Émile Littré (1801-1881).
Médecin, vulgarisateur scientifique, philosophe, lexicographe français. Il est
l’auteur de nombreux ouvrages dont une traduction de l’
œuvre
complète d'Hippocrate (1839-1862), la refonte du
Dictionnaire
de médecine de Nysten et une
Histoire
de la Langue française (1862). Son
Dictionnaire de la Langue
française (1844-1872) édité par son ancien camarade du lycée
Louis-Le-Grand, Louis Hachette, est encore une référence de nos jours.
Littré s’y montre
philologue puisque, comme on peut le lire dans sa
préface, il
organise ses articles autour de l’histoire de la langue.
Il prit une part active à la révolution de 1830, fut conseiller municipal de
Paris en 1848, député de la Seine en 1871, sénateur en 1875. C'était un adepte
de la pensée positiviste d'Auguste Comte, et son principal disciple.
Candidat à l'Académie en 1863, il fut combattu
avec véhémence par l'irascible évêque d'Orléans, Félix Dupanloup (1802-1878), à
cause de son athéisme et de sa définition de l’Homme, parue dans le
dictionnaire de Nysten : « Animal mammifère de l'ordre des primates, famille
des bimanes, caractérisé taxinomiquement par une peau à duvet ou à poils rares
; le nez saillant au-dessus et en avant de la bouche, qui est pourvue d’un
menton bien distinct ; oreille nue, fine, bordée, lobulée ; cheveux
abondants ; pieds et mains différents, nus, ou à peine duvetés ; des muscles
fessiers saillants au-dessus des cuisses ; une jambe à angle droit sur le pied,
avec des hanches saillantes par suite de l’insertion du col du fémur à angle
presque droit sur le corps de l’os (
…).
» L’évêque publia, quatre jours avant le vote, un opuscule virulent contre le
candidat. Littré échoua alors que tout le monde le considérait comme élu
d’avance, surtout avec le parrainage de Thiers. Il fut cependant admis à
l'Académie le 30 décembre 1871. Dupanloup reçut cette élection comme un
camouflet et voulut démissionner. Sur l'insistance de Guizot, il se borna à ne
plus assister aux séances. À l'Assemblée nationale, où ils étaient rivaux
politiques, l’évêque, symbole de la droite monar- chique, poursuivit ses
attaques contre le lexicographe, lequel siégeait à gauche. Littré ne répliqua
jamais. Pasteur, son successeur à l'Académie française, le qualifiera
dans son discours de réception de « saint laïque ».
Commentaires
Son oeuvre doit bien représenter un mètre cube : "Et mille litres, eh !"
Son oeuvre doit exalter, ivresse du sang des mots, l'essence... tiré le jus-te sens démo.
Toubib or not toubib ?
Disons qu'il était presque médecin. Il n'avait plus que sa thèse à passer quand son père mourut (1827). Il renonça à poursuivre ses études (et à les rattraper) et donna des cours de latin et de grec pour subvenir aux besoins de sa famille. Toute sa vie il conserva un vif intérêt pour la médecine.
La postérité a jugé :
Littré est aujourd'hui une référence, Dupanloup n'est plus qu'une chanson paillarde!
De mémoire : "L'père Dupanloup, dans son cercueil, bandait encore comme un chevreuil ....".