Oublions les homophones (lyre, attribut du poète ; l'ire : colère du poète ; sans compter lire, l'ancienne monnaie italienne). Contentons-nous de l'aventure intérieure qu'inaugure toute lecture.

Lire. Égrener des mots pour mieux leur échapper. Entrer en résonance avec ceux des autres tout en préservant sa part de liberté. Faire son miel de tout ce qui, au delà des mots, fait rêver. Coordonner le texte et sa propre vie. Franchir le Rubicond de la pensée. Ordonner le monde à sa manière.


[Illustration : Les signets de Jacques André,
éditeur des Almanachs du Garde-mots
et bientôt du Dictionnaire des mots rares et savoureux.]