Le Garde-mots

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vendredi 26 juin 2009

Ecphrasis

Représentation d’une œuvre d’art (peinture, motif architectural, sculpture, objet d'orfèvrerie, tapisserie) sous forme d'une description littéraire vive et complète. Du grec, ekphrazein, exposer en détail.

La première ecphrasis de la littérature universelle est la description par Homère dans l'Iliade du bouclier d'Achille forgé par le dieu Héphaïstos.  L'arme défensive a été fabriquée à la demande de Thétis,  sa mère, non pas pour protéger Achille, mais « pour que tous soient émerveillés » quand le destin fera de lui un héros, ce qui arrivera à l'occasion de la guerre de Troie.

L’ecphrasis fascine depuis l’Antiquité dans la mesure où elle est la transcription de signes visuels en signes linguistiques.

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lundi 22 juin 2009

Valentine de Milan

Valentine de Milan
Valentine de Milan pleurant la mort de son époux Louis d'Orléans.
Fleury-Richard.

Huile sur toile. Musée de l'Ermitage. Saint-Pétersbourg. 1802.


Cet étrange et fascinant tableau représente Valentine Visconti (1366 -1408), dite Valentine de Milan, fille d’Isabelle de France et de Galéas II Visconti. Elle pleure son époux Louis Ier, duc d'Orléans, fils du roi de France Charles V et frère de Charles VI le Fou. Mariés depuis 1389, ils ont eu quatre enfants dont Charles d'Orléans, futur poète. Jean Ier, duc de Bourgogne, dit Jean sans Peur, a fait assassiner son cousin et rival politique Louis à Paris, le 23 novembre 1407 à sa sortie de l'hôtel Barbette, rue Vieille-du-Temple, dans le quartier du Marais. Louis d'Orléans s'opposait au projet du duc de Bourgogne d'annexer l'Artois et la Flandre. En l'éliminant Jean sans Peur a déclenché une sanglante lutte pour le pouvoir qui se transformera rapidement en guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons. Elle n'aura de fin que 30 ans plus tard avec la signature du traité d'Arras (1435).

Valentine est inconsolable. La devise qu'elle a fait graver sur les murs du château de Blois, où elle s'est retirée, en est témoin: «  Rien ne m'est plus, plus ne m'est rien », autrement dit « Je ne me soucie plus de rien ». Elle ne survivra d'ailleurs qu’un peu plus d’un an à son époux.

Le charme désuet - le charme certain – de ce tableau est en adéquation avec la scène qu'il représente. Le peintre a situé son modèle dans l’embrasure d’une fenêtre, ce qui lui permet d’introduire une lumière latérale à la manière des maîtres hollandais du XVIIe siècle. Savamment dosée, cette lumière nous révèle une femme brisée, au regard perdu, prisonnière du sort que la vie lui a réservé. En habit noir du XVe siècle, assise sur un coussiège, repliée sur elle-même, elle incarne, dans ce décor austère mais raffiné, la mélancolie et le deuil sans fin.

La composition du tableau est savante. Le « cadre dans le cadre » (le rectangle périphérique) en est la principale originalité. Valentine se tient près de la fenêtre, comme si elle attendait indifféremment le retour de son mari ou la mort. La diagonale du bord du rideau vert et celle - plus virtuelle - du lévrier qui la console, se croisent en pleine lumière, ce qui laisse une petite place à l'espoir. Au sommet de la composition la vouivre (biscione en italien) est le symbole de la maison des Visconti et de la ville de Milan. Au centre, un parchemin et un livre, semblent nous dire que la connaissance divine aura bientôt raison de la vie terrestre de Valentine.

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lundi 23 février 2009

La vierge

La vierge

Gustav Klimt. La vierge.
1912-1913
  Galerie Nationale (Narodni Galerie), Prague.


Klimt nous attire dans la spirale sans fin de son bouquet de femmes et de fleurs. Par cette composition où nous mêlons notre vertige au sien, il fait de nous les co-auteurs de sa toile, à moins que, plus finement, caressant son sujet à grands traits de couleurs, lui assignant des gestes précis, il ne soit, grâce à nous, le spectateur de ses propres émotions.

Le centre de gravité de la toile se situe dans sa partie supérieure, de telle sorte que la vierge  est plus près du ciel que de la terre. Les corps entremêlés ne figurent pas les poses de diverses jeunes filles, mais les multiples attitudes d'une seule, un peu comme dans un phénakistiscope arrêté. Est-elle endormie ou en transe  ? Repliée sur elle-même ou, comme les derviches tourneurs, ouverte aux mouvements de l'imaginaire ? Le peintre ne montre pas le désir ni le plaisir de cette femme idéale, mais plutôt son épanouissement par la danse. À moins que… Si l’on insiste du regard sur les deux corps de la partie inférieure du tableau, l’un à gauche, l’autre à droite, on découvre qu’ils symbolisent les jambes écartées de la jeune fille, et que sa robe est un gigantesque phallus orné de fleurs. Ici comme ailleurs, Klimt unit circularité et linéarité, féminin et masculin, peinture et décoration.

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vendredi 6 février 2009

Limbes

*
Paul Cézanne. Le Christ aux limbes.
Paris, Musée d'Orsay, vers 1867.

Lieu où les théologiens du Moyen Âge plaçaient les âmes de ceux qui obéissaient aux commandements divins, les justes, pendant le temps où ils attendaient la Rédemption. Saint Augustin y mettait également les enfants morts sans baptême mais cette hypothèse a été abandonnée en 2007 par le Vatican. Étymologie : du latin limbus, marge, bord.

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lundi 2 février 2009

Toits de Lyon

Portrait

Jacques Oudot. Toits de Lyon

Comme si le sang était l'horizon du monde, nos yeux s'abreuvent à la vérité domestique. Toits de Lyon... Toile de Lyon..

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vendredi 12 décembre 2008

Verrou

Le Verrou
Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Le Verrou.
Musée du Louvre, Paris,  vers 1777.


Système de fermeture de porte dans lequel une pièce de métal, le pêne, vient se loger dans une gâche. Au figuré : ce qui gêne le déroulement d'une action.  Étymologie : du lat. verruculum, petite broche. Synonymes et mots proches : cadenas, coincement, fermeture, fermoir, protection, serrure, targette.

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lundi 3 novembre 2008

Verbicruciste

Auteur de grilles de mots croisés. Du latin crux, crucis, croix et verbum, mot. Synonyme : sphinx. Ce nom, qui sonne comme une contrepèterie, fait écho à cruciverbiste (synonyme : œdipe), l’amateur de mot croisés qui résout et remplit les grilles.

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lundi 27 octobre 2008

Empouilles

Récolte encore sur pied, par opposition aux fruits récoltés, ou dépouilles. Le mot (vielli) est d'ailleurs bâti sur le modèle de dépouille, comme s'il était formé de la préposition de, et de pouille. Il s’agit d’un terme de droit coutumier : "Défenses sont faites à toutes personnes de laisser aller leurs poules ou poulets et autres volailles dans les empouilles, prés, sainfoins, luzernes, qui avoisinent les maisons" (Arrêt du parlement, 14 août 1787).

Premières empouilles, première embrouille

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samedi 25 octobre 2008

Exposition Oudot à Lyon

Portrait

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vendredi 3 octobre 2008

Détermination

Portrait

Jacques Oudot.

Épicentre d'une histoire défunte. Mystère. Insistance. Détermination. Quelques traits et nous savons que le silence est habité.

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