Golconde (suite)
Par le gardien le vendredi 29 octobre 2010, 00:00 - Singumots - Lien permanent
René Magritte. Golconde. 1953.
The Menil Collection, Houston, Texas.
Cette œuvre de René Magritte (1898-1967) est le témoin d’une autre réalité, celle qui dérange parce qu’elle donne à voir la pensée. Un anonyme en chapeau melon et pardessus noir, raide comme un parapluie, se répétant à de nombreux exemplaires et selon différentes dimensions, flotte au milieu d’un paysage urbain. La silhouette est stéréotypée, comme peuvent l’être les gouttes de pluie, ce qui donne au tableau une malicieuse unité.
Tout serait conventionnel dans ce tableau si les rôles, lieux et places étaient distribués comme dans la vie. Mais voilà, la poésie revendique son droit de cité, l’humour nous interpelle, l’art nous ouvre ses portes. Franchissons le seuil car notre quotidien est ailleurs, et c’est justement cet ailleurs que le peintre, en nous, désire et fuit, reconnaît sans le connaître, tout en l'attribuant au surréalisme.
Comme toujours, avec Magritte, les titres des tableaux creusent des fossés plutôt qu’ils ne les comblent. Plus encore qu’avec un autre peintre ils font partie intégrante de l’œuvre. Pourquoi Golconde ? Une seule réponse : pourquoi pas ? L’arbitraire est un signe riche d'intention.
Commentaires
Carbone et diamant, comme vous le savez, c'est la même chose. On pourrait d'ailleurs inventer le poêle à diamants, ce qui permettrait de dire : "T'as de beaux feux, tu sais".
Cher Boris Vian, sors du corps de Zoé, je t'ai reconnu.
Et Léonard devint si...
On aurait pu penser que Magritte avait lu Bob Morane mais pas de pot, Vernes a publié son roman six ans plus tard et puis, franchement, on ne voit pas Magritte lire des Bob Morane.
ça sonne bien Golconde.
Chaque fois que j'ai vu cette tableau de Magritte, je pense à Henri Rousseau le peintre français. Je ne sais pas si parce que, ce monsieur qui pleut maintes fois sur la ville, me rappelle à l'homme en noir avec sa truelle de peintre que Rousseau peint.
Grâce à la pétition que vous avez faite à Boris Vian de sortir du corps de Zoé, j'ai trouvé dans youtube J´suis snob. C´est magnifique!! ("Je bois" aussi). Le snobisme est un sujet fascinante et il peut causer depuis compassion jusqu'à une moquerie impitoyable.
A propos, connaissez-vous Somerset Maugham l'écrivain anglais ?
Le douanier Rousseau tient en fait une palette.
La chanson la plus célèbre de Boris Vian est Le déserteur.
Somerset Maugham : j'ai lu Le fil du rasoir dans ma jeunesse, mais je ne m'en souviens plus.
Bien sûr! Comme je suis bête! C´est comme en espagnol "paleta". Il m'est arrivé de chercher dans le dictionnaire et j'ai trouvé cette sottise de "truelle". Merci de la correction et merci aussi par “Le déserteur” . J'avoue qu'il m'a ému et il m'a fait verser une petite larme. Comme si tous les hommes écrivaient une lettre pareille aux présidents de leur pays! Quel monde si différent nous vivrions!
Olala vous n'allez pas le croire. C'est précisément le livre dont je voulais me rapporter.
Je suis une três grande fan de S. Maughmam et j'ai lu presque tous ses contes merveilleux et plusieurs de ses romans (a propos, "The moon and sixpence" c´ est la vie romancée de Paul Gaugin et le livre est très bonne).
"The razor´s edge" ("Le fil du rasoir") parle du snobismo et presque à la fin, il donne un exemple pathétique de ce qui peut être la vie d'un snob.
P.S J´adore votre blog.
Merci. Je peux donc continuer.
Sourires!
J'ai oublié de mentionner la surprise qui m'a causé de savoir que S. Maugham est né à Paris. Voilà un anglais três très parisien. Chaque jour, une nouveauté (ou plusieurs). Saludos, Ana
Cendrars rêvait déja de Golconde
"J'étais très heureux insouciant
Je croyais jouer au brigand
Nous avions volé le trésor de Golconde
Et nous allions, grâce au Transsibérien, le cacher de l'autre côté du monde
Je devais le défendre contre les voleurs de l'Oural qui avaient attaqué les saltimbanques de Jules Verne
Contre les khoungouzes, les boxers de la Chine
Et les enragés petits mongols du Grand-Lama
Alibaba et les quarante voleurs
Et les fidèles du terrible Vieux de la montagne
Et surtout, contre les plus modernes
Les rats d'hôtels
Et les spécialistes des express internationaux.
Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France
Très grand auteur que Blaise Cendrars.