George Catlin. Stu-mick-o-súcks, Buffalo Bull's Back Fat,
Head Chief, Blood Tribe. 1832.
Smithsonian American Art Museum (Washington, D.C.)
La
Galerie indienne, présentée au Louvre de 1845 à 1848 sur ordre de
Louis-Philippe, peut être considérée comme l'ancêtre du
Musée du quai Branly. Le public y découvrit
près de cinq cents œuvres du peintre américain George Catlin, réalisées sur le
vif chez les Indiens d’Amérique. Il y avait aussi des objets provenant de leur
culture et un spectacle vivant : des représentants de deux nations, les Iowa et
les Ojibwé, exécutaient leurs cérémonies devant une assistance médusée. Parmi
les visiteurs : George Sand, Charles Baudelaire, Eugène Delacroix, Théophile
Gautier, Gérard de Nerval.
Peintre autodidacte, historien, explorateur,
George Catlin (1796-1872) a consacré son œuvre à un peuple dont il
craignait la disparition, les Indiens des Plaines. Avec une fausse naïveté et
des couleurs vives qui annoncent Gauguin il a reproduit leurs attitudes
familières et leurs coutumes les plus spectaculaires. Abandonnant sa carrière
d'avocat il se consacra entièrement à la peinture à partir de 1823. Entre 1831
et 1838 il fit plusieurs voyages dans le territoire des Grandes Plaines. Il en
rapporta des peintures, des dessins et des objets témoignant de la fascination
qu'il éprouvait pour les 50 nations au milieu desquelles il avait eu l'occasion
de séjourner. Il publia ses
notes en 1841 sous le
titre
Letters and notes on the Manners, Customs, and Conditions of the North American
Indians ("Lettres et Notes sur les Manières, Usages et Conditions des
Indiens Nord-américains"). Catlin réunit ses peintures et sa collection
d’objets indiens dans cette «Galerie indienne» qu’il promena à travers les
États-Unis à partir de 1837, puis en Europe (d’abord en Angleterre, ensuite en
France), où il remporta un vif succès de curiosité. Il fallut attendre 1879
pour que l’essentiel de sa galerie entrât dans les collections nationales de la
Smithsonian Institution, à Washington, où elle est actuellement
conservée.