d'autres choses. Je devrai revenir sur la tautologie quand mon esprit aura repris un peu de forme (moins mollusque!).
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Comme je suis encore une petite nouvelle ici, j'ai cherché ce que signifiait « Versimot » ou alors le sens que tu pouvais lui donner, s'il était autre que verset ou lieu où tu verses ou déverses des mots. Il me semble que la deuxième possibilité te va bien. Tu m'éclaireras?
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Mais en cherchant, je me suis aussi dit que peut-être tu avais ajouté un « t » à un mot existant déjà. Et je suis tombée sur ceci, une autre proposition de nudité, nue comme la vérité, rien de « coquin », mais à la fois, je crois, cocasse et profond. Je pense à ton versimot où tu parles de la vie et de son masque et cela rejoint aussi cette image. Je n'ai malheureusement pas vu… je ne sais pas si c'est un grand film car je n'ai rien trouvé d'autre, mais je trouve l'idée excellente. Si tu n'es pas trop cinéphile, peut-être préféreras-tu ceci.
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Voici maintenant ma participation, en souhaitant ne pas trop occuper ton espace!
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Voici le truc.
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Ainsi serre, pend la sonette
sur une branche de l'arbre
de la connaissance
¦
On a beau avoir
perdu dit-on
l'éternité
¦
Qui ne dort
à force de lire
du savoir a construit. Tort?
¦
Pour échapper à l'instant
s'y lance, vers l'infini
se taire : la vie perd
¦
(Sors de l'appris,
son de l'œil nu.
Crée ton épouvante!)
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Zed
Toutes les catégories du Garde-mots ont un nom qui se termine par "...mots". Ça vient de la première version de mon blog, en 2005. Le fournisseur d'accès de l'époque avait mis des onglets qui permettaient de naviguer aisément d'une catégorie à l'autre. Sauf qu'un onglet c'est très étroit. J'ai donc inventé des néologismes assez courts et ainsi le nom pouvait tenir en entier dans l'onglet. J'ai gardé ce souvenir bien qu'il n'ait pas un grand intérêt.
"Versimots" correspondait à l'idée de mots sous forme de vers.
Belle illustration de l'écharpe d'Iris.
Versimots, ou quand le gardien est rongé par les vers. ;-)
Histoire de serpent, histoire vraie qui m'est arrivée.
Il y a des moments dans l'existence où l'on sent que la vie ne tient qu'à un fil. Ça ne rend pas plus humble pour la suite, mais dans ces moments-là, on se fait tout petit.
J'étais en République démocratique du Congo, en 1975. On chassait (oui, j'ai fait des commentaires sur la chasse parce que je sais de quoi je parle: mais ce pays connaissait la disette et il n'y avait rien à manger). On chassait donc et c'était la nuit dans la brousse. On marchait avec les habitants d'un petit village, c'est-à-dire quelques cases en pisé, pas d'eau courante, pas d'électricité, pas de dispensaire ou d'hôpital à des centaines de kilomètres à la ronde. Eux ne vivaient que de leur culture de manioc, de fruits, et de temps en temps ils attrapaient un singe, ou un oiseau, et pour friandise des larves de termites. Aubaine donc de pouvoir tirer du gibier avec un muzungu (un Blanc, en swahili).
On avait des lampes frontales alimentées avec une batterie accrochée à la ceinture.
Lorsque la lampe reflétait le regard d'une bête, il fallait la reconnaître à la couleur des yeux. Les Noirs nous avait appris à le faire, ils nous apprenaient la brousse. Ainsi nous épargnions les femelles gravides (on chassait surtout antilopes, petites gazelles, ou lapins, mais on ne frimait pas avec les phacochères, et on ne restait pas dans les parages de troupeaux d'éléphants).
On guettait aussi les traces des camions des soldats qui eux aussi chassaient pour leur propre compte, et c'était dangereux de les croiser en ces temps d'instabilité politique sur fonds de dictature.
Les arbres étaient de petite taille, parfois leurs branches nous frôlaient la tête.
On marchait donc dans la nuit, quand tout à coup je n'ai plus entendu aucun bruit: je veux dire que notre petite troupe se déplaçait dans le plus complet silence, comme si elle s'était transformée en fantôme, bien que je n'en ai jamais rencontré ! Pas le moindre craquement de brindille, plus la moindre respiration, la moindre parole, nous avancions dans la nuit comme si nous lévitions.
Et puis j'ai levé les yeux vers les branches à un mètre au-dessus de ma tête et dans la lueur de la lampe, j'ai vu deux mambas verts enlacés dans leur étreinte amoureuse, et le sang m'est tombé dans les godasses, ma respiration s'est coupée et j'ai moi aussi lévité comme un fantôme. J'ai repris mon souffle quand nous nous sommes retrouvés hors de danger.
Gardien,peux-tu stp mettre un lien pour ceux qui ne connaissent pas le mamba vert?
Je crois bien que ce jour-là on a vu la gueuse de près.
Dis-moi, tu n'es pas un objet sexuel pour le mamba vert, tout de même? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi ces messieurs-dames auraient cessé leur activité amoureuse pour t'administrer leur venin ? Tu veux dire que tu aurais pu les prendre en pleine poire sans t'en rendre compte ? Ce qui rend ton témoignage encore plus frappant, au delà de son évidente véracité, c'est que le serpent est un symbole sexuel.
