Il faut sauver l'humanité
Par le gardien le vendredi 4 mai 2012, 00:00 - Gardimots - Lien permanent
Qu’y avait-il avant le Big Bang ? « Je n’ai pas de réponse à cette question », dit Hubert Reeves. « En nous mettant en rapport avec le ciel du passé l’astronomie nous rappelle que l’Univers n’a pas toujours existé. On ne peut pas dire qu’il n’y avait rien avant, mais plutôt qu’on ne sait pas ce qu’il y avait. Le Big Bang, il y a 13,7 milliards d’années, c’est le début de notre connaissance de l’univers. »
Conteur né, il enchaîne avec deux histoires : une belle et une moins belle.
La belle histoire commence par un immense potage sans structure, puis la matière s’organise. L’Univers se refroidit lentement, devient de plus en plus dilué. La vie s'installe sur la Terre.
La moins belle histoire c'est la nôtre. On a découvert récemment que l’espèce humaine est la plus ravageuse de toutes. Elle éradique certaines espèces sans laisser de survivants. Le résultat - et le problème - en est l’érosion de la biodiversité. Les vers de terre (ils oxygènent le sol) et les abeilles (60 % de l’espèce humaine se nourrit grâce à la pollinisation qu’elles assurent) sont sérieusement menacés. Il est possible, dans ces conditions, que l’être humain disparaisse.
Imaginons que nous soyons éliminés de la surface de la Terre. Elle continuerait à tourner autour du Soleil et la Vie, en elle-même, n’aurait aucun problème. Les mouettes se porteraient très bien. Si l’humanité ne disparaît pas - c’est l’hypothèse la plus vraisemblable - ce sera à peine mieux. Nous perdrons tout ce que nous avons gagné sur le plan de la santé et de l’espérance de vie. Notre civilisation renoncera à trois éléments essentiels :
- L’Art et la Culture, les œuvres de Mozart, de Van Gogh…
- La Science serait purement et simplement oubliée ; les fourmis continueraient à faire des fourmilières mais sans savoir ce qui s’y passe...
- La compassion et l’empathie n’auraient plus court…
Ne serait-ce que pour la préservation de ces trois principes essentiels il faut sauver l’humanité.
Comment réunir ces deux histoires, la belle et la moins belle ? Hubert Reeves, président de Humanité et Biodiversité, répond : « Par l’écologie ». Nous devons, au nom de l’humanisme, réintégrer les espèces vivantes dans notre perspective de survie. La solution c’est celle d’Aldo Léopold (1887-1948) qui a introduit la notion d’éthique de la terre et milité pour la protection de l'environnement. Si les grandes questions sont universelles, les réponses sont culturelles. Il est temps d’agir.
Commentaires
Comme vous le dites, tout est absurde puisque tout est inutile. Rien n'a donc d'importance, mais pouvons nous nous réduire à cette vision du monde ? Ce serait se placer en dehors de l'humanité que d'accepter ce que dit Yves Paccalet.
Même si un individu peut se placer en dehors de l'humanité, toute l'humanité ne peut le faire, c'est le principe de la morale sans laquelle une vie en société serait impossible (anarchie (bon, en théorie, c'est bien beau, mais bonjour pour la pratique)).
Au fond, tout le monde est plus ou moins égoïste, mais personne ne doit le montrer pour le bien de la société.
Nous devons donc tenter de sauver l'humanité car même si nous ne sommes pas la société, nous en faisons partie (après, pas sûr qu'elle soit en danger de mort, mais d'après le principe de précaution...).
(PS : je n'ai pas très bien saisi si vous êtes sérieux)
Je ne peux parler à la place de Joël mais je prends ce paradoxe comme de l'humour grinçant destiné à nous faire réagir donc réfléchir. C'est de la provocation pacifique. Tiens j'ai commis un oxymore.