Deuil
Par le gardien le lundi 4 avril 2005, 11:08 - Actumots - Lien permanent
Profonde tristesse, douleur morale provoquée
par la perte d'un être cher. Du latin dolere, souffrir.
Le pape a quitté ce monde en nous montrant, sous le regard complice des médias, comment s'en aller dignement. A l'évidence, il a réussi son passage de l'espérance à l'éternité. Et c'est cela son véritable témoignage sur le plan humain. Au delà de la religion et de la politique, à l'intérieur comme à l'extérieur de la catholicité, son action sur cette terre aura été de nous apprendre à faire, avant de mourir, le deuil de la vie.
Commentaires
pk tou se remu ménage pour la mort du pape? ma mami é morte il ni a pa lonten de sa, apré nöel. persone nan a parlé apar la famille. je ne compren pa pk tt le monde pleure un homme kil non pa conu personelemen. le pape é mor ten mieu pour lui! la fin de sa vi a été faite de soufrance (comm ma mami). c finin je pense kil ne fô plu en parlé!
moi j'ai un garde fou
c'est pour ça qu'il y a tant de liens
mais je vous reste tres attaché ……
"La mort est absence vive que ne fait pas pâlir le souvenir"
Jacques Attali "La vie éternelle"
Un an après, ton hommage est toujours aussi touchant, Alain.
Merci, Faidit, de m'amener à relire mon premier billet.
Anecdote : 4 avril 2005, je viens d'écrire ce billet pour essayer de comprendre comment fonctionne un blog. Quelques heures plus tard je découvre le commentaire n° 1 ci-dessus, alors que je ne sais pas encore qu'on peut déposer des commentaires à la suite d'un billet. Et ce commentaire est exactement à l'opposé de ce que j'aime, il est écrit dans une anti-langue française inutile, bête et provocatrice. Comme tu vois je ne l'ai pas supprimé ... C'est, pour moi, une sorte de fétiche.
En cliquant sur le Mot au Hasard, j'ignorais qu'il me conduirait à ton tout premier billet. Encore une sérendipité comme nous les aimons ! Quant à ce premier commentaire, il n'en mérite aucun ...
Certains deuils n'attendent pas la disparition de l'objet pleuré. Sont-ce des deuils cependant ? Si seule existe la réalité que notre carte du monde nous permet d'envisager, notre esprit peut-il se permettre pourtant de décréter que tel est vivant que l'on dit mort, tel est mort que l'on croit vivant ?
Oui car la subjectivité existe bel et bien, et préside à beaucoup de nos actes et sentiments.
Je porte, hélas, le deuil de proches que j'aime profondément et qui, je l'espère, sont toujours de notre monde, mais dont j'ai perdu l'espoir de reprendre contact avec eux ... La vie ne fait pas souvent de cadeau ... Absence peut rimer avec souffrance. Pardon de cet épanchement ...
Le garde-mots n'est pas un lieu comme les autres. Il est fait aussi pour les confidences. L'universalité, dans ce cas, est parfois nécessaire.
C'est bien pour cela que je te suis fidèle, cher Garde ! L'internet, par ceux qui l'utilisent, véhicule le meilleur comme le pire. L'aura de notre petite planète est de plus en plus sombre, mais je suis sûr que l'universalité des gens de bonne volonté lui rendra son bleu lumineux.
J'ai la même attitude que toi. C'est ce qui nous fait vivre.
Pour peu qu'elle fût en âge de procréer - et donc d'être "utile "- la femme se devait,naguère encore,de quitter socialement le deuil, dans un délai convenable, en se parant de vêtements dont le noir était exempt...Finie,la voilette dissimulant les larmes sincères ou la coquetterie de nos ladies , -véritable moucharabieh - comme l'on voit chez la "Jeune Veuve" de la fable. Cependant,s'il advenait qu'elle fît partie des seniors,la couleur sombre restait de mise : faute de pouvoir plaire,elle se fossilisait inexorablement dans des rites exacerbant sa douloureuse solitude(visites assidues au cimetière,évocation idéalisée du défunt...).
Ainsi,"quitter le deuil"libère à double titre:du passé mortifère,et d'habitudes dont on resterait prisonnier.Ce n'est pas la mort que prétend chercher notre personnage ,chez La Fontaine,mais l'espoir secret de "refaire sa vie",en tournant définitivement la page.Les tee-shirt des veuves d'aujourd'hui remplaçant les draperies d'un autre âge sont là pour rappeler qu'il n'est de femme taraudée par le chagrin ,qui ne puisse devenir parfaite amante ,voire connaître un succès ébouriffant.La société moderne facilite, m'a-t-il semblé ,cette salutaire renaissance.
Mes utopies, suite
« Je vous livrerai en pâture au monde afin que vous l'aidiez à vivre. » A.H.
« son action sur cette terre aura été de nous apprendre à faire, avant de mourir, le deuil de la vie. » A.H.
Il y a tant à faire avant de mourir, il y a d"autant plus à faire quand nous ne savons pas grand-chose et j'en sais moins encore.
Je vais triturer ce morceau de phrase, tenter d'en faire une maxime universelle c'est à dire valable pour tout et tous, oh elle existe peut-être déjà, mais non seulement je n'ai pas tout lu, non plus tout entendu, ni tout vu, mais aussi, ma mémoire n'est pas celle que je souhaiterais qu'elle fût.
Vous pouvez en faire un jeu, vous avez comme semble l'avoir une partie de votre entourage les moyens de le faire et puis il y a tout ses visiteurs timides,
pressés, indécis, embarrassés, les autres et les inconnus C'est cela, un grand jeu pour lancer grâce aux guirlandes de mots justes, la fonte de l'insouciance et la construction d'un monde agréable pour tous.
Le jeu, c'est la vie. N'oubliez pas avant de mourir de faire le deuil de la vie, mais ne vous pressez pas ; il n'y a pas le feu à la connaissance.