Le Garde-mots

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lundi 31 janvier 2011

Précaution

Mesure que l'on prend dans le but d’éviter un désagrément ou un danger. Du bas latin praecautio, mesure de prudence, lui-même de praecavere, se tenir sur ses gardes, lui-même de prae, pré- et cavere, faire attention.

Synonymes et mots voisins : aléa, circonspection (retenue  que l'on observe dans ses paroles ou ses actions), clairvoyance, considération, défiance, discernement, disposition, menace, ménagement,  mesure, péril, pondération, prédiction, prévention (ensemble des moyens destinés à éviter un événement), prévision, prévoyance, probabilité, pronostic, prophylaxie (ensemble des moyens destinés à prévenir les maladies), prudence, risque, vigilance.

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vendredi 19 novembre 2010

Cratylisme

Théorie selon laquelle les noms utilisés pour désigner les mots, en particulier sur le plan phonique, ont un lien direct avec leur signification, un peu comme dans le cas des onomatopées. La forme et le contenu  du mot sont en quelque sorte de même origine et de même nature.

En établissant un rapport entre le son et la signification le cratylisme attribue ainsi un caractère naturel, quasi religieux, à l’étymologie, suggère l’hypothèse d’une langue universelle, idéalise la juste façon de nommer les choses. On retrouve une idée voisine avec le mythe de la Tour de Babel (Dieu punit les hommes de leur prétention à construire une tour qui monterait jusqu'au ciel en les dispersant et en les faisant parler diverses langues au lieu de la langue unique qu'ils employaient jusque là). On pourrait presque remonter au premier verset de l'évangile de Jean « Au commencement était le verbe » puisque les mots sont censés mimer la réalité. Les auteurs de la Renaissance, Rabelais en tête, ont éprouvé un vif intérêt pour le cratylisme. De nos jours le poète suisse Ferenc Rákóczy en fait même l'acte fondateur de tout processus poétique.

Mots voisins : iconicité (ressemblance naturelle entre le signe et ce qu’il signifie), langage (système de signes vocaux et graphiques destiné à l'expression de la pensée et à la communication entre les hommes), langue (système de signes vocaux et graphiques permettant la communication entre les individus au sein d’une même communauté), parole (usage concret du langage articulé dans le but d'exprimer ses pensées et ses sentiments), sémantique (étude de la signification des unités d'une langue),  signe (unité linguistique constituée d'une partie physique, matérielle, le signifiant, et d'une partie abstraite, conceptuelle, le signifié), signifiant (part matérielle, sonore ou visuelle, du signe), signifié (part conceptuelle, sémantique du signe).

Le terme fait référence au dialogue de Platon, le Cratyle, dans lequel l’un des interlocuteurs de Socrate, Cratyle, défend la thèse d’une relation motivée entre les mots et les choses. Pour lui, les mots sont attribués aux choses de manière symbolique et figée par le « Législateur ». L’autre personnage, Hermogène, ne croit qu’à l’arbitraire des mots (comme le fera plus tard Ferdinand de Saussure), dont les noms sont établis par convention entre les hommes ; autrement dit il n’y a pas de lien entre un son et ce qu’il signifie.

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vendredi 16 juillet 2010

Ontologie

« Penser et être sont le même. »
(Parménide).

Partie de la philosophie, plus précisément de la métaphysique, qui a pour objet l'être en soi (« l'être en tant qu'être », dit Aristote), indépendamment de ses déterminations. Elle s’intéresse aux vérités fondamentales  telles que l'existence, la possibilité, la durée, le devenir. C’est l’étude de l’être en lui-même et non tel que nous le pensons. Du grec ancien onto, ce qui est et logos, discours.

