Le Garde-mots

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vendredi 13 avril 2012

Notation

Représentation à l’aide de signes conventionnels, utilisée dans les sciences, les arts et les lettres. Dans le domaine musical, système codé permettant de fixer par écrit la hauteur des sons, leur durée, leur renforcement ou affaiblissement, ainsi que l’expressivité dans leur exécution. Synonymes et mots voisins : codage, codification, écriture, encodage, figuration, partition, représentation, transcodage, transcription, transposition. Du latin notatio, action de marquer d'un signe.

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lundi 7 février 2011

L'art du pet

Furtif
Au champ des oreilles

Léger
Quand il chante
Un air de flûte

Majeur
Quand il entonne
Le jeu du clairon

L'ouïe en est le témoin songeur
L'œil s'inquiète
Sans pour autant imaginer le pire

Demain ce sera l'heure
D'écrire un nouvel art de vivre

Aujourd'hui
Contente toi
D'être attentif
A l'étincelle
Qui va produire
Le feu du mystère
Et la plainte subtile
Du résidu humain

La combustion est rare
Mais certaine

Drame de la solitude :
Personne n'est offensé
Sinon l’esprit sans révolte

lundi 22 novembre 2010

Plectre

Lame très mince que l'on tient entre le pouce et l'index, servant à gratter les cordes de certains instruments de musique comme la cithare, la guitare, la mandoline, le banjo, la balalaïka, le bouzouki. Traditionnellement fait d'écaille de tortue, d’ivoire, de bois, d'os, de corne, de plume, de feutre, etc., il est  principalement aujourd’hui en matière plastique ou en métal. Du latin plectrum, lui-même du grec plêktron, de même signification, lui-même de plêssein, frapper.

Synonymes et mots voisins : médiator (mot couramment employé de nos jours plutôt que plectre), mizrab (plectre utilisé pour jouer du sitar), onglet (qui s'enfile sur le bout du doigt), pic (ou pick, au Québec), plectron, plectrum (terme utilisé dans l’Antiquité, il s’agissait d’une baguette à l'extrémité parfois recourbée permettant de jouer de la lyre), sautereau (élément du mécanisme des clavecins destiné à pincer chacune des cordes).

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lundi 21 juin 2010

Vuvuzela

*

Corne d'environ un mètre de long, utilisée par les supporters de football dans les stades d'Afrique du Sud. Étymologie :  soit d'un mot zoulou signifiant  « faire du bruit », soit d'une onomatopée (« vou-vou ») imitant le son de l'instrument.

Le foot à la française et la musique vous cassent les oreilles ?

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lundi 10 mai 2010

En un rien de temps

La lumière est considérée, un peu partout sur la Terre, comme un phénomène naturel, explicable, nécessaire à la conservation des espèces. Chez nous, c’est différent. Nous devons nous en méfier car elle pourrait nous être fatale.

Les hommes ignorent tout de notre présence. Ils ne savent pas qu’un univers feutré, libre, sans complexe, existe  au sein de leurs cellules. Nous pensons et ils agissent : peut-être sommes-nous leur inconscient. Certains estiment que nous constituons le peuple véritable, incorporel et sans attache, et que la matière s’est imposée à nous, telle une enveloppe grossière, à l’instant du Big Bang. Avons-nous choisi, il y a treize milliards d’années, de coloniser l'univers en expansion, ou bien les humains, corps fragile et âme en errance, se sont-ils imposés à nous contre notre volonté ? Nul ne peut le dire.

Vous ne connaissez pas le mot année ? C’est celui qu’emploient les hommes pour mesurer le temps. Souvenez-vous : quand vous émergez d’entre leurs molécules, que vous tentez de vous matérialiser à leurs yeux, les événements s'enchaînent au lieu de coexister. Cette étrange mutation se nomme le temps. Les hommes discutent à l'infini sur ce qui sépare, chez eux, un mouvement d’un autre, une action de la suivante, autrement dit, ils parlent volontiers du temps et de sa principale application, le nombre d’années qu’il leur reste à vivre.

