Coulisse
Par le gardien le lundi 28 novembre 2011, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Honoré Daumier. Le trou du rideau.
Partie d'un théâtre située sur les côtés et en arrière de la scène, non visible depuis la salle. Lieu, caché par les décors où se tiennent les acteurs avant d'entrer en scène. Étymologie : il s’agit d’une métonymie dérivée du sens de « pièce de décoration qu’on fait avancer ou reculer lors des changements de scène ». On emploie généralement le mot au pluriel.
Voici quelques expressions tirées de l’argot des gens de théâtre. Certaines d’entre elles sont passées dans langage courant.
• Bec. Faire un bec de gaz dans le lointain. Faire de la figuration.
• Blézimarder. Se couper mutuellement les répliques, empêcher le partenaire de dire la sienne.
• Botte. Parler dans ses bottes. Parler trop bas, sans projeter sa voix vers le public.
• Brigadier. Bâton que le régisseur de théâtre utilise pour frapper onze coups rapides suivis de trois coups lents sur le plancher de la scène pour annoncer le début d'une représentation.
• Cabot. Comédien qui produit des effets abusifs afin de paraître à son avantage.
• Cachetonneur. Comédien sans talent qui se contente de courir le cacheton, c’est-à-dire la rétribution.
• Claque. Groupe de personnes payées pour applaudir un spectacle.
• Cour. Côté droit de la scène, quand on la regarde depuis la salle. Voir aussi Jardin.
• Dessous. Tomber dans le troisième dessous. Se dit d’une pièce qui fait un four (voir ce mot). Les dessous sont les espaces situés sous le plancher de la scène.
• Fiasco. Faire fiasco. Subir un échec total et notoire.
• Fil. Mot que les gens de théâtre emploient pour ne pas dire « corde », considéré comme tabou, et même « fatal », c’est-à-dire porteur de mort. La superstition viendrait de Jean-Gaspard Deburau (1796-1846), danseur de corde si maladroit qu’il tomba et se cassa la jambe. Il devint par la suite célèbre en tant que mime.
• Four. Échec d’une pièce de théâtre. L’explication la plus vraisemblable est qu’au XVIIe siècle les comédiens refusaient de jouer quand il n’y avait pas assez de spectateurs. On éteignait alors les chandelles et la salle devenait noire comme un four. Voir aussi Dessous.
• Grommelot. Réplique de théâtre ou de cinéma faite de paroles indistinctes, improvisées, que le spectateur ne peut comprendre.
• Hallebardier. Faire le troisième hallebardier dans le brouillard. Avoir un rôle de figuration.
• Histrion. Terme utilisé péjorativement pour désigner un comédien. Dans l'Antiquité étrusque et romaine l’histrion était un mime ou un danseur. De nos jours on nomme histrionisme le besoin exagéré, théâtral, hystérique, d'attirer l'attention.
• Jardin. Côté gauche de la scène, quand on la regarde depuis la salle. Voir aussi Cour.
• Justine. Il faut marier Justine. Expression employée pendant les répétitions quand une pièce traîne en longueur et qu’il est recommandé d’accélérer le dénouement. Justine était l’héroïne d’un vaudeville du XIXe siècle.
• Longe. Marcher sur sa longe. Se dit d’un comédien âgé qui refuse de quitter la scène.
• Loup. Vide laissé entre la sortie d’un personnage et l’entrée d’un autre.
• Panne. Rôle insignifiant, sans importance.
• Pantalonnade. Pièce burlesque rappelant un des principaux personnages de la Commedia dell'arte, Pantalone (Pantalon) et son comportement excessif.
• Torchon. Lever le torchon. Lever le rideau.
• Vieille. Déculotter la vieille. Terme employé par les machinistes quand le spectateur voit quelque chose qu’il ne devrait pas voir : les cintres, un effet lancé trop tôt, etc.
Commentaires
L'art n'est pas la vie, la vie n'est pas l'art. Il ne font que se ressembler.
La remarque de "Joël" est intéressante. Je complèterai sa note sur "mystère", en rappelant que le terme grec d'où vient "mystère" est issu du mot grec "mustês". Ce mot désignait l'initié païen qui entrait en "contact" avec Dieu au cours d'une cérémonie secrète appelée "musterion". "Mystifier" c'est plonger quelqu'un dans le mystère.
Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles, a dit Shakespeare, mais….. peut-être, le monde n´est qu´une coulisse, dans lequel, les acteurs, nous n'arrivons pas à jouer pleinement notre rôle.
J'aime beaucoup l'idée que le monde est une coulisse. Et quand le rideau se lève...
C'est à dessein que je n'ai pas terminé ma phrase.