Le plus célèbre recueil hagiographique est la Légende dorée, ou Legenda aurea, qui fut rédigée au XIIIe siècle. Du latin legenda, ce qui doit être lu, et aurea, dorée, car son contenu est supposé être aussi précieux que l'or. Son auteur, Jacques de Voragine (1228 environ-1298), dominicain et archevêque de Gênes, fut béatifié en 1816. Il s’agit d’une vaste compilation de l’histoire des saints et de leurs miracles, des  martyrs chrétiens, de l'explication des fêtes religieuses ainsi que de certains épisodes de la vie du Christ. Cet écrit sans souci de véracité historique est basé sur le merveilleux et l’édification du lecteur. Il connut un très grand succès dès sa publication.

Il conserve aujourd'hui encore tout son intérêt à cause de l’influence qu’il a eue sur l'art du Moyen Âge. Ainsi, quand nous visitons une cathédrale ou une église, que nous admirons une statue, un bas-relief, un tableau ou un vitrail, nous enrichissons notre culture à l’aune de la Légende dorée, en ignorant, pour la plupart d'entre nous, cette source. Les attributs (les signes distinctifs) qui nous permettent de reconnaître tel ou tel saint  (les clefs de saint Pierre, la colombe de saint Rémi, etc.) viennent très souvent de ce livre.  Et si nous ressentons quelque légitime exaltation à la vue des chefs-d’œuvre – en évitant, bien sûr, d’aller jusqu’au syndrome de Stendhal... – nous pouvons asseoir nos connaissances et calmer notre esprit surchauffé en lisant les écrits  des bollandistes qui travaillent depuis le XVIIe siècle à la publication critique des textes hagiographiques.