Petite collection de symboles apotropaïques

Abaskantos. Surnom que les Égyptiens de tradition grecque attribuaient assez facilement aux hommes de la vallée du Nil. Il signifie « qu'il soit préservé des maléfices ».
Abracadabra. Mot utilisé non seulement pour invoquer les puissances surnaturelles mais également pour protéger du mauvais sort.
Abraxas. Pierre taillée, souvent gravée de  365 caractères magiques, le nombre le plus agréable à la Divinité. Ce talisman fut créé par Basilide, un gnostique paléochrétien qui enseignait à Alexandrie au début du IIe siècle.
Ail. En Italie, en Grèce et en Inde, l’ail protège du mauvais œil. En Provence on place une gousse d'ail près des berceaux pour éloigner les serpents.
Anges. De nombreuses personnes demandent régulièrement par la prière la protection des envoyés de Dieu.
Ankh.  Croix surmontée d’un ovale (☥), dite également « croix ansée », symbole d’immortalité, souvent portée comme amulette dans l’Égypte ancienne.
•  Armoise. Son nom botanique, Artemisia vulgaris, évoque Artémis (ou Diane), déesse protectrice des femmes malades, des vierges et de la chasse. Rutebeuf évoque la coutume selon laquelle les femmes entouraient leur tête le soir de la Saint-Jean, d’une couronne d’armoise : « Pour la maladie des vers guérir, à vos yeux vous la  voyez, sous vos pieds vous la foulez, la meilleure herbe qui  soit dans les quatre parties du monde, c'est l'armoise. Les  femmes s'en ceignent le jour de la Saint-Jean et en font des chapeaux sur leur tête, et disent que la goutte ni le vertige  ne peut les prendre ni à la tête, ni aux bras, ni aux pieds.  »
Attitude apotropaïque. De nombreux rituels et superstitions - ne pas mettre un chapeau sur un lit, ne pas passer sous une échelle, etc. - sont des attitudes préventives du mauvais sort.
Attrape-rêves. Objet artisanal amérindien, originaire de la nation Ojibwé, composé d'un anneau en saule et d'un filet, orné de plumes. Il est destiné à retenir les mauvais rêves et à laisser passer les bons juqu'à l'esprit du rêveur.
À vos souhaits. Cette expression, héritée des Grecs, engage à retenir l'esprit divin qui pourrait s'échapper avec le souffle de l'éternuement.
Baguette magique. Elle a le pouvoir de transformer ce qu’elle touche mais aussi de tracer un cercle de protection autour du sorcier.
Bénédiction. Acte religieux qui appelle la protection divine sur quelqu’un ou quelque chose.
Bès. Dieu de l’Égypte ancienne protecteur du foyer. Il avait l’aspect d’un nain au visage grotesque. Il est représenté ci-dessus.
Bézoard. Concrétion minérale qui se forme dans le corps de certains animaux et à laquelle on attribuait autrefois des propriétés curatives et des vertus magiques. Il était en particulier censé protéger de la peste et des effets du venin de serpent. Du persan bazahr, qui préserve du poison.
Blé. Les épis de blé attachés à la ceinture des moissonneurs puis jetés dans le feu protégeaient des douleurs des reins.
Bois. Le bois est un symbole universel de sagesse et de connaissance. Les Grecs, les Romains et les Gaulois touchaient déjà du bois, de préférence un chêne. Le bois est assimilé chez les chrétiens à l’Arbre du Paradis et à la Croix. C’est la Crucifixion qui, depuis le Moyen Âge, explique l’usage de toucher du bois pour conjurer le sort. À l’origine on touchait les morceaux de la « vraie Croix » que les églises étaient supposées posséder.
Boules apotropaïques. Boules de pierre sculptées fixées dans les murs extérieurs des maisons dans le but de détourner le mauvais sort.
Calebasse. Dans la tradition africaine, les calebasses ou coloquintes, remplies de pois secs ou d’osselets et agitées vigoureusement, effraient les  démons.
Cauri. Coquillage (Cypraea moneta), dont la forme rappelle celle d'un œil grand ouvert et vigilant.  Les Égyptiens l’utilisaient comme amulette chargée de protéger du mauvais sort. Il fut par la suite remplacé par l'oudjat.
Chardon.  Des têtes de chardon jetées au feu par temps d’orage, mettaient à l’abri de la foudre.
Châtaignes. Placées sous l’oreiller,  les châtaignes empêchaient les revenants de tirer ou de chatouiller les pieds des dormeurs.
Chèvrefeuille. On accorde au chèvrefeuille le pouvoir de protéger les maisons, surtout s’il pousse spontanément.
Chouette. Une chouette clouée sur une porte protégeait des mauvais esprits.
Clef. Selon, la tradition, les clés en fer forgé légèrement rouillé devaient être portées sur soi et saisies avec la main droite pour conjurer le mauvais sort.
