Le Garde-mots

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vendredi 28 janvier 2011

Lixiviation

Opération qui consiste à faire passer un solvant à travers une couche épaisse, pour en extraire un ou plusieurs constituants. Elle était utilisée autrefois pour le lavage des cendres afin d'en extraire les sels alcalins. On s'en sert encore aujourd'hui en chimie pour recueillir des minéraux et des parfums.

Le terme peut être employé négativement. Il désigne alors l’entraînement par l'eau des sels solubles (souvent toxiques) qui circulent dans le sol et descendent jusqu'à une zone de saturation. De même la lixiviation du béton augmente sa porosité et donc sa dégradation.

Du latin lixivium, lessive. Synonymes : éluviation (phénomène d'entraînement vertical ou oblique de matières à l'état soluble dans le sol), lessivage, percolation (de colare, filtrer, épurer). Mots voisins : chéluviation (entraînement en profondeur de sels complexes d’aluminium ou de fer, consécutif à l’altération et à la décomposition des minéraux du sol), colature (action de filtrer grossièrement un liquide), dépuration (fait de rendre pur), épuration (élimination des déchets toxiques contenus dans une substance), filtration (action de faire passer un liquide à travers un corps poreux pour en retenir les corps solides), illuviation (accumulation progressive dans une couche du sol de diverses substances déposées par l'infiltration des eaux), lixiviat (liquide produit par la lixiviation), lixiviel (sel obtenu en lixiviant les cendres des végétaux), lysimètre (dispositif qui permet d'étudier l'évolution de l'eau dans un sol, notamment la lixiviation et l’évaporation),  percolat (synonyme de lixiviat), purification (action d’enlever les éléments qui altèrent une substance).

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vendredi 3 juillet 2009

Empreinte écologique

Papillon
Superficie du globe terrestre nécessaire à une population pour répondre à ses besoins, autrement dit à sa consommation de biens et services ainsi qu'à l’évacuation de ses déchets. Cet indicateur, décrit par le professeur William Rees de l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver et son élève Mathis Wackernagel dans les années 1990, se mesure en hectares par personne, par ville ou par pays. Il permet d’évaluer la consommation humaine de ressources naturelles en fonction du mode de vie et des techniques de production. Il est le témoin de la pression exercée par l'homme sur la nature et ses écosystèmes.

En 2001 (l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), la biosphère possédait 11,3 milliards d’hectares  productifs, soit 2,3 milliards d’hectares d’eau (océans et eaux intérieures) et 9 milliards d’hectares de terre (1,5 milliards de terres cultivées ; 3,5 milliards d’hectares de pâturages ; 3,9 milliards d’hectares de forêts ; 0,2 milliard d’hectares de terrains construits), soit environ un quart de la surface de la planète. Les trois-quarts restant (déserts, calottes glaciaires, océans à grands fonds) ont de faibles niveaux de bioproductivité.

L’empreinte moyenne d’un français est de 5,3 hectares, elle excède de 62 % sa biocapacité (capacité utilisable  d’une surface biologiquement productive pour une année donnée). Par comparaison, celle d’un nord-américain est de 9,6 ha et celle d’un africain de 1,3 ha. On a calculé que si tout le monde vivait comme un européen il faudrait presque 3 planètes Terre pour subvenir aux besoins des hommes. L’empreinte écologique par habitant ne devrait pas dépasser 1,8 hectares, alors que ce chiffre a été atteint en 1976 et largement dépassé depuis.

Notre système économique en perpétuelle expansion nous amène à consommer plus que ce que la Terre peut nous offrir. Il a sans cesse besoin de nouvelles ressources énergétiques, lesquelles sont, par définition, limitées. Nous n’avons qu’une Terre, ce qui fait que la croissance linéaire est un non-sens. La gouvernance globale du monde doit raisonner et agir en tenant compte de  la notion de développement durable mais également  de l'indicateur essentiel que constitue l'empreinte écologique.

Sauvons la planète. Il est plus que temps d'instituer la décroissance, du moins celle qui renonce à exploiter à outrance les matières premières. Elle seule permettra l'accès à la nourriture, à  l'éducation, à la santé, à la communication, à la culture, à la sécurité et au bien-être de l'ensemble des êtres humains. La production et la consommation doivent être encadrées, alors qu'actuellement ce sont elles qui mènent le monde. Produire sans détruire, respecter le rythme de la nature, telle est la direction que nous devons suivre. Nicolas Hulot nous le rappelle : « Il faut trouver des outils de régulation qui, tout en maintenant une activité nécessaire au besoin de la société,  engagent une décroissance de l’utilisation des ressources naturelles, des flux de matière et d’énergie,  des déplacements, c’est-à-dire de l’impact écologique global. »

Le gardien a bien une petite idée, mais ne sait pas si elle tient la route. À l'instar du grand bouleversement qui, en 1905 en France, enflamma les esprits et redistribua  la démocratie, la séparation de l'Église et de l'État, il est partisan de la séparation de l'Économie et de la Politique. Comme vous pouvez le constater la peur n'empêche pas la naïveté.

vendredi 7 septembre 2007

Ne faites pas tomber votre savonnette quand vous êtes sous la douche

Veillez à ne pas lâcher votre savonnette quand vous êtes sous la douche, il y va de l'avenir de l'humanité. Ça n'a l'air de rien, mais avez-vous songé à la quantité d'eau qui coule pendant que vous la ramassez ?