On ne peut parler de la mort sans faire intervenir le principe physico-lyrique de la lumière. La théorie en a été émise par Albert Perrin pour désigner un phénomène impalpable, inodore, sans saveur, invisible et qui menace l’univers non gravitationnel dans lequel nous vivons. Croyez-moi, c'est une chance pour nous, dans notre continuum et notre éternité, de pouvoir éviter la matière, la vérité, l’amour, les mauvaises rencontres, les affrontements, l’Évolution. Faisons tout pour conserver notre système, celui qui résiste à la causalité, ennemie du vide dans lequel nous résidons. Nous n'avons pas besoin non plus de la lumière. Il vaut mieux la fuir car elle est susceptible détruire notre civilisation.

L'étrange principe qui la régit a été découvert par hasard. Perrin jouait, sur son violon muet, une musique, arythmique,  sans mesure ni tonalité. Une  merveille, comme lui seul sait en produire, quand, soudain, une corde céda. Manifestation jusque là inconnue, un bruit se fit entendre. Perrin sut qu’il venait de découvrir un phénomène issu de l'autre monde. Il parvint à le nommer car il avait déjà à son palmarès de longs séjours chez les hommes. Il en est toujours revenu intact et plus instruit. Le bruit sert aux hommes à se repérer dans leur environnement. Il est constitué d’unités de base assez curieuses, vibratoires, sans consistance, les sons. Ils s’en servent  pour savoir d’où vient le danger, un concept qu’ils affectionnent. Notre expert ne tient pas à répéter l’expérience, il vient de me le confirmer, encore moins à nous la faire vivre, mais il consent à la décrire afin que nous sachions comment nous en protéger. Pour lui le son est un phénomène dangereux. Il en est de même de la lumière qui s'autodétruit à chaque fois qu'elle produit de l'ombre - et risque de nous attirer dans son vortex.

Essayez d'imaginer en quoi consiste la lumière et ses sept composants, les couleurs. Elles sont à peine identifiables, inutiles et sans attrait.  Nous devons nous en méfier afin d'éviter le méchant processus du compte à rebours. Notre équilibre se situe plutôt dans l'intervalle entre les sons, entre les couleurs, là où s'élabore la pensée abstraite. L'intense vacuité est préférable à toute autre considération. Elle conditionne nos chances de survie.

Apprenons à nous méfier des hommes, en tout cas refusons de les imiter. Nous pouvons hanter leur réalité, vivre à travers leurs corps, explorer l’environnement instable dans lequel ils baignent mais, je vous en prie, que ce soit à leur insu et sans reproduire leurs erreurs Continuons à vivre dans nos trous noirs et l’univers sera bien gardé.

vendredi 26 mars 2010

Bien entendu...

Si vous avez une guitare, et/ou...

     • des oreilles,
     • un baladeur,
     • un groupe de rock,
     • des enfants guitaristes,
     • l'amour de la musique,
     • de l'intérêt pour la qualité du son,
     • l'habitude d'aller en boîte de nuit,
     • des billets pour un concert de rock,
     • une hypersensibilité de l'audition,
     • besoin d'une protection auditive,
     • envie de conserver une bonne écoute...

...cliquez ici (vous pouvez commencer à 8 mn 08).

Écoutez Jean-Louis Horvilleur, audioprothésiste, guitariste et journaliste à Guitar Part. Vous saurez comment protéger votre ouïe et celle de ceux qui vous sont chers. Le sujet est une grande cause (inter)nationale, mal connue du public.

[Pour les amis du Garde-mots et les curieux : JLH est mon fils, et son site est ici.]

lundi 22 mars 2010

Excellence

Haut degré de qualité qui contraint à un dépassement perpétuel de soi. Le terme peut concerner aussi bien un acte, un objet, un service. Dans  tous les cas il s’agit d’être en mesure de soutenir la comparaison avec ce qui est considéré comme un idéal. Du latin excellentia, supériorité, excellence, lui-même d’excellens, éminent, d’une valeur supérieure.

Synonymes et mots voisins : achèvement, accomplissement, apothéose, clou, complétion, complétude, efficacité (capacité à produire l'effet attendu), efficience (faculté à optimiser les moyens mobilisés dans l'atteinte d'un résultat), fignolage, finalisation, fine fleur, fini, finition, grâce, grandeur, hautesse, maturité, mérite, nec plus ultra, parachèvement (travail sur les derniers détails), perfection, précellence (excellence au-dessus de toute comparaison), prédominance, prééminence, préexcellence, prépotence (autorité absolue), préséance (privilège de précéder quelqu'un dans la hiérarchie protocolaire), prévalence, primauté, priorité, purisme, qualité, réalisation, sommet, sublimité, summum, supériorité, suprématie, suréminence, transcendance.

