Épitaphe
Par le gardien le lundi 13 février 2006, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Épitaphes de personnages célèbres
- François Villon (1431–1463)
Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les cuers contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous povres avez,
Dieu en aura plus tost de vous mercis.
Vous nous voiez cy atachez cinq, six,
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieçà devorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s’en rie,
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre! - Johannes Kepler (1571–1630)
Je mesurais les cieux, je mesure à présent les ombres de la terre.
L'esprit était céleste, ci-gît l'ombre du corps. - Mathurin Régnier (1573-1613)
J'ay vécu sans nul pensement,
Me laissant aller doucement
A la bonne loy naturelle,
Et si m'étonne fort pourquoy
La mort osa songer à moy,
Qui ne songeay jamais à elle.(communiqué par Joye)
- Richelieu (1585-1642)
Ci-gît un fameux Cardinal
Qui fit plus de mal que de bien
Le bien qu'il fit, il le fit mal,
Le mal qu'il fit, il le fit bien. - Jean de La Fontaine (1621-1695)
Jean s'en alla comme il était venu,
Mangea le fonds avec le revenu,
Tint les trésors chose peu nécessaire.
Quant à son temps, bien le sut dispenser :
Deux parts en fit, dont il soulait passer
L'une à dormir et l'autre à ne rien faire. - Alexis
Piron (1689-1773)
Ci-gît Piron qui ne fut rien,
Pas même académicien. - Rivarol (1753-1803)
Ci-gît Antoine, Comte de Rivarol.
La paresse nous l'avait ravi avant la mort. - Gérard de
Nerval (1808-1855)
Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.C'était la Mort ! Alors il la pria d'attendre
Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
Qu'il eût posé le point à son dernier sonnet ;
Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.
Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.
Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
Il s'en alla disant : "Pourquoi suis-je venu ?" - Alfred de Musset (1810-1857)
Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J'aime son feuillage éploré.
La pâleur m'en est douce et chère
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai. - Alphonse Allais (1854-1905)
Ci-gît Allais.
Sans retour.
- Guillaume Apollinaire (1880-1918)
J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps
Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends
L'adieu, Alcools
Épitaphes anonymes
- Il vaut mieux te pleurer que ne pas t'avoir connu.
- Je vous l'avais bien dit que j'étais malade.
- Ci-gît, sous ce petit arbre,
Un poète sans grand renom.
Nul ne se souvient de son nom,
Pas même le graveur sur marbre!
Et vous. Comment voyez vous votre épitaphe ? Attention ceci n'est pas un concours !!
- 6lances
Comme on dit au poker : "J'me couche..." - Ajax
Il n'y a pas de Dieu.
Je suis bien placé pour le savoir. - angeanorexique
Enfin, tu voles. - Dandylan
(Sur un air de Prévert) :
Ici-gît Dandylan
Qui tenta d'être heureux
Pour vous donner l'exemple. - Edenlys
Partie sans laisser d'adresse... - Gasp
Je reviendrais ! - Plasoc
De qui ci-gîte-t-il ?? - X
Ci-git Dupond,
Natif du cancer
et mort de même.
Le gardien a préparé la sienne …
- Ici repose un homme de l'être.
(parlez à voix basse,
ce billet est un lieu dédié
au repos éternel ...)
Commentaires
Pour moi ce serait... "Enfin, tu voles"... Seul hic, pas d'épitaphe pour ceux qui choisissent l'incinération et le dépôt des cendres aux quatre vents marins...
Ainsi soit-il!!!
Cénotaphe : Tombeau vide élevé à la mémoire d'un mort, qui a été enterré ailleurs ou qui n'a pas reçu de sépulture.
La mort comme épiphénomène de la vie ou plutôt (ce que je préfère), la vie comme épiphénomène de la mort ?
Je trouve ça horrible d'être encore une fois retenue, même en cendres, par une plaque dans le fond d'un cimetière alors que l'on a demandé à être dispersée aux quatre vents... il en faut un paquet de mentions sur un testament...
Pierre Desproges posait cette question :
"Sans la peine de mort, est-ce la peine de vivre ?"
Autrement dit : sans la perspective de la mort, quel prix attacherions-nous à la vie ?...
C'est bien, à mon avis, dans ce sens que ce cher Pierre posait la question. Il aimait parfois cultiver l'ambiguité.
Ici-git un pauvre maçon marié à une femme infidèle
qui gagnait plus avec son c.. que lui avec sa truelle.
Martin
" Pas tout compris, je repasserai! "
Woody Allen (1935- ):
"Je ne sais pas si l'au-delà existe, mais il est préférable d'emporter du linge de rechange"
"La différence entre le sexe et la mort, c'est que mourir vous pouvez le faire seul et personne ne se moque de vous"
Nikos Kazantzakis:
Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre.
Moi qui voulai faire le mariole a 20 ans deja je sui mort
Dans ma vie j'ai voulu m'eclater a fond,
Ma presence sous cette dalle prouve que j'ai plus que reussi
gravé sur un caveau au cimetière neuf de Béziers:
Pour épitaphe :
"Qui m'aime me suive..."
