Tarasque
Par le gardien le vendredi 30 janvier 2009, 00:00 - Singumots - Lien permanent
Sainte Marthe et la Tarasque
L'imaginaire des peuples regorge d'animaux fantastiques et terrifiants. Voici une collection de bêtes faramines, c'est-à-dire d’animaux qui, comme la tarasque, réunissent des caractéristiques d'espèces différentes. Pour une liste plus complète cliquer ici.
• Basilic. Animal qui avait le corps d’un serpent et dont la tête, les ailes et les pattes étaient celles d’un coq. Son regard pouvait pétrifier les êtres vivants et même les tuer. La seule manière de s’en débarrasser était de lui présenter un miroir afin qu’il fut tué par son propre regard. Du grec basilikos, petit roi, car le basilic était considéré comme le roi des serpents.
• Bisclaveret. Synonyme de loup-garou.
• Bucentaure. Centaure à corps de taureau.
• Calandre (synonymes : caladre, caladrius). Oiseau fabuleux du Moyen Âge, à tête d'aigle, plumage blanc et queue de serpent, doté d'un pouvoir guérisseur. Il fixait dans les yeux et guérissait les malades qui devaient survivre, et détournait la tête en présence de ceux qui étaient destinés à mourir.
• Catoblepas. Animal fabuleux qui avait une tête si lourde qu’elle était toujours inclinée vers le bas. « Sans cela il détruirait l'espèce humaine, car l'on ne peut voir ses yeux sans expirer sur le champ » (Pline). Il se dévorait les pattes pour la même raison. Du grec. katô, en bas et blepô, je regarde.
• Centaure. Être mythologique, moitié homme moitié cheval. Achille fut élevé par le centaure Chiron.
• Cerbère. Dans la mythologie grecque, chien monstrueux à trois têtes qui gardait la porte des Enfers.
• Chimère. Dans la mythologie grecque, créature fantastique avec une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent, qui crachait le feu et dévorait les humains.
• Cocatrix. Animal fabuleux qui possédait une tête de coq, des ailes de chauve-souris et un corps de serpent.
• Dahu. Animal qui vit sur les pentes des collines et montagnes. Deux de ses quatre pattes – soit les droites, soit les gauches - sont plus courtes que les autres. Il ne peut donc jamais faire demi-tour sinon il tomberait.
• Dracontopode. Serpent à tête humaine, souvent utilisé dans les bestiaires médiévaux pour symboliser le serpent de la Genèse.
• Dragon. Gigantesque reptile possédant de puissantes griffes, au regard terrible, crachant des flammes. Il est parfois ailé. On le retrouve chez divers peuples et toujours terrassé par un héros local. Dans la culture européenne c’est le combat de saint Georges contre le dragon qui prévaut. La tarasque est un dragon.
• Echidna. Monstre à tête de femme et corps de serpent de la mythologie grecque. Elle vivait dans une caverne où elle attirait les passants pour les dévorer.
• Endriague. Dans les anciens récits et légendes, monstre fabuleux servant de monture à un héros.
• Galipote (ou ganipote). Synonyme de loup-garou en Vendée et en Gironde.
• Gargouille. Serpent monstrueux qu'on portait en procession à Rouen le jour des Rogations et le jour de l'Ascension, en souvenir de la victoire de l'évêque saint Romain sur ce monstre qui terrorisait la ville.
• Graoully. Dragon qui semait la terreur dans la ville de Metz.
• Griffon. Animal fabuleux de la mythologie, à tête d'aigle et corps de lion, armé de griffes ou de serres puissantes, employé depuis l’Antiquité comme motif de décoration.
• Guivre. Voir Vouivre.
• Harpie. Monstre à corps d’oiseau et tête de femme de la mythologique grecque qui dégageait une odeur repoussante.
• Hippalectryon. Créature fantastique de la Grèce antique. Sa partie antérieure est celle d'un cheval et sa partie postérieure celle d'un coq, ailes, queue et pattes comprises. Il porte un plumage jaune.
• Hippocampéléphantocamélos. Animal imaginaire né sous la plume d’Edmond Rostand. On le trouve dans la « tirade des nez » de Cyrano de Bergerac. Le mot est explicite.
• Hippogriffe. Animal fabuleux, mi-cheval, mi-aigle, qu’on trouve dans la mythologie gréco-romaine.
• Homâ. Oiseau mythique de la littérature persane. Il erre dans les hauteurs célestes et dispenses ses vertus bénéfiques à ceux qu'il couvre de ses ailes.
• Hydre de Lerne. Animal de la mythologie grecque à corps de chien et possédant plusieurs têtes de serpent, dont l’une est immortelle. L'hydre fut tuée par Hercule.
• Lamies. Monstres de la mythologie grecque qui avaient une tête de femme et un corps de serpent, et qui dévoraient les enfants. Leur nom vient de Lamia, qui avait bénéficié des faveurs de Zeus et dont Héra, par jalousie avait fait périr les enfants.
