Le mot "nuit" ne désigne pas seulement la
partie du cycle journalier située entre le coucher et le lever du soleil. Il
peut s'y associer, que nous en soyons conscients ou non, des idées de sommeil,
insomnie,
rêve,
cauchemar, terreur nocturne, somnambulisme, songe, amour, ombre, obscurité,
ténèbres, peur, mystère, lune, clair de lune, étoiles, comète, et, de façon
plus éloignée : veille, veillée, crépuscule, lit, draps, couvertures, chemise
de nuit,
quinquet, noctiluque, luciole,
chouette, hibou, papillon de nuit, noctuelle, chauve-souris,
loup-garou,
fantôme, noctiflore, hôtel, nuitée, boite de
nuit, noctambule, travail de nuit, veilleur de nuit,
extinction des feux,
couvre-feu,
table de nuit, vase de nuit, bonnet de nuit,
lumière, veilleuse,
éclairage, prière, minuit,
médianoche, réveillon, nyctalopie,
nycthémère, voleur, belle-de-nuit, bleu nuit,
petit matin, réveil, rotation de la terre, cécité, inconscient, mort ; sans
parler de la contiguïté que peuvent représenter des expressions comme : bonne
nuit, nuitamment, en pleine nuit, nuit noire, la nuit des temps, la nuit du
tombeau, la nuit américaine, la nuit de Noël, la nuit de Walpurgis (sorte de
sabbat), c'est le jour et la nuit, la Nuit du 4 Août, ou des proverbes
comme : La nuit tous les chats sont gris, La nuit porte conseil, ou
encore des références artistiques : la Reine de la nuit (personnage de
La
flûte enchantée de Mozart), les
Nocturnes de Chopin,
Oceano
nox (poème de Victor Hugo),
Les Nuits (poèmes de Musset),
Voyage au bout de la nuit (Céline),
Vol de nuit
(Saint-Exupéry),
La notte (film de Michelangelo Antonioni),
Au
clair de la lune, etc. La Nuit, fille de Chaos, était également la plus
ancienne divinité grecque. Toutes ces connotations culturelles sont
engrammées dans notre esprit. Elles peuvent
avoir une influence sur la communication quand le mot "nuit" est
prononcé.
Commentaires
Stille nacht, heilige nacht....
Le Garde-mots est un blog de défense de la langue française. Pourquoi pas la traduction de ce chant de Noël allemand ? Dou-ouce nuit ...
et les deux néologismes de la RATP, noctambus, aujourd'hui défunt, remplacé par noctilien.
Le verbe noter connote un certain manque de mémoire mais que connote le verbe connoter ?
En première approximation, je dirai que le verbe connoter s'emploie de manière dénotée. Je vais cependant réfléchir. Si je trouve un emploi connoté je te le dirai.
J'aurai dû écrire: Nox dulcis, nox sancta... mais je ne suis pas Victor Hugo!!!
Connotation est émotionnelle tandis que Dénotation est littérale.
La connotation dispose d'un large éventail d'associations positives et négatives.
Hollywood et Calcuta sont deux endroits. Le premier a une connotation de glamour et de richesse. Le deuxième de la surpopulation et la pauvreté.
Les deux dans un même monde, le nôtre. Triste, n'est pas?
On peut dire que Dehli est également connaughté.
Merci gardien pour votre site qui nous fait voyager par traits d'esprit d'un mot à l'autre, d'un mot à la poésie, d'un mot à de l'art, d'un mot à de la géographie,d'un mot à des recettes de cuisine. Tout mot est bon à prendre pour s'évader...se délecter!
Les mots nous recréent et nous récréent.
La nuit c'est le moment où toutes les pensées grises.., pardon, où toutes les pensées grisent.
Notre gardien n'est plus un garde-mots, il est devenu un je-de-mots.
e2l
Les mots... On croit les garder alors qu'ils (s')échappent toujours. Ils n'adoptent que selon nous des contours clairs, souvent réfutées dans les erreurs d’orthographe, alors que si on en compare les contenus, croyons-nous, de chacun, pis encore si on en débat, on se met la langue en guerre ou même on la déclare! Dès que nous tentons de les des/t/s/iner nous apparait leur aspect flou et vaque. Pour nous usés au fil des conventions, que de contraventions ne distribuent-ils pas dès que l'on cherche à les (as)signer à une tâche de serviteurs, de la pure contrinvention!
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Je cherchais dans ce livre mémoire que j’adore. Je tombe sur paréidolie, qui a en quelque sorte son équivalent en arts visuels depuis des lunes psychanalytiques (le nocturne en soi) où les pinceaux deviennent, comme les mots dans la bouche, des « dérives » par rapport aux rives que nos continents surdéterminés leur attribuent. La connotation : un exemple sans fin de l’invasion de l’imaginaire, sans doute cousine de la rêverie. La nuit, les pensées vagabondent sans se sentir soumis aux vicissitudes de la division du temps et des tâches/taches de la journée, consacrée à payer (au sens symbolique surtout!) …les nuits.
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L'AmiBlechtro,
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Enfin te revoilà ici!
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Tu sais, la fumée que j'aimais bien, dans les discothèques gothiques, était celle de la glace sèche. C'est si enfantin, ce truc là, porteur de contes et de dragons nocturnes...
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Le livre? C’est de l’Almanach du Gardien dont je peux maintenant parler.
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Bonne fin de dimanche!
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Zed ¦)