Courcaillet
Par le gardien le lundi 30 mars 2009, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Quaresmeprenant, dist Xenomanes, quant aux parties internes a, au moins de mon temps avoit, la cervelle en grandeur, couleur, substance, & vigueur semblable au couillon guausche d'un Ciron masle.
Les ventricules d'icelle, comme un tirefond.
L'excrescence vermiforme, comme un pillemaille.
Les membranes, comme la coqueluche d'un moine.
L'entonnoir, comme un oiseau de masson.
La voulte, comme un guoimphe.
Le conare, comme un vèze.
Le retz admirable, comme un chanfrain.
Les additamens mammillaires, comme un bobelin.
Les tympanes, comme un moullinet.
Les os petreux, comme un plumail.
La nucque, comme un falot.
Les nerfs, comme un robinet.
La luette, comme une sarbataine.
Le palat, comme une moufle.
La salive, comme une navette.
Les amygdales, comme lunettes à un oeil.
Le isthme, comme une portouoire.
Le gouzier, comme un panier vendangeret.
L'estomach, comme un baudrier.
Le pylore, comme une fourche fière.
L'aspre artère, comme un gouet.
Le guaviet, comme un peloton d'estouppes.
Le poulmon, comme une aumusse.
Le coeur, comme une chasuble.
Le mediastin, comme un guodet.
La plèvre, comme un bec de Corbin.
Les artères, comme une cape de Biart.
Le diaphragme, comme un bonnet à la Coquarde.
Le foye, comme une bezague.
Les vènes, comme un chassis.
La ratelle, comme un courquaillet.
Les boyaulx, comme un tramail.
Le fiel, comme une dolouoire.
La fressure, comme un guantelet.
Le mesantère, comme une mitre abbatiale.
L'intestin ieun, comme un daviet.
L'intestin borgne, comme un plastron.
Le colon, comme une brinde.
Le boyau cullier, comme un bourrabaquin monachal.
Les roignons, comme une truelle.
Les lumbes, comme un cathenat.
Les pores uretères, comme une cramaillière.
Les vènes emulgentes, comme deux glyphouoires.
Les vases spermaticques, comme un guasteau feueilleté.
Les parastates, comme un pot à plume.
La vessie, comme un arc à iallet.
Le coul d'icelle, comme un batail.
Le mirach, comme un chappeau Albanois.
Le siphach, comme un brassal.
Les muscles, comme un soufflet.
Les tendons, comme un guand d'oyseau.
Les liguamens, comme une escarcelle.
Les os, comme cassemuzeaulx.
La mouelle, comme un bissac.
Les cartilages, comme une tortue de guarigues.
Les adènes, comme une serpe.
Les espritz animaulx, comme grands coups de poing.
Les espritz vitaulx, comme longues chiquenauldes.
Le sang bouillant, comme nazardes multipliées.
L'urine, comme un papefigue.
La geniture, comme un cent de clous à latte. Et me contoit sa nourrisse, qu'il estant marié avecques Lamyquaresme engendra seulement nombre de Adverbes locaulx, & certains ieunes doubles.
La memoire avoit, comme une escharpe.
Le sens commun, comme un bourdon.
L'imagination, comme quarillonnement de cloches.
La conscience, comme un denigement de Heronneaulx.
Les deliberations, comme une pochée d'orgues.
La repentence, comme l'equippage d'un double canon.
Les entreprinses, comme la sabourre d'un guallion.
L'entendement, comme un breviaire dessiré.
Les intelligences, comme limaz sortans des fraires.
La volunté, comme troys noix en une escuelle.
Le desir, comme six boteaux de sainct foin.
Le iugement, comme un chaussepied.
La discretion, comme une mouffle.
La raison, comme un tabouret.
Commentaires
Ah oui, je me souviens. Allemagne, 1998, de Tom Tykwer, musique de Tom Tykwer, Johnny Klimex et Reinhold Heil.
