On pense que le tabac fut rapporté en Europe par Christophe Colomb
au retour de son premier voyage. Le nom de Jean Nicot est attaché à la plante mais il ne fit jamais de voyage en Amérique du sud. Ambassadeur de France à Lisbonne de 1559 à 1561, il y découvrit le tabac et en fit parvenir un échantillon à Catherine de Médicis, alors Régente, pour l’aider à soulager ses migraines. Celle-ci lança la mode à la cour. Cependant le premier à cultiver du tabac en France, dans la région d'Angoulême, fut le moine cordelier André Thévet (1502-1590) qui avait été en 1555 aumônier d'une expédition française au Brésil. En 1556 il sema des graines à Paris près de l'enclos du Temple et dans le jardin du couvent des Cordeliers d'Angoulême, son pays natal. Dans sa Cosmographie universelle (parue en 1575) il réclame l'antériorité de l'introduction en Europe. Il écrit : "Je puis me vanter d'avoir été le premier qui a apporté la graine de cette plante et pareillement semé et nommé la dite plante l'herbe angoumoisine. Depuis un quidam, qui ne fit jamais le voyage, quelque dix ans après que je fus de retour en ce pays, lui donna son nom." Cette protestation passa inaperçue, sinon le tabagisme passif, qui fait actuellement 3 à 5000 morts par an en France, serait dû à la thévétine.

La part du feu. D'après les statistiques, nous sommes 80 % à vouloir l'arrêt du tabac dans les lieux publics. Dans ces conditions n'acceptons pas qu'il soit possible de fumer dans les restaurants ... même en zone "fumeurs". Admettons cependant, car il faut toujours faire la part du feu - c'est le cas de le dire - que les restaurants qui ont un débit de tabac intégré soient "fumeurs".


[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]