Tabac
Par le gardien le mardi 18 avril 2006, 00:00 - Actumots - Lien permanent
On pense que le tabac fut rapporté en Europe par Christophe Colomb au retour de son premier voyage. Le nom de Jean Nicot est attaché à la plante mais il ne fit jamais de voyage en Amérique du sud. Ambassadeur de France à Lisbonne de 1559 à 1561, il y découvrit le tabac et en fit parvenir un échantillon à Catherine de Médicis, alors Régente, pour l’aider à soulager ses migraines. Celle-ci lança la mode à la cour. Cependant le premier à cultiver du tabac en France, dans la région d'Angoulême, fut le moine cordelier André Thévet (1502-1590) qui avait été en 1555 aumônier d'une expédition française au Brésil. En 1556 il sema des graines à Paris près de l'enclos du Temple et dans le jardin du couvent des Cordeliers d'Angoulême, son pays natal. Dans sa Cosmographie universelle (parue en 1575) il réclame l'antériorité de l'introduction en Europe. Il écrit : "Je puis me vanter d'avoir été le premier qui a apporté la graine de cette plante et pareillement semé et nommé la dite plante l'herbe angoumoisine. Depuis un quidam, qui ne fit jamais le voyage, quelque dix ans après que je fus de retour en ce pays, lui donna son nom." Cette protestation passa inaperçue, sinon le tabagisme passif, qui fait actuellement 3 à 5000 morts par an en France, serait dû à la thévétine.
La part du feu. D'après les statistiques, nous sommes 80 % à vouloir l'arrêt du tabac dans les lieux publics. Dans ces conditions n'acceptons pas qu'il soit possible de fumer dans les restaurants ... même en zone "fumeurs". Admettons cependant, car il faut toujours faire la part du feu - c'est le cas de le dire - que les restaurants qui ont un débit de tabac intégré soient "fumeurs".
Commentaires
oh! non! ça c'est horrible! Je préfèrerais qu'on interdise l'alcool dans les restaurants, ça éviterait des morts sur les routes et bien des discriminations.
Et puis c'est pas bien honnête cette histoire. On augmente le prix des cigarettes, on multiplie les bureaux de tabac et on interdit de fumer! ça me met de mauvaise humeur, tiens.
Ceci dit, le mot tabac est dans "les mots vagabonds" ...
Il y a bien d'autres endroits pour fumer que les restaurants tout de même.
Cigarette ?
Oui mais du gris.
Précisons quand même, que ce n'est pas la nicotine (qui aurait effectivement du s'appeler thévétine) qui est directement nocive dans le tabac: la nicotine est un alcaloïde, comme la caféine, qui procure le plaisir recherché dans le fait de fumer... elle n'est peut-être pas très bonne pour le coeur, et elle provoque l'accoutumance, mais les méfaits du tabagisme (et encore plus passif) sont dûs essentiellement aux goudrons en suspension dans la fumée, ainsi qu'au monoxyde de carbone et autres composés gazeux de combustion, qui irritent bronches et poumons. Soulignons au passage l'escroquerie qu'est la vente de "cigarettes sans tabac" (eucalyptus ou autres) qui, si elles n'ont pas de nicotine, sont tout aussi nocives, voire plus.
Après un bon repas, une bonne cigarette avec le café, c'est la cerise sur le gâteau. Si on me la supprime, j'irai plus au restaurant, voilà parce que si ce n'est pour avoir droit qu'au hot dog dans les pmu, non merci. Après tout, je ferai des économies. Et faudra-t-il que je n'invite que les fumeurs à dîner?? Le mieux serait de faire remplir des questionnaires aux gens quand on les rencontre et d'éliminer tous les fumeurs à la seconde, puisqu'après tout ils doivent mourir prématurément, autant abréger leur agonie. Cette idée n'a rien à faire ici mais je vais aller la proposer immédiatement au gouvernement.
Merci piepalm, c'est tout à fait exact sur le plan scientifique.
Traces, alors vous ne prenez plus le TGV, l'avion, vous n'allez jamais au cinéma ? Une cigarette après un bon repas, ça se fume sur le trottoir. Pourquoi vouloir entraîner les autres dans un risque avéré ? Le crabe, ça se mange à table, pas en fin de vie.
Quoi?? Que dites-vous? On a supprimé cet hiver les wagons fumeurs dans les TGV? Je ne la savais pas. Mauvaise nouvelle.