Psycho

Faisons un petit calcul, et encore nous n'allons prendre en compte que les gens propres. Pour ne vexer personne choisissons, au hasard, les français. Admettons que la moitié d'entre eux prenne une douche tous les jours. C'est réaliste, non ? Le débit moyen d'une douche est de 15 litres/mn. Le temps pour ramasser une savonnette est à peu près de 10 secondes. Si chacun de ces trente millions de français laisse échapper sa savonnette une fois - c'est plausible, n'oublions pas qu'ils viennent de se réveiller -, la quantité d'eau répandue inutilement est de 1, 5 litre. Ça fait un gâchis de quarante-cinq millions de litres par jour, 45.000 mètres cubes si vous préférez, pour l'ensemble du pays, soit près de 16,5 millions de mètres cubes par an. Bref, le bilan est plus que lourd. Et encore, imaginez ce que ça donnerait si nous appliquions certains correctifs à ce calcul un peu trop brut : le temps de ramassage devrait être revu à la hausse si nous tenions compte du nombre de personnes qui n'ont pas encore émergé de leur cauchemar au moment où elles passent sous le pommeau, de celles qui prennent leur douche dans le noir, de celles qui somnolent sous l'effet bienfaisant de la chaleur, de celles qui ont du mal à se baisser à cause d'une sciatique, de celles qui font des contorsions pour ne pas se mouiller les cheveux, de celles qui s'assomment au passage sur le mélangeur, de celles qui prennent leur douche à deux, de celles qui ont déjà démarré au gros rouge, sans compter les radins qui se lavent avec un résidu de savonnette, les malchanceux et autres maladroits qui la laissent échapper à plusieurs reprises, les personnes qui glissent en ramassant l'objet farceur, de celles qui ont du mal à le repérer car elles ne savent pas où elles ont mis leurs lunettes, les personnes pour qui l'abdomen constitue un écran douillet qui les empêche de rétablir l'ordre à bord, celles qui sont surprises par un éternuement (ou pire) au moment de se baisser, celles qui sont déconcentrées par la sonnerie du téléphone ou un cri du genre "Tu as encore mis de la mousse à raser sur ma brosse à dents !", celles qui se font assassiner par un cinéphile amoureux. Ce n'est pas tout : il faudrait encore calculer le surcoût global à environ 3 euros le mètre cube d'eau, les frais d'épuration générés par la savonnette indocile, et la facture de gaz qui augmente à cause des calories perdues.

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lundi 4 juin 2007

Écopsychologie

Discipline qui étudie l'action de l’environnement sur la psychologie et plus particulièrement l'effet de la nature sur l'équilibre des êtres humains.

Royauté ou loyauté de l'homme ?

L'écopsychologie affirme que la relation à autrui n'est pas seulement basée sur la culture et les rapports sociaux mais également sur la nature, où tout a commencé. Elle refuse la vision utilitariste d'un être humain tout-puissant, exploitant sans vergogne les ressources de son environnement. Un lien harmonieux, loyal, basé sur la communication de l'inconscient et de la nature, la réconciliation de l'individu et de son milieu, orienté vers la préservation de l'ensemble, est essentiel. Il n'est plus possible de fermer les yeux sur l'état du monde sous prétexte qu'on refuse d'avoir peur. Il est temps de retrouver des chemins que nous n'aurions jamais dû quitter. L'écopsychologie institue la conscience écologique dont elle fait, de surcroit, un moyen thérapeutique, l'écothérapie. Nous voici revenus au chamanisme mais ceci serait plutôt une bonne nouvelle. On se prend à espérer de cette discipline plus de satisfactions individuelles et moins de désordres sociaux. Il s'agit d'une utopie réalisable : le retour à la nature comme moyen de prévenir et de combattre la violence… En tout cas cet humanisme écologique, gratuit, pensable, indispensable, est le bienvenu. La santé mentale, le bien-être individuel mais aussi collectif et planétaire sont à ce prix. Nous nous soignons, nous protégeons nos descendants et en même temps nous sauvons la planète. Un beau programme …

L'homme qui parlait à l'oreille des arbres

Nous devons le concept d'écopsychologie à Theodore Roszak, ("The Voice of the Earth" [La voix de la Terre], 1992 ; "Ecopsychology : Restoring the Earth, Healing the Mind ", [Écopsychologie : Remettre la Terre à neuf, guérir l'esprit], 1995). Professeur d'histoire à l'université de Californie de Berkeley, essayiste, historien, sociologue et romancier de science-fiction, né en 1933, il a été inspiré dans sa démarche par Gregory Bateson, de l’école de Palo-Alto, qui publia en 1977 « Vers une écologie de l’esprit ».

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