L’imaginaire en goguette

Cette soif d'apprendre qui me tient lieu de mesure, je l’éprouve malgré moi, depuis longtemps. Je l'entretiens avec passion. Est ce bien ? Est-ce mal ? La réponse importe peu, car je continuerai. La boulimie de l'esprit, et même la cyberdépendance qu'elle génère, n’a, par définition, aucune limite, mais ne comporte non plus aucun risque. Le virtuel n’est dangereux que si on ne sait pas le distinguer du réel. Continuer à penser par soi-même est un élément clef du voyage intellectuel : cette caractéristique, qui donne une bonne idée de l'hubris, c’est l’imaginaire en goguette. Le savoir est un bien singulier et toujours abondant, une métaphore de la liberté, une source inépuisable et en même temps une référence pour l’imaginaire. Un désir facile à assouvir quand on en possède la cartographie, c'est-à-dire les mots pour voyager avec lui. Souvenons-nous du proverbe arabe : « L'encre du savant est aussi précieuse que le sang du martyr. »

La véritable réalité du monde

On transmet aisément le savoir. La connaissance, en revanche, exige, après un passage par l’universel, un retour sur soi emprunt d'humilité et de discernement. Elle est accessible à tous à condition que la démarche soit en harmonie avec la « véritable » (pléonasme nécessaire) réalité du monde.