Un grand amuseur public et comédien, Simon Berryer, dit Sim, a rejoint dimanche un autre firmament.

Je dînai dans un petit restaurant, habituellement très fréquenté, mais où ce soir d'octobre 2004, quatre ou cinq tables seulement étaient occupées. À l'une d'entre elles Sim, avec deux ou trois autres personnes. Que faites-vous dans ces cas là ? Rien. Vous n'allez tout de même pas déranger quelqu'un sous prétexte qu'il est drôle, très connu et que vous l'avez reconnu ? Enfin, personne ne l'a fait... jusqu'à ce que Sim se lève pour quitter les lieux. C'est à ce moment précis qu'un beauf', il n'y a pas d'autre mot, se lève avec précipitation et lui serre la main en débitant une interminable série de phrases creuses. Comme il y a peu de clients, il n'y a pas besoin de tendre l'oreille. La scène se passe à haute voix et tout le monde peut en profiter : « Monsieur Sim, je suis heureux de vous rencontrer...  Je vous admire... Je... bla... bla... », et ainsi de suite pendant deux minutes et plus. Voici la fin de la conversation. Bien entendu, je n'invente rien.

- Sim. Monsieur, puis-je vous demander une faveur ?
- Beauf. Mais oui...
- Sim. Auriez-vous l'amabilité de me rendre ma main ?

L'autre est bien obligé de s'exécuter. Il n'en abandonne pas, pour autant sa proie.

- Beauf. Et qu'est-ce que vous vous faites à Lyon ?
- Sim. Je tourne un épisode de Louis la Brocante [1]...
- Beauf. Ah bon ? Je croyais que vous étiez à la retraite.
- Sim. Oui, mais je suis un intermittent de la retraite...

Sim quitte le restaurant dans l'hilarité générale d'au moins douze personnes. Sans doute la plus petite audience qu'il ait jamais eue. Mais heureuse d'avoir assisté à un sketch  improvisé avec talent.
-
[1] Cet épisode a été rediffusé dimanche soir par France 3.