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lundi 24 mai 2010

Sibyllin

Dont le sens est difficile à comprendre, énigmatique, obscur. Exemple : paroles sibyllines, vers sibyllins, oracles sibyllins. Du latin sibyllinus, de même sens, lui-même dérivé de sibylla, sibylle. Dans l'Antiquité, on attribuait aux sibylles un pouvoir divinatoire et le don de prophétie. Synonymes et mots voisins : abscons (difficile à comprendre), abstrus (difficile à comprendre), ambigu, amphibologique (qui est à double sens, généralement par maladresse), amphigourique, apocalyptique (aussi effrayant que la fin du monde), brumeux, cabalistique (obscur, énigmatique, mystérieux), caché, complexe, confus, cryptographique (relatif à une écriture secrète), difficile, emberlificoté, embrouillé, énigmatique, équivoque, ésotérique (incompréhensible pour ceux qui n'appartiennent pas à un groupe restreint d'initiés), évasif, fermé, hermétique (réservé aux initiés), indéchiffrable, inspiré, jobelin, mystérieux, obscur, prophétique, secret, sibyllique (relatif aux sibylles), visionnaire, voilé.

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lundi 29 mars 2010

Jargonophasie

Trouble du langage dans lequel certains mots sont remplacés par des phonèmes incompréhensibles. Il se produit une déperdition sémantique qui entraîne des difficultés de communication.
 
Étymologie. De la racine onomatopéique garg- désignant la gorge et les organes voisins, et, par extension, leurs fonctions, et du grec phasis, parole.

Synonymes et mots voisins (passez votre pointeur sur les mots pour obtenir leur définition) : amphigouri, babélisme, babillage, bafouillage, bagou, baragouin, baratin, bavardage, blablabla, boniment, bredouillage, cacographie, caquet, charabia, causette, commérage, délayage, discutaillerie, exubérance, faconde, fatras, fatrasie, forgerie, galimatias, grommelot, ithos, incontinence verbale, jacasserie, jargon, jaserie, logogriphe, logorrhée, loquacité, papotage, parlerie, parlote, pathos, phébus, phraséologie, prolixité, racontage, racontar, radotage, sabir, salmigondis, tachylalie, tachyphémie, verbalisme, verbiage, verbigération, verbosité, volapük, volubilité.

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lundi 9 novembre 2009

Autoréférence

Capacité d'un système de renvoyer à sa propre action. Exemples : l’effet Larsen, l'affiche Ripolin, le dessin de La vache qui rit. Dans le domaine de la linguistique le mot désigne une phrase qui se décrit elle-même. Exemple : « Cette phrase commence par le mot ‘cette’ ». Étymologie : du préfixe grec auto et du mot latin referre, rapporter.

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lundi 19 octobre 2009

Épistémophilie

Désir incessant d'accumuler du savoir. Du grec epistêmê, savoir et philos, ami. Mots voisins : épistémologie (étude critique de la science et des conditions de production des faits scientifiques), méthodologie (branche de la logique qui étudie les méthodes des différentes sciences), polymathie (instruction variée et étendue ; du grec polus, nombreux, et mathêma, science, connaissance), systémique (approche scientifique d'un problème en utilisant la notion de système, c'est-à-dire d'un ensemble organisé d'éléments).

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lundi 12 octobre 2009

Pansophie

Connaissance universelle, omnisciente, qui élève la pensée vers le  divin en partant du monde concret. Étymologie : du grec pan, tout, et sophia, sagesse.

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lundi 3 août 2009

Surcroyance

« Le vrai consiste simplement
dans ce qui est avantageux
pour la pensée. » (William James)

Persistance de croyances généralement réfutées. On ignore les faits contraires à ses propres préjugés ou qui se présentent sous forme de nouveautés dérangeantes (misonéisme), ce qui permet d'interpréter la réalité dans un sens conforme à ce qu’on en attend. La croyance n’offre pas de garantie quant à ses affirmations. Elle se porte d’autant plus facilement sur les idées fausses qu’elles sont invérifiables.

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dimanche 19 juillet 2009

La vérité et son double

À fleur d'ombre
À fleur de lèvre
Témoin d'un monde sans escale
La vérité

*

Rien ne l'empêche de se dire
Mystérieuse en son royaume
D'être rêvée malgré les hommes
De se farder par habitude
De se vendre au plus aimant

*

La vérité
Ou sa contremarque
La religion ?

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