Je pense qu'il y avait danger, les Noirs ne s'y sont pas trompés. En tout cas, moi, j'ai eu une vraie trouille car ces serpents sont très dangereux et agressifs.
Je termine avec le mot d'Alexandre Dumas: "sa main était froide comme celle d'un serpent".
"La main de cet homme était froide comme celle d'un serpent" est de Ponson du Terrail.
Untel, merci d'avoir corrigé cette erreur. Je confonds peut-être avec "Ah!Ah!dit-il, car il parlait couramment l'espagnol!" que j'attribue à Dumas, à moins que je ne sois Constant Danlerreur.
De rien Blechtrommel, je croyais cette citation de Stendhal...
j'ai bien fait de vérifier.
Voici une série de perles d'auteurs, y compris Chateaubriand et Flaubert.
Merci pour ton témoignage. Comme ça on est au moins deux à savoir que j'écris des poèmes. Je sais, ça fait adolescent attardé. J'en écris depuis 35 ans.
Quant aux rencontres de mots et expressions, c'est normal. Je n'ai pas la sensation d'avoir lu celles que tu cites, ça m'est venu à mon tour, et ce croisement de signes avec Butor me fait plaisir. Je me souviens d’avoir assisté à une de ses conférences dans les années 70. Tu crois que ça vient de là ?
La comparaison du serpent et de l'arc-en-ciel, à bien y réfléchir est assez instinctive. Ce qui l'est moins c'est que ton commentaire a filé directement dans les indésirables. C'est peut-être le mot Angkor qui a provoqué ça. J’essaie quelque chose. Au lieu d'écrire ceci depuis mon interface, je le fais comme un visiteur. Nous verrons bien si la même cause à le même effet.
Merci pour ton témoignage. Comme ça on est au moins deux à savoir que j'écris des poèmes. Je sais, ça fait adolescent attardé. J'en écris depuis 35 ans.
Quant aux rencontres de mots et expressions, c'est normal. Je n'ai pas la sensation d'avoir lu celles que tu cites, ça m'est venu à mon tour, et ce croisement de signes avec Butor me fait plaisir. Je me souviens d’avoir assisté à une de ses conférences dans les années 70. Tu crois que ça vient de là ?
La comparaison du serpent et de l'arc-en-ciel, à bien y réfléchir est assez instinctive. Ce qui l'est moins c'est que ton commentaire a filé directement dans les indésirables. C'est peut-être le mot Angkor qui a provoqué ça. J’essaie quelque chose. Au lieu d'écrire ceci depuis mon interface, je le fais comme un visiteur. Nous verrons bien si la même cause à le même effet.
Non, c'est bien passé.
Parfois, un contexte nouveau réinvente une expression déjà connue. Voici un élan vers l'infime (ou l'intime, puisque nous sommes dans un contexte sexuel) « i ».
Le printemps, saison des amours, avec ou sans « e ». Et « s ». Avec des lys et je vous laisse deviner le prochain jeu de mot. :D
Zed ¦)
Ce sera "orgues", évidemment. Le texte et le contexte : la dialectique essentielle de l'écrivain.
Non, gardien, écrire des poèmes ce n'est pas faire "adolescent attardé" C'est avoir une disponibilité d'esprit pour affiner la pensée . Ciseler un texte, prendre distance , transformer la réalité, partager l'émotion... C'est rester aux aguets . C'est traverser la vie avec plus de légèreté. C'était ma pensée du jour pour vous gardien poète!
« Comme une arme trop réelle »
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Danger à l'horizon! Il s'agissait d'un ogre!!!!
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Merci pour tes liens. Tu es d'une délicatesse inouïe. Tu commentes et ensuite tu replaces les commentaires dans l'ordre. Serais-tu un ange, Gardien? :D
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Zed ¦)
Elsa mail. Est-ce que je peux co-signer votre déclaration ?
Zed Blog. J'ai vérifié : je n'ai pas d'ailes.
Wow! Tu es donc si haut en grade que tu n'en as plus besoin!!! Bravo! Tu as toujours l'auréole?
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Et non, la poésie ce n'est pas que pour les enfants, loin de là... C'est souvent une démarche extrêmement exigeante sur le plan intellectuel, philosophique, littéraire, phonétique... Trop de disciplines et d'expertises s'y rencontrent pour toutes les énumérer.
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Zed ¦)
Si vous partagez cette déclaration ,bien sûr, signez la
Les mots peuvent virevoleter dans votre versimots et nous faire de bien jolis cadeaux!
Je signe.
Côté écriture c'est toujours aussi agréable. Côté graphisme et iconographie, c'est moins appétissant !! Ce genre de GIF animées donnent envie de zapper assez rapido =)
Le fond rouge, boarf.
Les lignes diagonales grises en bas, boaaaarf !!
Heureux de te retrouver fidèle au poste, le Garde. (on pourra pas en dire autant de moi)
A bientôt peut-être
Content d'avoir de tes nouvelles Dolgo. Je reconnais le côté "chromo" de cette illustration. Manque de délicatesse d'un côté, adéquation à ce que j'ai écrit de l'autre. Entre les deux j'ai choisi de la reproduire...