Charmette
Par le gardien le vendredi 17 février 2012, 00:00 - Singumots - Lien permanent
« Ici commence le court bonheur de ma vie. » (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, livre VI)
En 1738 Rousseau se rend à Montpellier où il consulte le docteur Antoine Fizes (1689-1765), professeur à l’École de médecine, car il se croit victime d’un polype au cœur. Le médecin le rassure et lui conseille de boire du vin. Comme tout hypocondriaque Jean-Jacques en veut au médecin d’avoir essayé de le rassurer et de le persuader qu’il n’est pas malade. Quand il revient auprès de madame de Warens celle-ci l’a remplacé par un perruquier nommé Rodolphe Wintzenried (1716-1772).
En 1739 il écrira pourtant un poème Le verger de madame la baronne de Warens qui commence ainsi :
« Verger cher à mon cœur, séjour de l'innocence,
Honneur des plus beaux jours que le ciel me dispense.
Solitude charmante, Asile de la paix ;
Puissé-je, heureux verger, ne vous quitter jamais. »
Il quitte définitivement Les Charmettes en 1742. Il reverra madame de Warens en 1754 à Genève, ruinée et usée avant l’âge, dans un état proche de la misère.
Ceci est le troisième d'une série de 16 billets à paraître dans Le Garde-mots en cette année du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Voir aussi Balustre, Hétérobiographie.]
Commentaires
Vraiment ce blog est aussi une zone plantée de charmes.
PS. Changer Rousseau pour un perruquier ... bien qu'à vrai dire... les hypocondriaques ..... bon, que ce soit le monde qui la juge. Sourires, Ana
Descendante de huguenots vaudois - disciples de Pierre Valdo - née et élevée dans le sud Luberon, ma grand-mère, venue se marier à Genève durant l'occupation, avait appelé sa maison, située dans la cité de Calvin, "La Charmette".
Or, j'ignorais jusqu'à ce jour à quoi ce nom se rapportait.
Merci de m'avoir éclairée.
Quel magnifique poème vous nous rappelez là !
Il ravive mes souvenirs de lycée, et plus encore...
C'est bien aux "Charmettes" et dans le site environnant que le bonheur suivait Jean-Jacques partout : "il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant".
Ce moment de poésie me fait rêver. Merci !