Pierre Ordinaire

*Ordinaire est également un patronyme. On attribue la découverte de l'absinthe en tant que boisson alcoolisée à un médecin français réfugié à Couvet (Suisse) pour des raisons politiques, Pierre Ordinaire (1741-1821), natif de Quingey (Doubs). Il donnait à ses patients un élixir à base d'absinthe, d'anis vert et de fenouil avec lequel il traitait l’épilepsie, la goutte, les calculs rénaux, les coliques, les vers. Il tenait en fait la recette d’une guérisseuse, la mère Henriot. Celle-ci la vendit à Daniel-Henri Dubied en 1797, qui ouvrit avec son gendre Henri-Louis Pernod, la première distillerie d'absinthe à Couvet. En 1805 Henri-Louis Pernod monta sa propre distillerie à Pontarlier et en fit une boisson apéritive. Vers 1830 "la verte" était devenue la boisson à la mode, celle dont les peintres et les poètes faisaient leur apéritif favori. À l'époque de la conquête de l’Algérie les soldats en buvaient pour lutter contre la dysenterie. L'absinthe titrait entre 68 et 72°. Pour la consommer il fallait ajouter de l'eau fraîche et du sucre. En raison du titre élevé en alcool, le sucre devait tomber déjà dissous dans le verre, d'où la cuillère spéciale et les rites de préparation. Sa popularité était telle qu’en 1870 elle représentait 90% des apéritifs consommés en France. La plante éponyme est Artemisia absinthium, l'armoise absinthe, nom donné en l'honneur d'Artémis, déesse grecque de la bonne santé. Il s’agissait en fait d'une boisson toxique qui a été interdite en 1915. Son renouveau actuel est lié au fait qu'elle a été débarrassée de sa molécule la plus dangereuse (en dehors de l'alcool), la thuyone.

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