Corail. Les Romains faisaient porter à leurs enfants des colliers de corail afin de les protéger de tous les dangers. En Asie on utilise encore le corail rose.
Corde de pendu. Au Moyen Âge, elle était censée protéger du mauvais sort. Les bourreaux en vendaient ; celle qui avait cassé au moment de l'exécution valait plus cher.
Crapaudine. Pierre qui permettait de détecter les poisons.
• Croix. La croix est un symbole universel, plus spécialement un symbole chrétien, considéré comme l'apotropaïque par excellence.
Fer à cheval. Depuis l’époque des Romains le fer à cheval protège contre les mauvais esprits. Saint Dunstan, maréchal-ferrant qui deviendra évêque de Canterbury en 959,  reçut un jour la visite d’un homme qui désirait se faire fixer des fers à cheval sous les pieds, qu’il avait fourchus. Dunstan lui expliqua que, pour agir, il avait besoin de l’enchaîner. Il rendit ensuite l’opération si douloureuse que Satan dut jurer, en échange de sa liberté, de ne jamais pénétrer dans les maisons dont la porte d’entrée serait surmontée d’un fer à cheval.
Fleur de saint Gilles. En Bretagne, autre nom de l'étoile de mer. Elle était traditionnellement passée au cou des enfants sujets à la peur.
Formule apotropaïque. Exemple : « Vade retro Satanas » (en latin « Arrière, Satan »).
Gamahez. Dessins protecteurs figurés sur de l'ivoire ou des pierres précieuses. Par la suite le mot deviendra « camée ».
Humbaba. Dans la mythologie mésopotamienne, Humbaba est le démon gardien de la forêt des cèdres où vivent les dieux. Son image était utilisée sous forme d'amulettes protectrices. Son aspect effrayant permettait de faire fuir les autres démons.
Icône. Les icônes sont considérées comme ayant des vertus apotropaïques.
Images prophylactiques (ou images de piété). Elles se multiplièrent au Moyen Âge avec l'invention de la gravure.
Intaille magique. Pierre semi-précieuse, souvent une variété de quartz (améthyste, calcédoine, jaspe) ou une hématite, un lapis-lazuli, gravées en  creux pour servir de sceau ou de cachet, et qui protège des maladies et des influences néfastes.
Khamsa ou « main de Fatima ». La main de la fille du Prophète (Fatimah) repousse le mauvais œil, porte chance et protège des maladies.
Lampe d'Aladin. À la fin du XIXe siècle la mode était aux porte-bonheur sous forme de bijoux en or ciselé, tel qu'une lampe d'Aladin en miniature.
• Licorne. Cheval fabuleux portant une corne au milieu du front, laquelle était censée protéger des poisons, de la peste et de la sorcellerie.
Louzous. Petits sachets contenant des objets miniatures et des écrits destinés à protéger les marins bretons.
Mano fica. Le glissement du pouce entre l’index et le majeur est considéré, selon les pays, comme un geste obscène ou un signe de protection. Dans la Rome ancienne il s’agissait d’un rite de fertilité. Du latin, mano, main et fica, figue, symbole des organes génitaux féminins chez les Romains.
Masques apotropaïques africains. Les masques sont utilisés en Afrique pour les rites agraires, funéraires, initiatiques. On leur attribue également des vertus conjuratoires et prophylactiques.
Médaille religieuse. Exemples : la médaille de Saint Christophe que certaines personnes accrochent dans leur voiture pour se protéger des accidents ;  la médaille miraculeuse de la rue du Bac.
Méduse. Dans la mythologie grecque les Gorgones étaient trois sœurs monstrueuses qui avaient une tête énorme, une chevelure de serpent, des dents longues et affutées, des ailes d’or et changeaient en pierre ceux qui la regardaient. Seule, l’une d’entre elles, Méduse était mortelle. Elle fut décapitée par Persée. Sa tête, sur les boucliers et les cuirasses de parade, était considérée comme ayant des vertus apotropaïques.
Mezouzah (en hébreu : linteau de porte). Rouleau de parchemin comportant deux passages de la Torah, emboîté dans un réceptacle, et fixé au linteau des portes d’une maison juive pour en assurer la protection divine.
Navaratna. Talisman indien composé de neuf gemmes sacrées qui était porté par les souverains moghols en signe de protection contre les démons, serpents, poisons, maladies et autres dangers.
•  Nœud d'Isis ou nœud-tit. C'est à l'aide des nœuds d'un cordon qu'Isis redonna vie à son frère et époux Osiris. Ce nœud est rouge - couleur du sang d'Isis - et taillé dans la cornaline ou le jaspe. Sa forme représente la boucle du pagne fermant la ceinture des dieux.  On trouve cette protection sur certaines momies.
Noms apotropaïques. Certains noms géographiques (Cap de Bonne-Espérance), certains prénoms (Aimé, Victoire) ont une valeur apotropaïque.