• Licorne. Animal fabuleux dont le corps est celui d'un cheval blanc, portant sur le front une corne unique longue et torsadée. Cet ornement était considéré comme un contrepoison universel.
• Loup-garou. Être légendaire et malfaisant qui avait le pouvoir de se métamorphoser en loup pendant les nuits de pleine lune et de dévorer ses victimes, généralement des enfants.
• Lupeux. Être fantastique, surnaturel, à tête de loup et à voix humaine qui, dans le Berry, passait pour attirer les voyageurs dans les fondrières pour les tuer.
• Mancuspies. Oiseaux possédant des oreilles, des poils et des mamelles. Ils n’existent que dans la nouvelle Céphalée (Gîtes, Gallimard) de l'écrivain argentin Julio Cortazar. Ceux qui les élèvent sont sujets à des migraines et à des vertiges.
• Manticore. D'origine perse, la manticore est une mangeuse d'hommes ayant le corps d'un lion, la tête d'un humain et une queue de scorpion ou de dragon.
• Minotaure. Dans la mythologie grecque, monstre fabuleux à corps d'homme et tête de taureau qui se nourrissait de chair humaine.
• Nâga. Animal fabuleux de l'hindouisme, à corps de serpent et à plusieurs têtes, à la fois mâle et femelle. Immortel, il vit au fond des rivières et des lacs qu’il empêche de déborder dans la campagne.
• Onocentaure. Animal mi-homme mi-âne dont on parlait au Moyen Âge.
• Pégase. Dans la mythologie grecque, cheval ailé qui fit jaillir une source d'un coup de sabot.
• Péryton. Animal légendaire mi-oiseau mi-cerf supposé venir de l'Atlantide.
• Pihi. Oiseau n'ayant qu'une aile.
• Rokh. Oiseau géant des Mille et une nuits.
• Satyre. Dans la mythologie grecque, membre du cortège de Dionysos qui possédait un corps d'homme, des cornes et des membres inférieurs de bouc, et poursuivait les nymphes.
• Sciapode. Créature qui possédait une seule jambe avec laquelle elle pouvait courir plus vite que les animaux les plus rapides, terminée par un pied gigantesque qui l'abritait du soleil.
• Sîmorgh. Oiseau mythique de la littérature persane. De grande taille, il pouvait transporter sur son dos un chameau ou un éléphant.
• Sirène. Dans l'Odyssée d'Homère, être fabuleux mi-femme, mi-oiseau appartenant aux divinités de la Mort, auquel Ulysse et ses compagnons résistèrent en se bouchant les oreilles avec de la cire
• Sphinx. Dans la mythologie grecque créature qui possédait un buste de femme, un corps de lion et des ailes d'oiseau ; il dévorait les passants qui ne parvenaient pas à résoudre ses énigmes. Dans la mythologie égyptienne, il s’agissait d’un lion à tête humaine qui montait la garde aux portes du monde souterrain.
• Stryges. Démons ailés de la mythologie gréco-romaine, mi-femmes mi-oiseaux, qui poussaient des cris perçants et suçaient le sang des nouveau-nés. Du grec strigx, grand-duc. Synonyme : strige.
• Vezon. Dans la région de Saint-Étienne, animal mythique, mi-ténia mi-lombric, qui avait la réputation d'atrophier le cerveau de ses victimes et de leur enlever tout bon sens.
• Vouivre (ou guivre). En Lorraine, Franche-Comté, Jura, serpent ailé au corps de feu, préposé à la garde d'un trésor, et dont l'œil unique est une escarboucle (variété de grenat).
Commentaires
Je vous signale le Bitard (L.S.T.) ainsi que la Grande Goule toujours à Poitiers :
On raconta que plusieurs religieuses de l’Abbaye Sainte-Croix, descendues dans les caves chercher quelques provisions dans les réserves de nourriture, n’étaient jamais remontées... L’épouvante avait fini par s’emparer du quartier épiscopal. Radegonde, après plusieurs jours de prières, de jeûne, et d’isolement, décida d’entrer dans les souterrains, pour partir au devant de l’être malin qui terrorisait le couvent et la ville entière. La Bête, genre de dragon ou de serpent ailé à l’haleine pestilentielle, avait, selon la légende, le corps annelé et couvert d’écailles (parfois décrites comme métalliques), une queue en pince de scorpion, des pattes fourchues et griffues, des cris effrayants et surnaturels... bref, un canon de la beauté chez Alien ! La courageuse Radegonde, décidément peu impressionnable, aurait terrassé l’animal... en lui lançant un pain béni ! Si la chute de l’histoire peut décevoir, elle expliquerait néanmoins de façon vaguement rationnelle la tradition populaire des "casse-museaux" mentionnée plus avant, gâteaux que l’on jetait au passage d’une procession où l’on exhibait une sculpture représentant la Grand’Goule (cet objet est d’ailleurs toujours exposé au Musée Sainte-Croix mais rassurez-vous, la vitrine est bien fermée !).