Va m'en falloir une j'crois bien... mais plus de traces alors où la poser?...
Résurrection!! comme quoi...
Sur la tombe de Mouloud Feraoun (1913-1962) on peut lire ceci:
"N'est-ce pas qu'il était généreux lui qui souffrait de la misère des autres, lui qui était prêt à mourir pour les autres et qui est mort si stupidement?"
Je ne sais pas envoyer des liens, il faut que j'apprenne ou que je trouve un logiciel, alors je vous invite à consulter les paroles de la "Chanson pour Morales" de Didier Bénureau si vous ne la connaissez déjà.
Pour envoyer un lien il suffit d'envoyer l'adresse du lien tout en haut de votre navigateur. Elle commence par "http://". Je le transforme ensuite en lien actif, directement sur les mots concernés.
sur mon épitaphe il y aurait ;comme un encouragement a l'humour noir et au sarcasme
; cette petite phrase:" Allez les vers !"
Celle de Wallace Wood est extraordinaire:
"Vous ne pourrez plus m'emmerder, bande de cons !"
L'épitaphe "Je vous l'avais bien dit que j'étais malade !" n'est pas tout à fait anonyme il s'agit de celle de Groucho Marx (1890-1977).
Quant à moi, je vois bien une du style : "Ne pleurez plus je vous entend pas"
Excellent article, quel exercice réjouissant que celui de composer son épitaphe...
Je me prête au jeu :
"Ici j'aimais boire un café
Là-haut j'aime l'éternité
Ne t'inquiète pas, ton tour viendra
Arrive assez tard : pour le thé."
Un homme prévenant et attentionné pourrait imaginer son épitaphe ainsi:
Ci-git sbée.
:S
Sigisbée : chevalier servant ; homme qui entoure une femme de soins assidus.
Comme la dit Robespierre :
" Passant ne pleure pas ma mort
Si je vivais, tu serais mort !"
Ou encore celle ci un homme qui apparemment ne pleurera pas trop sa défunte épouse:
"Ci-git ma femme Oh qu'elle est bien
Pour son repos et pour le mien"
quelques idées :
Trop tard pour dire du bien
Je n'entends plus rien !
Ne me plaignez pas, je ne souffre plus.
Ne me plaignez pas, s'il y en a bien un qui ne souffre pas ici, c'est moi !
Pas de lamentations, la mort est deja assez ennuyeuse comme ca.
Sincèrement, vous croyez que j'ai la faculté d'apprécier les fleurs ?
vous voulez vivre,la mort vous atteint déja
pas le temps pour les fleurs,
occuper ailleurs...
ou
enfin le repos et on m'enquiquine avec des fleurs
Voltaire a composé ces vers à mettre au bas du portrait du cardinal duc de Fleury:
Pensez-vous qu'on pourrait les resservir au décès d'une personnalité politique contemporaine ? Ce serait dommage de les laisser perdre.
Toutes proportions gardées car les temps sont différents, j'en vois deux qui correspondent à cette épitaphe : de Gaulle et Mendès-France.
Epitaphe
Enfin seul !
Mon épitaphe serait:
"Elle a vu, a bu le miel de la terre, l'a partagé, a aimé, a rendu l'âme...repue"
"Épitaphes anonymes
* Je vous l'avais bien dit que j'étais malade."
elle est pas anonyme puisqu'elle est de Desproges !!!
c'est trop nul ce que vous faite
Je reçois de temps en temps ce type de témoignage (deux ou trois par an). J'affiche celui-ci car il n'y a qu'un seule faute d'orthographe et pas de grossièreté.
"Pour ces fleurs, tant d'eau ... et pour moi si peu de Ricard"
mon épitaphe:
je n'ai fait que passer.
Très astucieux.
Pour mon épitaphe, je reprends les paroles de Polnareff (dans un autre contexte):
"La différence, c'est ce silence, parfois, au fond de moi"
Mon épitaphe: " L'incident est clos" inspirée de celle de Vladimir Vladimirovitch Maïakovski, sur sa tombe à Moscou est inscrite l'épitaphe qu'il avait rédigée lui-même : "la barque de l'amour s'est brisée contre la vie courante. Comme on dit, l'incident est clos."
"A force de vouloir livrer mes plats chauds, c'est moi qui suis froid !"
Inspiration, la conduite des différents livreurs de pizza et autres o_O'
J'aimerais dire à dans 3 jours,
Mais le fils du grand patron serait jaloux,
Car en lui il a placé tout son amour,
Et que moi, je n'ai que le coeur d'un fou
Celui-ci viens de l'oncle d'un de mes grands pote.
Sur sa tombe il y a une photo de lui un verre de rouge à la main et dessous il a fait écrire :
"Je suis mort comme j'ai vécu
Prier pour moi c'est du temps perdu..."
Bien vu. Ça fait drôlement réfléchir.