Dans l'avion, oserai-je le dire, jai fumé avec le pilote dans la cabine de pilotage.
Quant au cinéma, c'est différent. On est silencieux, dans le noir, tourné vers un ailleurs, le corps et ses besoins se font oublier si le film est bon. S'il est mauvais, je sors et j'vais m'en griller une.
Enfin, comprenons-nous. Si nous dînons ensemble et que le tabac vous importune, je m'en passerai. De même, au resto, je demande toujours la permission à mes voisins de table avant d'en allumer une. Mais qu'on pose un interdit catégorique et infantilisant qui induit une division profonde dans la communauté pour ne pas avoir à apprendre à chacun le respect de son voisin, ça me fâche.
Je fumerai donc sur le trottoir en veillant à ne pas me faire écraser par le groupe de braillards qui a trop mangé et trop bu au fond de la salle. J'les ai vus sortir et s'entasser dans leur voiture. Rouges, titubants, braillants toujours, complètement inconscients de leur environnement. Ils riaient, oui, ils riaient.
ça devient fatiguant d'aller au resto, j'ai comme un bzzzzzz dans le cerveau et un grand besoin de silence.
Les TGV sont entièrement non fumeurs depuis très exactement le 12 décembre 2004. Les morts par tabagisme passif, ce n'est pas un "interdit catégorique", çà ? Ceci dit j'admets la dépendance. Il doit bien y avoir une phrase sur la dépendance chez René Char, non ?
Tout le monde connaît l'histoire du type qui, étant tombé du 50ème étage d'une tour, se dit : "encore 49... tout va bien...".
J'ai fumé pendant plus de vingt ans (et pas à petites doses) et j'ai arrêté net depuis deux mois. Aujourd'hui encore, ce n'est pas toujours facile ...
Mais quand on est papa de deux jeunes enfants et que le pneumologue, vu l'état de vos bronches, vous dit que le compte à rebours risque de s'emballer sérieusement ... c'est fou comme d'un coup on est motivé ! Ca n'arrive pas qu'aux autres...
Alors s'abstenir de fumer le temps d'un repas au resto ou d'un trajet en train, à présent ça me fait bien rire. Mais je comprends la frustration que l'on peut ressentir lorsque c'est imposé par une loi.
Faidit, n'oublie pas que tu ne seras jamais non fumeur. Toujours "ancien fumeur" ... et que le capital négatif que tu as acquis en fumant restera toujours pendant. En cas de reprise le niveau d'intoxication repartirait là où il s'est arrêté. Ceci dit, félicitations : deux mois sans fumer, le plus dur est fait. Tu n'as plus de dépendance physique. Tu ne fumes pas aujourd'hui parce que tu n'as pas fumé hier. En revanche à la première bouffée tout est fichu, même dans 20 ans ...
Fumeuse depuis 15 ans : une erreure ... "pour faire comme les autres au début..." :O
Depuis tout ce temps je ne pense pas etre dépendante. Je gère me consommation sans me forcer. Pas de clopes au boulot : c'est très simple, il suffit de ne pas mettre le paquet "fumer tu" dans son sac à main : )) et je trouve ça très bien car au boulot personne ne fume dans les locaux. Pour ceux qui persistent c'est un passage obligé dans le couloir ^^
Idem dans ma voiture : pas de clopes donc pas d'odeur et c'est tellement plus vivable... et ainsi je n'en fait pas profiter ma fille que je récupère à l'école en fin de journée : ))
Le soir quand j'arrive chez moi c'est là ou je me permet de fumer et je ne vais pas dire le contraire, je pense que je pourrais m'en passer mais j'apprécie la clope devant la télé le soir après le repas.
Mon seul soucis c'est le wk. En général là c'est la grande permission pour se "faire du mal en douceur"... : O
Pour conclure : je pense que l'idée de l'interdiction dans les lieux publics tels que les restaurants par ex, est une assez bonne chose. Tout est une question d'habitude....
J'en suis bien conscient, cher Garde-Sagesse. C'est pourquoi je ressasse à mes enfants qu'en aucun cas il ne faut toucher à cette cochonnerie, même une fois pour voir ou faire comme les copains.