Le demi-dieu des estudiants de Poitiers trouve ses origines dans les temps anciens, quand les dieux habitaient l’Olympe.
Junon, épouse de Jupiter, fauta un jour avec un berger. Le courroux de son mari dut influencer le destin : elle enfanta dans la douleur.
Son rejeton était un monstre : tête de fouine, corps de carpe, plumes de dinde, plumes de paon, pattes de lièvre et palmes académiques.
Cet être, dieu par sa mère, était le vénéré Bitard (L.S.T. !).
Pourtant Junon, horrifiée par l’aspect de son divin enfant, le projeta par dessus monts et vallées. Ce dernier tomba dans la foret de Ligugé.
Par de nombreux miracles, il y fit connaître sa nature divine aux autochtones.
Ceux-ci lui rendirent un culte et battirent un sanctuaire en son honneur.
Au cinquième siècle, Saint Martin convertit de nombreux indigènes à sa religion. Le sanctuaire devint un couvent.
Mais des initiés, refusant les idées nouvelles, s’enfuirent dans les bois avec les reliques du vénéré Bitard (L.S.T. !). Ils enseignèrent leur religion à leur enfants.
C’est ainsi qu’au fil des siècles, leur mystères furent transmis aux dignitaires de l’Ordre du vénéré Bitard (L.S.T. !). Le culte est toujours célébré par les « escholiers fidèles » lors de réunions nocturnes et secrètes auxquelles ne sont admis que les dignitaires.
De plus, tous les ans, vers l’équinoxe de printemps, au cour d’un grand rassemblement dans la forêt de Chanteloup, les estudiants, guidés par l’Ordre, se livrent à la chasse au Bitard (Loué SoiT-il !) pour ramener ensuite à Poitiers le nouveau Grand Bitardier à travers la ville.
Merci pour tous ces détails passionnants.
Il est intéressant de voir comment l'homme a toujours eu besoin de ces projections fantasmagoriques pour alimenter les contes ou légendes. Ses peurs y prennent ainsi corps, mais quelle en est la finalité ? Sans doute pour se prémunir de phobies. Ou inculquer une mise en garde aux plus jeunes des dangers d'une quelconque curiosité. Ou bien était-ce parfois seulement l'affabulation de bonisseurs en mal de reconnaissances héroïques, portés par leur imaginaire enflammé ? Ce que je constate en tout cas, c'est l'ancienneté de cet art fabulatoir. Il est triste de voir combien les romans contemporains (Harry Potter, etc.), nouvelles, voir films (Seigneur des anneaux, etc.), se réapproprient sans cesse ces mythes, réaccomodé à la sauce du 21e siècle. Constat : peu de nouveaux mythes depuis... que du "réchauffé". Serait-ce un symptôme propre à notre aire trop technologique, trop scientifique, trop "cartésienniste", où l'imaginaire s'il n'est pas pas vérifiable, quantifiable, palpable, ne trouve plus son auditoire ??? Dans nos contrées occidentalisées, capitalisées, j'appelle cela la blase-attitude. La plupart des gens semblent anesthésiés, comme si plus rien ne les étonnait. Nous sommes montés de plusieurs crans pour marquer les esprits... il suffit d'observer les dessins animés pour enfants, les cours de récrée... où la violence semble de mise. Le "conte merveilleux, la fable et sa morale" sont relégués dans les placards.
La seule chose qui me revient en mémoire, d'une manière plus prosaïque, dans les années 60, la seule nouvelle tentative à ma connaissance (enfin, je la conçois comme telle) qui pourrait être rapprochée de cette démarche de la quête du "merveilleux", de l'insolite créature : L'ordre des rhinogrades. Tentative hélas à l'image de notre époque, car l'approche est plus "pseudo-scientifique" que mythologique.
Passionnée par ces animaux depuis quelques temps , voici quelques liens : Les mammifères qui marchaient sur le nez, Les rhinogrades, Rhinogrades (Wikipedia).
A propos de nez de mammifères, celui de la taupe à nez étoilé n'est pas mal.
bizzart l'truc...
mais quand même...
DU TALLENT!!!**
hmm...
Pas plus bizarre que de changer de pseudonyme à chaque commentaire, comme vous le faites : manon, marine, milledi.
La tarasque mammalaire et sextupède semble avoir également hanté l'imaginaire toponymique de la commune de Tarascon-sur-Ariège. Aujourd'hui, encore plus véloce et protéiforme, la créature mène l'offensive en jouant les globe-trotters.
il y faudrait un sauroctone
Un sauroctone est un saint tueur de dragons. Merci pour ce mot que je ne connaissais pas.
les Hécatonchires sont des bestioles bien bizarres aussi...
Ils sont dans le Garde-mots, mais pas dans ce bestiaire car ce ne sont pas des animaux.