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lundi 21 décembre 2009

Goliards

Étudiants  (« escoliers », « clercs ») itinérants, indisciplinés et provocateurs qui, au Moyen Âge, menaient une vie légère, affichaient une grande gaîté et un certain cynisme.  De l’ancien français goliart, glouton, débauché ; peut-être de gole ou goule,  gueule, lui-même du latin gula, de même signification ; autre hypothèse : du germanique gōljan, crier, chanter, divertir.

Les goliards étaient pauvres. Ils vivaient de mendicité et d'expédients. Ils disaient leurs poèmes (souvent improvisés et en latin) et chantaient leurs chansons grivoises dans les tavernes. Ils formaient un groupe social organisé, une sorte de confrérie. Ils aimaient la bonne chère et la boisson, et se donnaient eux-mêmes la tonsure.  Ils remettaient en cause l’ordre établi, la religion, et critiquaient le Pape. Ils se réclamaient d’un évêque renégat, Golias, qui vraisemblablement n’a pas existé. En tout cas il est inconnu des biographes.

Les goliards étaient répandus dans toute l’Europe. Dès le XIIe siècle ils inspirèrent une littérature légère et satirique. Les poèmes goliardiques, dont les auteurs sont restés pour la plupart anonymes, vantaient le vin, le jeu et les filles. Les noms de certains d'entre eux, cependant, sont parvenus jusqu'à nous, notamment ceux de Phillipe le Chancelier, Pierre de Blois, Gautier de Chatillon, l'Archipoète de Cologne, Hugues d'Orléans. Les goliards furent les précurseurs de Villon et Rabelais. L’esprit estudiantin, dont il reste encore des traces aujourd'hui, relève de leur tradition.

Leur débauche  était stigmatisée par l'Église, dont ils dénonçaient les abus, et qui finit par les condamner dans plusieurs conciles. En 1289, il fut interdit à tout membre du clergé d'être goliard. Au XIVe siècle, le terme perdit toute connotation cléricale pour devenir synonyme de jongleur ou de ménestrel.

Synonymes et mots voisins : bacchants, bouffons, clercs errants, goliardique, goliardise, goliars, goualeurs, gouillafres, goulafres,  goulardise, gouliafres, gouliardeusement (à la façon des débauchés), gouliardie, gouliardise, gouliardois, gouliards, gouiliarets, gouliarder (manger avec gloutonnerie), gouliars, goulous, gueulardise, paillards, ribauds, ribote.

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vendredi 26 juin 2009

Ecphrasis

Représentation d’une œuvre d’art (peinture, motif architectural, sculpture, objet d'orfèvrerie, tapisserie) sous forme d'une description littéraire vive et complète. Du grec, ekphrazein, exposer en détail.

La première ecphrasis de la littérature universelle est la description par Homère dans l'Iliade du bouclier d'Achille forgé par le dieu Héphaïstos.  L'arme défensive a été fabriquée à la demande de Thétis,  sa mère, non pas pour protéger Achille, mais « pour que tous soient émerveillés » quand le destin fera de lui un héros, ce qui arrivera à l'occasion de la guerre de Troie.

L’ecphrasis fascine depuis l’Antiquité dans la mesure où elle est la transcription de signes visuels en signes linguistiques.

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lundi 5 mai 2008

Histrionisme

Besoin exagéré, théâtral, hystérique, d'attirer l'attention. Du latin histrio, mime, comédien, lui-même dérivé (sans doute) de histria, ancien nom de l'Istrie, du fait que cette région était censée avoir fourni à Rome ses premiers acteurs. L'histrion était, dans cette ville, un acteur qui jouait des farces grossières au son de la flûte. Le terme s'applique de nos jours à un mauvais comédien, à une personne qui se donne en spectacle. Mots voisins (peu usités) : histrionesque (digne d'un histrion ; ce mot est un hapax), histrionique (qui se rapporte à l'histrion), histrionnerie (condition d'histrion), histrionage (métier de comédien, mot employé par plaisanterie et dénigrement), histrionner (cabotiner ; "J'histrionne pour mon plaisir, sans avoir ni cabale à craindre ni caprice à essuyer" [Voltaire, Lettre à Mme de Graffigny, 16 mai 1758]).

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