Le Garde-mots

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jeudi 29 mars 2012

Féal

(Littéraire et vieilli). Fidèle à une autorité supérieure. Au temps de la chevalerie ce mot désignait un homme qui dépendait d'un suzerain.

Synonymes et mots voisins : adepte, adorateur, affilié, complice, dévoué, disciple, fidèle (vocable qui forme un doublet avec féal), fanatique, loyal, obéissant, partisan, sectateur, séide, serviteur, subalterne, suppôt, vassal, zélateur, zélé.

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vendredi 9 mars 2012

Truisme

Vérité si évidente qu'il n'y a pas nécessité de l'énoncer. Synonymes et mots voisins : banalité, certitude, évidence, généralité, lieu commun, platitude, poncif, tautologie, vérité. De l'anglais truism, de même signification, lui-même de true, vrai, sûr.

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vendredi 10 avril 2009

Médianoche

Repas de gala qui se prenait peu après minuit, notamment lors du passage d'un jour maigre à un jour gras. Terme vieilli utilisé autrefois dans le langage littéraire, introduit à la cour de France par la reine Anne d'Autriche. De l'espagnol medianoche, composé de media, féminin de medio, qui est au milieu, lui-même du latin medius ; et de noche, nuit, lui-même du latin nox, nuit.  Synonymes et mots voisins : agapes, bâfrée, balthazar, bamboche, bamboula, banquet, bombance, bombe, bringue, carrousse, festin, frairie, godaille, gogaille, gueuleton, lippée, mangerie, noce, nouba, réveillon, ribote, ripaille. Il s'agit d'un nom masculin.

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vendredi 9 janvier 2009

Pandiculation

*
Picasso. Pandiculation du Coq.
1938.

Fusain sur papier.


Étirement généralisé des muscles qui consiste à porter les bras en l'air et à renverser la tête en arrière tout en allongeant les jambes au maximum. En général l’action s'accompagne de bâillements. Elle se produit au réveil, dans la journée en cas de fatigue ou lorsqu'on est près de céder au sommeil. Elle a lieu aussi bien chez l'homme que chez les animaux. Du latin pandere, étendre, déployer.

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vendredi 27 juin 2008

Alchimie du verbe

Voyelles

Rimbaud
1873. Arthur Rimbaud, 19 ans, parvenu au terme de son « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens », dit adieu à la poésie. Bientôt il oubliera qu'il fut explorateur de métaphores, organisateur de mots, trafiquant de poèmes et se fera aventurier pour de bon. En attendant, avec Une saison en enfer, cette prose vibrante qui relève du genre autobiographique, il est sur le point d’achever sa vie littéraire.

Sous le titre Alchimie du verbe, il note :

A moi. L'histoire d'une de mes folies.
Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne.
J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements.
J'inventai la couleur des voyelles ! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens. Je réservais la traduction.
Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges.

Rimbaud a marqué à jamais la poésie. Nul ne peut prétendre écrire un vers, même pauvre, sans penser à l'Homme aux semelles de vent, celui qui, le premier, a su prendre l’envolée dont nous ne sommes jamais revenus. Lui rendre une visite est comme un acte de foi. Un hommage à la jeunesse en sa dimension sacrée, à la révolte, aux élans qui inventent un rêve plus grand, à tout ce qui ruisselle en nous quand jaillit la poésie. Dimanche dernier à Charleville-Mézières, où il est né, j’ai pu voir l’original de "Voyelles". Rimbaud y pratique la synesthésie comme s'il voulait donner un sens au mystère qui va bientôt l'abandonner. De la première voyelle, A, à la dernière, O, il utilise l’ordre grec et non pas celui qui nous semble "naturel", AEIOU. Grâce à lui, entre l'alpha et l'omega, le début et la fin du monde, circule une énergie aux couleurs chatoyantes, comme un arc-en-ciel de pensées.

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vendredi 20 juin 2008

Plaidoyer pour les couleurs

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
(Arthur Rimbaud, "Voyelles", 1870-1871)

*
Mario Ponta. Repas traditionnel marocain.
Cliquez sur l'image pour découvrir le très beau site photographique de Mario Ponta.


Les couleurs sont partout. Nous avons la capacité d'en distinguer des milliers, pourtant nous ne sommes pas toujours sensibles à leur présence. Elles sont notre quotidien mais également le reflet de nos désirs. Elles résident en nous, sur nous, autour de nous. Elles sont à nous de toutes les manières : dans l'immédiat du monde, au cœur de nos actions et dans nos rêves. Du petit chaperon rouge à l'oie blanche, en passant par le cordon bleu, les petits hommes verts, l'avocat marron, les blancs-becs, les petits-gris, le rire jaune, la colère noire, la lanterne rouge, nous mettons des couleurs jusque dans nos pensées. Nos rêves en sont parés mais nous n'arrivons pas à les admirer autrement que dans un musée, un aquarium, un jardin ou un parc zoologique. Nous regardons avec dépit, méfiance ou inquiétude les feux rouges, les cartons jaunes, un œil au beurre noir, un bleu sur la peau, une arme blanche, une chemise brune et, pour mieux les oublier, nous nous lançons à la poursuite des arcs-en-ciel et de la vie en rose. La plupart du temps, cela va sans dire, nous faisons chou blanc. Telle que nous la percevons la couleur résulte de l'action conjuguée de la lumière, d'un objet et d'un observateur. Aucune perception colorée n'est possible en l'absence de l'un de ces trois partenaires. Autrement dit, si nous ne sommes pas présents il n'y a pas de couleur. En fait, on ne nous l'a pas assez dit : les couleurs n'existent pas. C'est ce qui fait leur mystère et leur charme.

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lundi 19 novembre 2007

Pastiche

Dessin d'Ydel
...le Garde-mots se demandera qui c'est qu'a bu.

Merci à Ydel pour son dessin.
Pour afficher toutes ses contributions cliquez sur l'image.

Imitation volontaire et avouée, jubilatoire, du style d’un auteur. Mot tiré de l'italien pasticcio, pâté, et qui désignait à l'origine un tableau réalisé par un peintre imposteur imitant un autre peintre sous le nom duquel il signait. Synonymes : apocryphe (texte dont l'attribution à un auteur déterminé est fausse), centon (composition littéraire constituée d'extraits provenant de différents auteurs), contrefaçon (imitation frauduleuse d'un écrit), copie (reproduction d'un document écrit), faux (contrefaçon d'un document écrit), forgerie (document littéraire écrit par un faussaire), imitation (œuvre composée dans le style d'un auteur), imposture (tromperie sur une œuvre littéraire), manière (façon de s'exprimer propre à un auteur), parodie (sorte de pastiche qui se veut railleur et cocasse), plagiat (fait de s'attribuer des passages de l'œuvre d'un auteur). Anagramme : pistache.

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samedi 1 avril 2006

Retour au port


Jacques Oudot. Retour au port.

Qui suis-je, sinon vos yeux scrutant la mer à la recherche du temps ? Moi, le bateau, je nage par tradition. Gavé d'ombre, fou de lumière et de Rimbaud, ivre, libre, défait, je renonce à ma solitude. Je l'attends. Je l'espère. Je l'habite. Je m'y noie. Je flotte entre deux eaux, entre deux univers.
[Le premier de chaque mois,
pendant toute l'année 2006,
le gardien célèbre l'art pictural
de son ami Jacques Oudot.
Pour en savoir plus
cliquez sur le tableau]