Le Garde-mots

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vendredi 2 juillet 2010

Chienlit

Ce mot a évolué depuis son apparition au XVIe siècle. D’abord orthographié chie-en-lit, et composé de la forme verbale chie (du verbe chier), de en et de lit, il avait à l’époque le sens littéral de « personne qui souille son lit ». Au XVIIIe siècle il désignait un personnage de carnaval vêtu d'une chemise de nuit au postérieur barbouillé de moutarde, puis le mot, succès aidant, s’appliqua à tous les personnages de carnaval. Il devint ensuite synonyme de masque, de déguisement, d’accoutrement grotesque, de mascarade. À partir du XIXe siècle il prit son sens actuel de « désordre public ».

Synonymes et mots voisins : agitation, anarchie, billebaude, bouleversement, branle-bas, carnaval, chambard, chambardement, chaos, charivari, déguisement, désordre, désunion,  embrouillement, encouble (helvétisme qui désigne ce qui gêne, ce qui encombre), mascarade, pagaille, perturbation, pillage, ramdam, révolution, sac, saccage, tintamarre, tohu-bohu,  trouble.

La première apparition littéraire remonte à Rabelais (Gargantua, XXV) : « Les fouaciers ne condescendirent nullement à satisfaire leur demande [les bergers voulaient acheter quelques fouaces] et, ce qui est pire, les insultèrent gravement en les traitant de trop babillards, de brèche-dents, de jolis rouquins, de mauvais plaisants, de chie-en-lit, de croquants, de faux-jetons, de fainéants, de goinfres, de gueulards, de vantards, de vauriens, de rustres, de casse-pieds, de pique-assiette, de matamores, de fines braguettes, de mordants, de tire-flemme, de malotrus, de lourdauds, de nigauds, de marauds, de corniauds, de farceurs, de claque-dents, de bouviers d'étrons, de bergers de merde, et autres épithètes diffamatoires de même farine. Ils ajoutèrent qu'ils n'étaient pas dignes de manger de ces belles fouaces et qu'ils devraient se contenter de gros pain bis et de tourte. »

Parmi les autres utilisateurs de ce mot : Balzac, Cendrars, Giono, les Goncourt, Hugo, Huysmans, Henry de Montherlant,  Zola.

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mardi 17 janvier 2006

Manquer


Parmi les diverses acceptions du terme, et elles sont nombreuses, nous retiendrons :
  • Faire cruellement défaut à quelqu'un par son absence ("mes amis me manquent").
  • Ne pas faire preuve de respect ("manquer à quelqu'un").
  • Ne pas se conformer ("manquer à son devoir").
  • Ne pas réussir à atteindre ("manquer sa victime").
  • Atteindre quelqu'un à coup sûr ("ne pas manquer quelqu'un").

Étymologie : de l'italien mancare, être insuffisant, faire défaut.

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