La marque du griffon
Marque de S. Gryphe

Sebastian Gryff, dit Sébastien Gryphe (1493–1556), né à Reutlingen (Allemagne), fut libraire-imprimeur à Lyon de 1518 à sa mort. Il introduisit en France les caractères italiques, inventés en 1501 par l’imprimeur vénitien Alde Manuce. Il publia des traductions latines des auteurs grecs ainsi que des petits formats. Il publia également les grands humanistes de son époque, tels Erasme, Guillaume Budé et Étienne Dolet (qui était son collaborateur). François Rabelais lui confia ses traductions médicales. Ses livres (on en connaît plus de 400) étaient très réputés pour leur mise en page, leur netteté, la beauté et la qualité de leurs corrections, et diffusés dans toute l’Europe du XVIe siècle. Sa marque d'imprimeur évoque son nom, Gryphe, et le nom de son imprimerie, l'Atelier du Griffon 1 : il s'agit d'un griffon monté sur le parallélépipède de la vertu, lui-même sur un globe symbolisant la fortune. On peut y lire la devise Virtue duce, comite fortuna ("Avec la vertu pour guide et la fortune pour compagne").


Couverture Gryphe
La Bibliothèque Municipale de Lyon a donné le nom de Gryphe à la revue qu'elle publie depuis l'an 2000. Elle y dé- fend l'idée toute simple, évidente, et qui mérite pourtant d'être répétée, que le fonds d'une grande bibliothèque est un patri- moine sans égal. Elle le prouve en présentant trois fois par an ses collections anciennes et modernes. La voici qui sort, non sans une certaine fierté, son vingtième numéro. Au sommaire, des gravures sur bois de Louis Bouquet 2, des eaux-fortes du XIXe siècle, la donation Colette et Étienne Bidon (gravures de plusieurs artistes lyonnais du XIXe siècle),  des documents o- riginaux réunis par  Gaston Baty sur les marionnettes, un ar- ticle sur le tatouage et son rôle médico-légal. Dans tous ces études l’iconographie joue un rôle aussi important que le texte.
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[1] Pour les lyonnais et autres connaisseurs de la capitale des Gaules, son atelier fut d’abord situé au coin de la rue Mercière et de la rue Thomassin, puis transporté rue Sala. On trouvait sa marque d’imprimeur sur la porte d’entrée, sous forme d’un griffon de pierre.
[2] Louis Bouquet, peintre et graveur lyonnais (1885-1952). La fresque de la "Grande Poste"  (1937, longueur : 54 m), place Antonin Poncet, est de lui.