Pierre dressée, classiquement tombée du ciel
(aérolithe, météorite), considérée comme le siège d'une présence divine.
Étymologie : de l’hébreu beth el, maison de Dieu.
Les bétyles étaient révérés dans l'Antiquité, en particulier en Phénicie, en
Grèce, à Rome. Dans la mythologie grecque, Cronos, qui règne sur l’univers,
cherche à dévorer ses enfants. Rhéa, son épouse, lui donne à avaler, au moment
de la naissance de Zeus (leur enfant) une pierre emmaillotée. Devenu adulte
Zeus force son père à régurgiter la pierre ainsi que ses aînés : Poséidon, le
dieu de la Mer ; Hadès, le dieu des Morts ; Déméter, la déesse de la Terre ;
Hestia, la déesse du Foyer ; Héra, la déesse du Mariage. Dans la
mythologie romaine, Rhéa est assimilée à Cybèle.
Dans la Genèse (28 :10-15), Jacob, en fuite parce que son frère Esaü veut le
tuer, s’arrête en un lieu appelé Luz pour y passer la nuit. Il se couche sur
une pierre et s’endort. Bientôt il rêve d’une échelle dont la base repose sur
la terre et le sommet atteint le ciel. Elle est parcourue par des anges qui
montent et descendent. Dieu lui apparaît et lui donne, ainsi qu'à sa
descendance, la terre sur laquelle il est couché. A son réveil il dresse la
pierre comme une stèle, répand de l'huile sur son sommet et déclare : « Cette
pierre, que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu. »
Immaculée à l'origine mais noircie par les péchés, la pierre noire enchâssée
dans un cadre en argent à l’un des angles de la Ka’ba à La Mecque, la maison
cubique dont les pèlerins font sept fois le tour, est un ancien bétyle que les
pèlerins adoraient déjà à l’ère pré-islamique. Quand Mohammed détruisit les 360
idoles contenues dans la Ka'ba, il conserva la « Pierre Noire », en déclarant
qu'elle était un cadeau d'Allah.