Pandiculation
Par le gardien le vendredi 9 janvier 2009, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Picasso. Pandiculation du Coq.
1938.
Fusain sur papier.
LES MAINS DE JEANNE-MARIE
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
— Sont-ce des mains de Juana ?
Ont-elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés ?
Ont-elles trempé dans les lunes
Aux étangs de sérénités ?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants ?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants ?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or ?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations ?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions ?
— Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux :
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval !
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons !
Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis !
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier ;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
À travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
À vos poings, Mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c'est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts !
Commentaires
Mon blog étant maintenant directement alimenté par vos définitions, je profite pleinement de vos écrits.
Merci beaucoup. J'arrête ici car je me mets à pandiculer.
Quand le corps fait relâche !...
***
Terrasse d'un café
Braséro embrasé
Séant calé
Cassoulet gratiné.
Voici la scène campée !
***
Une table plus loin
Un voisin.
Il hâble sans répit
Ses fables et friponneries
Ses grivoises goujateries...
***
Le soleil rayonne,
Mais son discours m'assomme !
***
La résultante de cette équation?... me direz-vous
Une pandiculation
entrainant
Une sternutation
entrainant
Une vesse ... oups pardon !
Je me confonds en confusion.
***
De quoi faire un dicton : "Fanfaron au balcon, fayots, froid et fournaise... fuyons !"
Conclusion : Ne jamais écouter d'ennuyeuses fanfaronnades, par -2°C tout en étant assis à côté d'une fournaise, sous un éblouissant soleil d'hiver , tout en digérant des mets flatulents... le corps est soudainement pris d'envies irrépressibles et incoercibles pour exprimer son mécontentement !
P.S. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite !!!
<-Elle a lieu aussi bien chez l'homme que chez les animaux.->
Et chez la femme??? Y en a qui déploient leurs griffes et étendent leur membres afin d'atteindre le plus possible de victimes... Enfin, je ne parle que d'un petit nombre... Oups, je me sauve avant qu'elles me tombent dessus...
Un peu comme la crise de tétanos.
Ce gain spatial, pour une optimisation du bien-être de l'ego, exige plus d'adresse qu'on ne croit, si l'on tient compte des accessoires encombrants de l'hypermodernité ambulatoire : sac à dos, téléphone portable, walkman et rollers.
José. Tu as raison de te sauver car la femme est un homme comme les autres.
Untel. Cette attitude en arcle de cercle se nomme opisthotonos.
Daniel. Plus un ordinateur portable pour aller d'urgence confier au Garde-mots le résultat de ses pandiculations.
La femme est un homme comme les autres, ok, mais l'homme n'est pas une femme comme les autres... Je me re-sauve...
:)