« …arrive en retard à son rendez-vous avec Manni. Celui-ci, ne la voyant pas arriver, décide de prendre le métro. Distrait par un clochard et voulant échapper à un contrôle, il oublie un sac en toile avec 100.000 Marks dedans sur son siège. Cet argent appartient à un truand pour lequel Manni est coursier. Truand avec qui il a rendez-vous dans vingt minutes. Ne sachant quoi faire, Manni appelle Lola. Celle-ci lui promet de trouver l’argent. Elle a vingt minutes. »
Cours, Caillet, cours ! Ce film « bande des(s/t)inée ».
Ah non. Fichtre… C'était plutôt Lola qui répondait au cri de son amoureux et qui n'allait pas rester là à cailler alors qu'un oiseau de malheur menaçait de lui faire la peau.
Peut-on se plaire à croire que voilà l'anatomie de Benoit 15 ou 16 bien décrite ainsi que ses qualités entre insectes.
« L'entendement, comme un breviaire dessiré. »
« Le iugement, comme un chaussepied. »
« La raison, comme un tabouret. »
J'aurais aimé qu'ils se mariassent, lui et dame Lamyquaresme , mais qu'il n'eurent ni adverbes, ni jeunes doubles, ou simple. Enfin, qu'ils jeunassent et s'absynthe, même de toute préposition.
(La réforme orthographique avale le circonflexe sur ce « u » .)
(Désolée, je n'arrive pas du tout à retirer ma première signature. Il est impossible de voir la totalité du commentaire pour l'éditer. Mais j'adore ce blogue.)
Ze:D
Le court cahier : un carnet, tout simplement. :-)
Incarné, tout simplement ?
Toussaint pleumant.
Après l'été indien, c'est normal de pleumer.
J'aime (dans le désordre) ce blogue, Rabelais qui écrivait à une époque où les mots n'étaient encore que de terre cuite, les commentaires de Zed ( je me suis surpris à le guetter ce matin en ouvrant le billet), la biographie de François Villon par cet allumé de Jean Teulé, mais je déteste les appeaux et ces gros cons de chasseurs qui s'en servent pour flinguer ces pauvres bestioles qui ne demandent rien à personne.
Je crois qu'on plume plutôt qu'on pleume son cahier, son clavier ou le bel oiseau incarné. D'un autre côté, n'est-il pas vrai que nous avons pleumé et même déplumé l'église (e minuscule) de tous ses saints (avec ou sans, d'ailleurs). Huh Huh... Je tousse, hein!
Ze:D
Je ne suis pas un défenseur des chasseurs mais de la langue française. J'ai pensé que courcaillet valait un petit détour à cause de sa sonorité.Je trouve qu'il libère l'imagination.
Je sais, Garde-mots, j'ai bien précisé que j'aimais Rabelais. Quand j'étais gamin je rigolais bien avec Gaston Lagaffe qui fabriquait des appeaux qui faisaient "Slouuup Tuuut ! " et je te laisse imaginer le genre d'oiseaux que ça attirait. En me promenant au bord d'un étang, j'ai aperçu un jour de faux canards en bois qui flottaient afin d'attirer les vrais,en utilisant des appeaux, avec des cabanes à meurtrières sur la berge qui permettaient à ces courageux nemrods de dézinguer à tout va.Il m'apparaît que l'humanisme que véhicule la langue française va de pair avec la détestation de ce que représente non pas la chasse en elle-même, mais les chasseurs. Pourtant il y a eu des gens comme John Huston et Hemingway parmi eux, je me suis toujours interrogé là-dessus...
J'ai aussi cynégétique dans ma collection.
Il arrive que de gentes caillettes, enrobées de paillettes, cèdent à l'envie de tirer à la courte paille parmi leurs galants en queue-de-pie celui qui saura, sans fard ni déconvenance, leur conter, dans le fond de quelque rocaille, une rabelaiserie quand même un peu canaille.