Hypertrophie du nez considérée comme un
aboutissement de la rosacée, maladie de la peau qui ressemble à l’acné, due au
développement des glandes et des petits vaisseaux cutanés. Le nez est très
large, sanguin et pustuleux. Du grec rhinos, nez, et phuma,
excroissance.
Voulez-vous une illustration ?
Cet homme grisonnant (non identifié) tient
dans ses bras un enfant au visage angélique et aux boucles blondes. Le jeune
enfant regarde-t-il les yeux de son grand-père ou son nez copieusement orné ?
En tout cas le rapprochement de son regard plein de bonté et de son
rhinophyma fait de ce tableau une œuvre surréaliste avant l’heure.
Il existe au Musée National des Beaux-Arts de
Stockholm un dessin du même vieillard. Il est sans doute représenté sur son lit
de mort car il a les yeux fermés.
Domenico Bigordi, dit
Domenico Ghirlandaio
(1449-1494) est l’un des maîtres de la Renaissance italienne. Il doit son
pseudonyme à l'activité de son père, orfèvre, qui créait des parures en forme
de guirlandes pour les coiffures des dames. Il fut le maître de
Michel-Ange.
Commentaires
Il y a beaucoup d'années, quand ma fille avait deux ou trois ans, nous sommes allées à une messe de condoléances. Mon époux l'avait dans les bras et elle regardait ceux qui étaient debout derrière nous.
Je me rapelle, comme si c´étais hier, de le son de sa petite voix de bébé, quand elle lui a demandé a quelqu´un qui était là, derrière nous : Qu'est-ce qui t'a passé ? Tu es tombé?
Stupéfaits et épouvantés, presque morts de honte, mon époux et moi , nous faisons tourner la tête et nous sommes vu l´ homme à qui ma fille lui avait demandé.
Ce monsieur avait le nez similar à la peinture que vous montrez dans votre billet. Maintenant je sais que le pauvre homme avait rhynophyma.
La peinture de Ghirlandaio ne représente pas exactement notre expérience, mais il y a certain similitude. Les enfants ne peuvent, presque jamais, cacher leur curiosité.
CE MOT A ÉTÉ EMPLOYÉ HIER DANS LE MAGAZINE DE LA SANTÉ SUR LA 5
"Swann avait toujours eu eu ce goût particulier d'aimer à retrouver dans la peinture des maîtres non pas seulement les caractères généraux de la réalité qui nous entoure, mais ce qui semble au contraire le moins susceptible de généralité, les traits individuels des visages que nous connaissons : ainsi (...) sous les couleurs d'un Ghirlandajo, le nez de M. de Palancy ;" Proust. Du coté de chez Swann. p. 223 de l'édition de la Pléiade de 1954.