Non, ce billet n'est pas fini... J'ai voulu en savoir plus, recueillir quelques confidences pour les visiteurs du Garde-mots.

A.H. D'abord la question qui fâche, comme ça nous en serons débarrassés. Tout le monde connaît Michel Le Royer et le Chevalier de Maison Rouge mais pas toujours les deux ensemble. N'en avez-vous pas assez que, dans le but de caler un repère certain, il faille encore, 45 ans après le tournage, rappeler cette référence  télévisuelle ?

M.L.R. Mais non. C'est un très bon souvenir. L'histoire, le metteur en scène, les comédiens, tout était parfait. Ce qui m'amuse c'est qu'on me prenne pour le Chevalier de Maison Rouge alors que le rôle était tenu par Jean Dessailly ! Les gens aiment les rôles titres. ils ont cru - croient encore parfois - que c'était moi. D'ailleurs certains de mes camarades n'acceptent que des rôle-titres afin de mieux bâtir leur carrière. Moi, j'ai surtout pensé à jouer.

A.H. Comment définissez-vous la comédie ?

M.L.R. Comme une action à la fois intérieure, verbale et corporelle. Mettez ça dans l'ordre que vous voudrez.

A.H. Le billet le plus visité du Garde-mots a pour titre Didascalie. Selon vous, quelle est l'importance des didascalies dans une pièce ?

M.L.R. Aucune importance... Le comédien doit obstinément refuser la participation de l'auteur. D'ailleurs, il n'y a rien de plus pénible que la présence de l'auteur aux répétitions. Il dérange. Il y a une distance qu'il ne sait pas garder. L'auteur écrit horizontalement. Le comédien travaille verticalement. Chacun son métier...

A.H. Vous dirigez "La Récréation", un groupe d'amateurs lyonnais de tous âges auxquels vous enseignez la comédie.

M.L.R. J'essaie de leur transmettre ce que j'ai reçu de Béatrix Dussane et de Pierre Dux. Quand ils travaillent bien il m'arrive de me dire : "Pourquoi n'es-tu pas capable de faire comme eux ?"

A.H. Pour finir, de tous vos rôles au théâtre, quel est le plus beau, celui que vous préférez ?

M.L.R. Celui que je vais jouer demain...

Et ce n'est pas une réponse de circonstance. Certes Michel Le Royer répète actuellement une pièce de l'auteur lyonnais Charles André, Ultime dialogue. Deux amis séparés par la vie se retrouvent après quarante ans : l'un est libre penseur, apolitique et agnostique ; l'autre moine, retiré du monde et de la parole.  À entendre Michel en parler, donner quelque répliques en avant-première, être déjà le personnage séculier, on sent, de façon certaine, qu'il adhère à ce qu'il dit.

*