Épitaphes de personnages célèbres
  • François Villon (1431–1463)
    Frères humains, qui après nous vivez,
    N’ayez les cuers contre nous endurcis,
    Car, se pitié de nous povres avez,
    Dieu en aura plus tost de vous mercis.
    Vous nous voiez cy atachez cinq, six,
    Quant de la chair, que trop avons nourrie,
    Elle est pieçà devorée et pourrie,
    Et nous, les os, devenons cendre et pouldre.
    De nostre mal personne ne s’en rie,
    Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

  • Johannes Kepler (1571–1630)
    Je mesurais les cieux, je mesure à présent les ombres de la terre.
    L'esprit était céleste, ci-gît l'ombre du corps.

  • Mathurin Régnier (1573-1613)
    J'ay vécu sans nul pensement,
    Me laissant aller doucement
    A la bonne loy naturelle,
    Et si m'étonne fort pourquoy
    La mort osa songer à moy,
    Qui ne songeay jamais à elle.

    (communiqué par Joye)

  • Richelieu (1585-1642)
    Ci-gît un fameux Cardinal
    Qui fit plus de mal que de bien
    Le bien qu'il fit, il le fit mal,
    Le mal qu'il fit, il le fit bien.

  • Jean de La Fontaine (1621-1695)
    Jean s'en alla comme il était venu,
    Mangea le fonds avec le revenu,
    Tint les trésors chose peu nécessaire.
    Quant à son temps, bien le sut dispenser :
    Deux parts en fit, dont il soulait passer
    L'une à dormir et l'autre à ne rien faire.

  • Alexis Piron (1689-1773)
    Ci-gît Piron qui ne fut rien,
    Pas même académicien. 

  • Rivarol (1753-1803)
    Ci-gît Antoine, Comte de Rivarol.
    La paresse nous l'avait ravi avant la mort.

  • Gérard de Nerval (1808-1855)
    Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
    Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
    Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
    Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.

    C'était la Mort ! Alors il la pria d'attendre
    Qu'il eût posé le point à son dernier sonnet ;
    Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
    Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

    Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
    Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
    Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.
    Et quand vint le moment où, las de cette vie,
    Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
    Il s'en alla disant : "Pourquoi suis-je venu ?"

  • Alfred de Musset (1810-1857)
    Mes chers amis, quand je mourrai,
    Plantez un saule au cimetière.
    J'aime son feuillage éploré.
    La pâleur m'en est douce et chère
    Et son ombre sera légère
    A la terre où je dormirai.

  • Alphonse Allais (1854-1905)
    Ci-gît Allais.
    Sans retour.
  • Guillaume Apollinaire (1880-1918)
    J'ai cueilli ce brin de bruyère
    L'automne est morte souviens-t'en
    Nous ne nous verrons plus sur terre
    Odeur du temps
    Brin de bruyère
    Et souviens-toi que je t'attends
                     L'adieu, Alcools

Épitaphes anonymes
  • Il vaut mieux te pleurer que ne pas t'avoir connu.

  • Je vous l'avais bien dit que j'étais malade.

  • Ci-gît, sous ce petit arbre,
    Un poète sans grand renom.
    Nul ne se souvient de son nom,
    Pas même le graveur sur marbre!

Et vous. Comment voyez vous votre épitaphe ? Attention ceci n'est pas un concours !!
  • 6lances
    Comme on dit au poker : "J'me couche..."

  • Ajax
    Il n'y a pas de Dieu.
    Je suis bien placé pour le savoir.

  • angeanorexique
    Enfin, tu voles.

  • Dandylan (Sur un air de Prévert) :
    Ici-gît Dandylan
    Qui tenta d'être heureux
    Pour vous donner l'exemple.

  • Edenlys
    Partie sans laisser d'adresse...

  • Gasp
    Je reviendrais !

  • Plasoc
    De qui ci-gîte-t-il ??

  • X
    Ci-git Dupond,
    Natif du cancer
    et mort de même.

Le gardien a préparé la sienne …

  • Ici repose un homme de l'être.
[recueil établi sur une demande de 6lances]

(parlez à voix basse,
ce billet est un lieu dédié
au repos éternel ...)


[voir aussi Agonie]
[Retrouvez ce billet dans L'Almanach 2009 du Garde-mots]