Le Garde-mots

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lundi 12 décembre 2011

Glossopètre

Glossopètre

Dent de requin fossile. Du grec glôssa, langue et petra, pierre, car, du fait de leur forme, on a longtemps cru que les glossopètres étaient des langues de serpent pétrifiées tombées du ciel pendant les éclipses de lune. Par analogie elles étaient considérées comme un antidote contre les venins de serpent. Pline l’Ancien en parle : « La glossopètre, semblable à la langue de l'homme, ne s'engendre point, dit-on, dans la terre, mais tombe du ciel pendant les éclipses de lune ; elle est nécessaire à la sélenomancie ; mais nous avons été rendus incrédules par la vanité d'une promesse comme celle-ci, à savoir que cette pierre fait cesser les vents. » (Pline l'ancien Tome second, livre XXXVII). Fabio Colonna démontra dans son De glossopetris dissertatio publié en 1616 que les glossopètres étaient des dents de requin. Synonymes : dents de lamie (requin de l’Atlantique Nord), langue de pierre, langue pétrifiée, lingua melitensis (mot à mot : langue de Melita, c'est-à-dire Malte), pierre de langue, pierre de saint Paul.

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lundi 23 novembre 2009

Rue Transnonain

Il ne faisait pas bon être républicain sous la Monarchie de Juillet. Le 14 avril 1834 il se produisit à Paris un soulèvement populaire, consécutif à l'insurrection des canuts à  Lyon le 9 avril. Ces manifestations étaient causées par les mesures antirépublicaines prises par Adolphe Thiers en tant que Ministre de l’Intérieur, en particulier des lois restreignant  la liberté d’association. Au passage d’un détachement militaire devant une barricade  rue Transnonain [1], à Paris, un coup de feu est tiré depuis une maison située au numéro 12. Un officier est tué. Les soldats investissent la maison et massacrent sans distinction tous les habitants : hommes de tous âges mais aussi femmes et enfants. La brigade est commandée par le futur maréchal Bugeaud. Bien qu’il n’ait pas directement participé à cet événement la population parisienne, en état de stupeur, le lui reprochera longtemps.

Transnonain Daumier

Cet événement inspira à Honoré Daumier une lithographie d’une expressivité et d'un réalisme tels qu’on la considère généralement comme une véritable œuvre d'art. Elle fut publiée dans L'Association mensuelle du 24 septembre 1834, le magazine de Charles Philipon qui était également le fondateur du Charivari.

Baudelaire écrira en 1857 à propos de l'évocation graphique de ce massacre : « Ce n'est pas précisément de la caricature, c'est de l'histoire, de la triviale et terrible réalité ». Gustave Flaubert reprendra le thème en 1869 dans  L’Éducation sentimentale : « Un jour, — à quinze ans, — dans la rue Transnonain, devant la boutique d’un épicier, il avait vu des soldats la baïonnette rouge de sang, avec des cheveux collés à la crosse de leur fusil ; depuis ce temps-là, le Gouvernement l’exaspérait comme l’incarnation même de l’Injustice. »


[1] Elle s'est appelée successivement rue Trousse-Nonnain, rue Trace-putain, rue Tasse-Nonnain puis rue Transnonain. Elle deviendra une partie de la rue Beaubourg en 1851.

vendredi 9 février 2007

Remugle (à lire en se pinçant le nez)

Substantif masculin. Odeur particulière que prennent les objets longtemps enfermés ou exposés à un air vicié. Odeur de renfermé, de moisi, d’humidité. Étymologie : de l’ancien scandinave mygla, moisi, moisissure.

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