Le sacré (du latin sacer, ce qu’on ne peut toucher sans le souiller ou sans être souillé) est présent, d'une manière ou d'une autre dans toutes les cultures. C’est un absolu, une réalité indicible, une présence surnaturelle qui s'impose instantanément au profane, invite au respect, engendre la ferveur. Afin de mieux lui donner la place qui lui revient les hommes ont inventé les tabous et institué la connaissance scientifique. Cette sécularisation de l'univers interdit l'émergence de nouveaux mythes. Elle assigne à l'homme d'aujourd'hui son autonomie mais aussi un état de solitude et de désenchantement. C'est pourquoi certains, sans avoir d'illusion sur l'imminence d'une hiérophanie, espèrent malgré tout le retour du sacré. Ils recherchent l'impensable, l'inexplicable, c'est-à-dire le silence habité qui les relie à l'universel, et constitue un moyen symbolique de se dépasser en attendant l'émerveillement.

Synonymes : intangible, inviolable, sacro-saint. Aphérèses et mots voisins : cré, crébleu (pour sacrebleu), crédié, crédieu, crénom, sacredieu, sacrelote (devenu saperlotte puis saperlipopette), sacré nom (autrefois saguernon), sacristi (devenu sapristi), sapré, saprédié. Antonyme : profane. Expressions consacrées : animal sacré, art sacré, avoir le feu sacré (avoir foi dans son art), bois sacré, danse sacrée, fureur sacrée, horreur sacrée, langue sacrée,  Livre sacré, mal sacré (nom de l’épilepsie dans l'Antiquité), monstre sacré, montagne sacrée, musique sacrée, pierre sacrée, plante sacrée, Sacré-Cœur, Sacré Collège (assemblée des cardinaux), sacré nom, sacré nom d'un chien,  sacré nom de Dieu, sacré nom d’une pipe, texte sacré, union sacrée, vache sacrée, voie sacrée.