Objet transitionnel.  Nom technique du « doudou » qui, chez les enfants en bas âge, symbolise non seulement la présence rassurante de la mère, mais agit également comme protecteur contre l’angoisse.
Œil apotropaïque.  Œil peint à la proue des bateaux dans l'Antiquité, destiné à protéger l'embarcation et les marins des périls de la mer.
O-mamori. Amulette japonaise qui se présente sous la forme d’une petite pochette de tissu fermée par une cordelette.
Ouakiem. Reproduction en or ciselé d'une  danseuse de ce nom, âgée de 12 ans, vue au Kampong, le village javanais de l'Exposition universelle de 1889.
Oudjat ou œil d'Horus. Chez les anciens Égyptiens, œil apotropaïque qui protégeait les morts et leur permettait de voir le monde des vivants. Littéralement « œil intact ». Chez les vivants, porté en pendentif, il protégeait des blessures et des maladies. Son usage est issu des violents combats qui opposèrent Horus à son oncle Seth pour la royauté d'Égypte. Ce dernier arracha l'œil de son neveu et le découpa en six morceaux qu’il jeta dans le Nil. Mais Thot, grâce à sa magie, le reconstitua intégralement, permettant à Horus de retrouver toutes ses capacités.
Patte de lapin. Elle est considérée comme protectrice au même titre que la patte de lièvre.
Pend-à-col. Médaillon dans lequel, au XIVe siècle, on glissait une amulette ou un message protecteur.
Pentagramme. Sceau magique représentant une étoile à cinq branches. Du grec penta, cinq. Synonyme : pentacle, pentalpha, pantacle.
Phylactère. Court texte magique inscrit sur un support (papier, tissu, parchemin) permettant de le porter sur soi, et qui a une valeur protectrice.
Pilier Djed. Chez les anciens Égyptiens, pilier ressemblant à une colonne vertébrale, symbole de durée et de stabilité. Sous forme d’amulettes, il était considéré comme protecteur des vivants.
Poudre d’os. La poudre d’os était utilisée autrefois pour ses propriétés curatives, mais aussi apotropaïques ou propitiatoires.
Priape. Dieu de la fertilité, dans la mythologie gréco-romaine, au pénis gigantesque et constamment en érection. C’était donc un dieu ityphallique. Il protégeait du mauvais œil.
Prière. Certaines personnes utilisent la prière pour demander une protection.
Protome. Représentation sculptée d'un buste d'homme ou de la partie antérieure d'un animal. En pendentif, il a une fonction apotropaïque.
Saints protecteurs. Les saints patrons sont considérés comme protecteurs, en particulier pour les groupes professionnels. Exemple, saint Eloi est le patron des orfèvres. Voir également Médaille.
Scarabée. Le scarabée, en égyptien ancien khepre, portait le nom du dieu Khépri, scarabée céleste qui poussait entre ses pattes l'astre solaire. Les amulettes en forme de scarabée, qui symbolisaient l'autocréation, la mort et la résurrection, étaient considérées comme protectrices.
Sceau-cylindre. Cylindre de pierre ou de métal gravé en creux qui servait chez les Assyriens et les Babyloniens de l’Antiquité à imprimer des motifs sur de l'argile afin d’authentifier le possesseur de l’objet sur lequel il était appliqué. Certains de ces motifs pouvaient fonctionner en tant qu’amulettes.
Sel. Répandre du sel est censé chasser les mauvais esprits.
 • Sphinx. Le Sphinx de 20 mètres de hauteur sur le site de Gizeh (Égypte) assurait la protection des pyramides et veillait sur les pharaons dans leurs tombeaux.
Tanit. Déesse phénicienne chargée de la fertilité et des naissances. Le signe de Tanit, symbole anthropomorphe représentant un orant (un être humain  priant) avait sans doute un rôle apotropaïque.
Taureau ailé. Chez les Assyriens les taureaux ailés étaient les gardiens du Palais royal contre les démons.
Terafim. Idoles domestiques (statuettes), devant lesquelles, selon la Bible, les premiers juifs  se prosternaient. « Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui : Enlevez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous. » (Gn. XXXV:2).
Tourmaline noire. En lithothérapie, pierre de protection utilisée contre les énergies négatives.
Trèfle à quatre feuilles. Mutation, relativement rare, du trèfle qui possède généralement trois folioles, considérée par les personnes qui le trouvent dans un pré ou sur une pelouse comme un porte-bonheur.
Trophées. Dans l'Antiquité, les trophées de guerre symbolisaient le triomphe de la raison sur les forces du mal.
Uraeus ou œil-cobra. Cobra dressé, attribut royal par excellence, qui ornait le front du pharaon, dont il brûlait les ennemis grâce à son regard. Il garantissait également la protection du défunt roi dans l'au-delà.