A chaque fois que le geste, plus que la nicotine, me manque, je prends une grande inspiration, pour me rappeler que j'ai des poumons et qu'il faudra que je garde leurs bronches (...dilatées) le plus longtemps possible. Au passage, cela me permet, en toussant, d'évacuer une petite partie de l'autoroute à deux voies que je leur ai stupidement imposée.
La Sécu rembourse... mais,hélas, les fabricants de ce poison ne rembourseront jamais les bénéfices qu'ils ont fait sur le malheur de leurs congénères ...
Merci de tes encouragements, Alain, et vivons heureux !
Toute est question de liberté ici en fait...
Interdire de fumer au resto : pas de problème. Moi aussi, quand je mange du foie gras, ça me gave que le mec derrière moi fume le cigare.
Les zones fumeurs, cela ne sert à rien.
Je suis fumeur, mais je respecter ceux qui ne fument pas, même quand cela est autorisé dans le lieu que je fré"quente. Je soutiens donc à 100% le garde-mots.
En italie, c'est désormais interdit, et tout se passe bien. Pourquoi pas en France?
Peut-être, Adrien, parcequ'en France, tout ce qui touche à notre quotidien, notre vie personnelle est considéré comme sacré. "Gallicisme" ou héritage de la Révolution ? Une loi posant un interdit sur nos comportements, même néfastes pour tous, provoque forcément une levée de boucliers que nos dirigeants hésitent à affronter. Je dis cela sans le moindre sous-entendu à propos d'une loi promulguée puis retirée ;o)
C'est un peu trivial, mais un adage dit : notre liberté s'arrête ou commence celle des autres. Les lois sont faites pour instaurer cette limite.
Quand je vais au resto, il est normal que je ne risque ps ma vie. Si je veux la risquer chez moi, grand bien me fasse.
C'est un peu comme un circuit de formule un. Dessus, je vais à la vitesse qui me plait. Sur l'autoroute, je suis limité à 130.
Les mots clés de ce problème sont : vie en société, respect des autres, liberté, responsabilité, contrôle de soi, dépendance ...
6 mois sans tabac à ce jour. Je peux le faire. Je peux le faire. Je peux le faire. Etc.
6 mois ? Pour continuer il ne faut pas regarder l'horizon ni l'année prochaine. Seulement le jour qui vient. Jour après jour. Tenir un jour. Si tu tiens un jour tu tiendras un autre jour, puis un autre jour, puis un ...
80% dites-vous dans votre billet, ici c'est 99% alors je m'incline. En hiver, ça va être dur le trottoir... Ou bien faut que j'arrête moi aussi mais en toute sincérité et même si c'est un aveu de faiblesse ça me semble trop difficile ou alors faut que j'arrête de travailler à lire et à écrire (c'est surtout dans ces moments là que je fume). Je ne tiens pas un jour. Grand max pour moi, heu... 4heures de chaise-longue.
Le plus dur, Traces, c'est de se passer des clopes rituelles, celles qu'on allume en lisant son journal, après le café, quand le boulot te prend le choux ... Au début, s'en passer paraît insurmontable, au départ seulement ... essaie !
C'est ce pire rituel, évidemment.
Ce n'est pourtant pas difficile d'arrêter:
Il suffit de se priver d'UNE SEULE cigarette par jour...
...la première !
Hier soir, je suis allée écouter un ami chanter dans un bar parisien. Il m'a fallu aller fumer dehors, comme tout le monde, comme tout le bar. Du coup, c'était très amusant car entre deux chansons, la salle se vidait et nous étions tous sur le pas de la porte. Des aînés, de la famille des musiciens étaient là et des liens se sont crées entre des gens qui sans cette interdiction de fumer à l'intérieur ne se seraient jamais parlés. Alors j'ai pensé que finalement, ça avait du bon.
Le plus sympathique, c'est que les quelques non fumeurs, attirés par les rires ont fini par sortir aussi. Notre fumée à l'air libre ne les gênant pas, nous avons pu partager un moment de convivialté fort agréable. Je n'avais pas anticipé cette possibilité. Mais finalement, sur le trottoir, on est bien.
C'est bien Traces ... Ce fut un "tabac" !!!
Petits mois petites fumées ...
un peu de donjuanisme
« Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac, c’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac, n’est pas digne de vivre. » (Molière, Sganarelle, acte I, scène 1)
Michel Serres analysant ce texte y voit une forme de potlach