"Il adorait tout,
On l'adorait tous."
et que ceux qui m'ont connu aient la courtoisie de m'offrir la postérité d'un si beau mensonge.
Bonjour. Votre visite à ce billet est en phase avec la saison.
Et maintenant, vous allez me ficher la paix ?
Vous auriez tort
De me pleurer
Je suis bien mort
Et enterré
partir c 'est mourrir un peu
l ' amour est le meilleur remède contre la mort
qui m 'aime me suive !
Mon épitaphe (f):
"Heureusement que nous sommes tous mortels sinon nous finirions par avoir peur de mourir."
"La raison du plus mort est toujours la meilleure."
"J'aimais rire, je suis mort de rire."
Extraits de 100 bonnes raisons d'être mort par Philippe Héraclès
Ni fleur, ni couronne, juste des oeufs et du jambom pour accompagner les pissenlits...
SIX PIEDS SOUS TAIRE…
J’aimerai me faire publier,
Mais seulement à titre posthume,
Par l’état me faire oublier,
Des impôts pris sur fortes tunes.
Je veux partir les pieds devant,
Dans une jolie caisse en sapin,
Qu’on y jette mes vers dedans,
Qu’on se retrouve entre copains.
Je voudrai qu’on lise sur ma tombe,
En granit cela va de soi,
Ici git une sacrée bombe,
Barrez vous donc vite fait les gars !!
Je veux qu’on grave c’est folichon,
Ce fut l’Ande douillette bretonne,
Était-ce de l’art ou du cochon ?
C’est pas grave car on lui pardonne.
Je souhaite qu’on lise ce poème,
A tous ceux que j’ai tant aimés,
Qu’ils gardent comme moi l’esprit bohème,
Qui m’a fait si souvent rêvé.
Tit’can I
n'arrosez plus ces fleurs! je les bouffe par la racine et vous ne m'amenez aucune seviette
j'aimerais boiter maintenant, tant je ne vois personne dans mon sillage
décidemment la chance m'a laché.
après une vie couverte de dettes, me voila sous une tonne de glaise
si fatigué et personne pour me réveiller
je ne savais plus quoi faire de ma vie
la faucheuse a choisi pour moi
"la vie dure un temps, la mort toujours !"
inspiration malgache
EPITAPHE DE MLADEN III ŠUBIĆ, PRINCE DE BRIBIR
HELAS ! CI-GÎT UNE GEMME SPLENDIDE SOUS LA PIERRE
DONT LA VALEUR SE PERD MAINTENANT DANS UNE FOSSE CARRÉE
MLADEN LE MAGNIFIQUE, QUI DE KLIS FUT
LE COMTE, LEUR SEUL ESPOIR, POURQUOI PARTIT-IL SI VITE?
FILS DU COMTE GEORGES, D’HEUREUSE MEMOIRE,
SEIGNEUR D’OMIŠ ET DE SKRADIN
GARANT DE L’HONNÊTETÉ DES MOEURS ET DE L’HONNEUR
LA FLEUR DE L’ÂGE LAISSA ALLER UN HOMME D’UNE TELLE VALEUR
COURAGEUX BOUCLIER DES CROATES, IL ETAIT LUI-MÊME
ENTRE TOUS LE PLUS FORT, IL VOULAIT SAVOIR.
JE DISCERNE QUE SA MORT IMPIE, CAUSÉE PAR LES PÉCHÉS
DU PEUPLE SLAVE EST SURVENUE POUR RIEN.
PLEUREZ SLAVES, LE NOBLE NEVEU DES PRINCES,
VOTRE GRANDE ABONDANCE DE PAIX ET D’HONNEURS.
VOS PRIERES AU TRÈS HAUT PERMETTRONT AU CRÉATEUR
QUE SA MISÉRICORDE ÉPARGNE LES PÉCHEURS.
SELON LE COURS DU TEMPS, CETTE ANNÉE DU SEIGNEUR MILLE
PLUS TROIS CENTS ET QUARANTE
HUIT DANS LE TEMPS HABITUEL ET POUR PRÉCISER
LE PREMIER JOUR DES CALENDES DE MAI
AVEC SON BON SOUVENIR, LA MORT ELLE-MÊME LE DÉVORA
RENDANT SON ÂME A DIEU, BIENTÔT IL EXPIRA.
Je vais me prêter au jeu de l'épitaphe:
"Game Over, insert coin!"
"No extra life bonus"
"Ne soyez pas tristes car je vous aurais engueulés de mon vivant!"
"Pourquoi pleurer un mort qui ne le sait pas, alors que les vivants sont toujours là?"
"Au moins l'avantage c'est que j'entendrais plus les cons se plaindre"
Pour ma part j'hésite entre deux idées du genre
"tu n'as pas grossis depuis la dernière Toussaint?"
"pouvez-vous, s'il vous plait, sortir de mon soleil?"
mais je pense plutot que ce sera (comme tout les membres de ma famille)
"je meurs comme j'ai vécu: fidèle à Dieu et à mon roy"
"Ôte-toi de mon soleil" : cette phrase remonte à Diogène.