Le Garde-mots

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vendredi 4 juin 2010

Contrapposto

Attitude d'un personnage dessiné, peint ou sculpté, dans laquelle l'une de ses deux jambes  porte tout le poids du corps, tout en restant en extension. L'autre jambe est libre et légèrement fléchie, ce qui fait ressortir la hanche et donne du dynamisme à la composition. Le tout est compensé par l'inclinaison inverse des épaules. Synonyme : hanchement.

Le contrapposto apparaît dans la sculpture grecque à la fin du VIe siècle av. J.-C. Il marque la transition entre l'art archaïque et le premier classicisme.

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vendredi 10 juillet 2009

La visite de la dame en or

La Vierge de Fourvière est descendue parmi les lyonnais du 27 mai au 20 novembre 2008. Ils ont pu la contempler de près et, naturellement, la photographier. Cette statue de 5,60 m de hauteur, pesant près de 6 tonnes, a été déposée du clocher de la chapelle attenant à la basilique de Fourvière, d’où elle dominait la ville depuis 1852, et installée à l'aide d'une grue géante sur le parvis, cinquante mètres plus bas, dans une grande verrière. Elle est l’œuvre du sculpteur Joseph-Hugues Fabisch (1812-1886), professeur à l’École des Beaux-Arts de Lyon. Le clocher qui la soutient, exposé à tous les vents et orages, avait besoin de quelques travaux de réparation.

C’est à l’occasion de l’inauguration de cette statue, le 8 décembre 1852, qu’eurent lieu les premières illuminations de Lyon. Un orage extrêmement violent s'était abattu sur la ville et avait contraint les organisateurs à annuler la cérémonie. Des lyonnais prirent  alors l’initiative d’installer sur le rebord de leurs fenêtres de petites bougies allumées pour rendre, malgré tout, hommage à la Vierge. C'est ainsi que naquit la fête des lumières.

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lundi 22 juin 2009

Valentine de Milan

Valentine de Milan
Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d'Orléans.
Fleury-Richard.

Huile sur toile. Musée de l'Ermitage. Saint-Pétersbourg. 1802.


Cet étrange et fascinant tableau représente Valentine Visconti (1366 -1408), dite Valentine de Milan, fille d’Isabelle de France et de Galéas II Visconti. Elle pleure son époux Louis Ier, duc d'Orléans, fils du roi de France Charles V et frère de Charles VI le Fou. Mariés depuis 1389, ils ont eu quatre enfants dont Charles d'Orléans, futur poète. Jean Ier, duc de Bourgogne, dit Jean sans Peur, a fait assassiner son cousin et rival politique Louis à Paris, le 23 novembre 1407 à sa sortie de l'hôtel Barbette, rue Vieille-du-Temple, dans le quartier du Marais. Louis d'Orléans s'opposait au projet du duc de Bourgogne d'annexer l'Artois et la Flandre. En l'éliminant Jean sans Peur a déclenché une sanglante lutte pour le pouvoir qui se transformera rapidement en guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons. Elle n'aura de fin que 30 ans plus tard avec la signature du traité d'Arras (1435).

Valentine est inconsolable. La devise qu'elle a fait graver sur les murs du château de Blois, où elle s'est retirée, en est témoin: «  Rien ne m'est plus, plus ne m'est rien », autrement dit « Je ne me soucie plus de rien ». Elle ne survivra d'ailleurs qu’un peu plus d’un an à son époux.

Le charme désuet - le charme certain – de ce tableau est en adéquation avec la scène qu'il représente. Le peintre a situé son modèle dans l’embrasure d’une fenêtre, ce qui lui permet d’introduire une lumière latérale à la manière des maîtres hollandais du XVIIe siècle. Savamment dosée, cette lumière nous révèle une femme brisée, au regard perdu, prisonnière du sort que la vie lui a réservé. En habit noir du XVe siècle, assise sur un coussiège, repliée sur elle-même, elle incarne, dans ce décor austère mais raffiné, la mélancolie et le deuil sans fin.

La composition du tableau est savante. Le « cadre dans le cadre » (le rectangle périphérique) en est la principale originalité. Valentine se tient près de la fenêtre, comme si elle attendait indifféremment le retour de son mari ou la mort. La diagonale du bord du rideau vert et celle - plus virtuelle - du lévrier qui la console, se croisent en pleine lumière, ce qui laisse une petite place à l'espoir. Au sommet de la composition la vouivre (biscione en italien) est le symbole de la maison des Visconti et de la ville de Milan. Au centre, un parchemin et un livre, semblent nous dire que la connaissance divine aura bientôt raison de la vie terrestre de Valentine.

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