Les philosophes de l’éristique

Euclide de Mégare (v. 450-v. 380 av. J.-C.), disciple de Socrate,  est le fondateur de l’École mégarique, dite « éristique » car la science du raisonnement y dégénérait en dispute. On y attaquait Aristote sans développer de doctrine véritable.

Dans Euthydème Platon (v. 424- v. 348 av. J.-C) écrit sur l’éristique. Le personnage éponyme, Euthydème, et son frère Dionysodore sont des spécialistes des raisonnements fallacieux et trompeurs, c’est-à-dire des sophistes. Platon  pratique l’ironie à leur encontre.

Couverture EristiqueAutre champion de l'éristique  : Arthur Schopenhauer (1788-1860) qui dans L'art d'avoir toujours raison, publié à titre posthume en 1864, vise non pas à établir la vérité objective mais son apparence. Il s’agit, pour lui, de s’affirmer plutôt que de faire prévaloir une vision  objective du monde. Dans ce but il retient un certain nombre de stratagèmes : exagérer les affirmations de l’adversaire, utiliser l’homonymie et la généralisation pour détourner l’affirmation vers une signification non prévue, faire semblant d’admettre la position de l’autre pour mieux la combattre, mettre l’adversaire en colère, faire diversion, etc. « Ce qui importe, ce n’est pas la vérité mais la victoire » écrit Schopenhauer. Faut-il prendre au premier degré cette apologie de la mauvaise foi ? Non, car l’éristique permet également de se défendre contre les thèses erronées.