Le Garde-mots

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vendredi 25 février 2011

Thespis

On attribue à Thespis d’Icare, poète grec né près d’Athènes au VIe siècle avant J.-C., l’invention de la tragédie et du métier d’acteur. Il n’employait qu’un seul acteur à la fois, le protagoniste (du grec protagonistos, celui qui cherche à gagner), qu’il faisait paraître dans les intervalles entre les chœurs chantés (ou dithyrambes), introduisant ainsi un élément dramatique dans le poème lyrique. À chaque épisode l’acteur portait des vêtements et des masques de chiffon différents et disait des monologues qui relançaient le chœur ou lui répondaient.

Thespis allait de ville en ville sur un chariot avec sa troupe. Il en est longtemps resté l'expression monter sur le chariot de Thespis qui signifiait : « embrasser la carrière théâtrale ».

vendredi 11 février 2011

Pétun

Terme tombé en désuétude qui signifiait tabac. Du tupi petyma et du guarani pety, deux langues amérindiennes. On employait également autrefois le verbe pétuner, synonyme de fumer. Ce mot figure dans la fameuse tirade des nez de Cyrano de Bergerac (Acte I, scène 4) d’Edmond Rostand :

Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? »

Devinez qui vient fumer ce soir ?

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lundi 9 août 2010

Grimaud

Mauvais écrivain. Pédant qui n'a pas su assimiler le savoir. Étymologie : il s’agit probablement de l’emploi figuré du nom propre Grimaud, venant du francique Grimwald,  lui-même dérivé de grima, masque.

Synonymes : barbouilleur, bas-bleu, cacographe, crayonneur, chieur d’encre (Jules Renard), écrivailleur, écrivassier, folliculaire, gendelettre, gâte-papier, gratte-papier, griffonneur, littérateur, pisse-copie, plumitif.

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lundi 11 janvier 2010

Basoche

Dans le droit ancien, ce mot désignait l'ensemble des clercs d’avocats, de procureurs et de conseillers du Parlement qui fréquentaient les palais de justice, à Paris comme en province.  Il s'emploie familièrement de nos jours à propos des gens de loi. Peut-être du latin basilica, édifice public couvert où l'on rendait la justice. Synonymes et mots voisins : barreau, basochard (terme péjoratif utilisé  pour désigner les gens de la basoche), basochien (qui fait partie de la basoche), bazoche, cause grasse (fait inventé, dont les clercs de la basoche plaidaient la cause pour se divertir le jour de mardi gras).

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lundi 5 mai 2008

Histrionisme

Besoin exagéré, théâtral, hystérique, d'attirer l'attention. Du latin histrio, mime, comédien, lui-même dérivé (sans doute) de histria, ancien nom de l'Istrie, du fait que cette région était censée avoir fourni à Rome ses premiers acteurs. L'histrion était, dans cette ville, un acteur qui jouait des farces grossières au son de la flûte. Le terme s'applique de nos jours à un mauvais comédien, à une personne qui se donne en spectacle. Mots voisins (peu usités) : histrionesque (digne d'un histrion ; ce mot est un hapax), histrionique (qui se rapporte à l'histrion), histrionnerie (condition d'histrion), histrionage (métier de comédien, mot employé par plaisanterie et dénigrement), histrionner (cabotiner ; "J'histrionne pour mon plaisir, sans avoir ni cabale à craindre ni caprice à essuyer" [Voltaire, Lettre à Mme de Graffigny, 16 mai 1758]).

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dimanche 27 avril 2008

Tavelle

Instrument servant, sur un métier à tisser, à dévider le fil de soie. Synonyme : dévidoir. Du latin tabella, planchette, lui-même de tabula, table, puis planche.

La tavelle, c'est surtout...

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vendredi 25 janvier 2008

Michel Le Royer

Il est, dans la vie, des rencontres qui comptent plus que d'autres. Après Léopold Sédar Senghor, Mstislav Rostropovitch, Michel Serres, je vous raconterai sans doute un jour Pierre Mendès-France, Federico Fellini, Andrée Chédid, Jean Rousselot, Sim et quelques autres. Aujourd'hui je vous parle de Michel Le Royer. Mais si, vous savez, Le Chevalier de Maison-Rouge. Il donnait lundi dernier une conférence au Groupe Paris-Lyon dans le prestigieux décor Art nouveau de l'Hôtel Château Perrache. Qui mieux que lui, élève de Madame Dussane, camarade de promotion de Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Bruno Cremer, Claude Rich et quelques autres, serait capable de décrire avec autant de fougue et de jeunesse l'art du théâtre ? "Mon âge commence par septante, dit-il modestement, comme pour apaiser la brûlure du mot "soixante-dix". Comédien-serviteur-amoureux de son métier - impossible de se contenter d'un mot  simple, d'un qualificatif passe-partout pour résumer cet homme de passion - le voilà qui emploie des gros mots : diction, jeu, écoute... Car il a la fausse naïveté de croire à la survie de certaines valeurs culturelles. Ce jeune homme prend de l'âge en rêvant de toujours. il pourfend sans regret ceux qui nient la théatralité du théâtre. "Le théâtre, dit-il transcende la vie." Pas question de faire semblant d'oublier que le poulet est en carton-pâte et que le spectateur participe à la représentation au même titre que le comédien. Prenez ce qu'il dit au premier degré : quand il vous parle - que ce soit en public ou en privé - il ne joue pas. Ne cherchez pas le truc derrière ses mots, l'usage construit des sentiments pour éviter le faux pas d'être comme les autres. "L'acteur, dit-il encore, est le magicien de l'expérience collective." Michel Le Royer est à la fois subtil et entier. Existe-t-il, dans la vie ou au théâtre, plus belle intention ?


*    *

45 ans entre ces deux images
et toujours la même fougue...

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vendredi 28 décembre 2007

Quinquet

Mais ce qui attire le plus les yeux, c’est, en face de l’auberge du Lion d’Or, la pharmacie de Monsieur Homais ! Le soir, principalement, quand son quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin, sur le sol, leurs deux clartés de couleur, alors à travers elles, comme dans des feux de Bengale, s’entrevoit l’ombre du pharmacien accoudé sur son pupitre (Gustave Flaubert, Madame Bovary).

Quinquet

Lampe à huile à double courant d'air, dont le réservoir est situé à un niveau supérieur à celui de la mèche (antérieurement il était sous la flamme ou à la même hauteur). La mèche est creuse, ce qui permet à l'air de circuler au sein de la flamme, donnant ainsi un meilleur éclairage et un minimum de fumée. Le quinquet est surmonté d'une cheminée de verre qui canalise également l’air autour de la flamme et assure le tirage. Il fut inventé en 1782 par Ami Argand (1755-1803), physicien et chimiste genevois, et commercialisé par Antoine Quinquet (1745-1803), apothicaire à Paris. On a d'abord dit "lampe à la Quinquet", puis par simple antonomase "quinquet". Le mariage de Figaro fut donné à la Comédie Française le 27 avril 1784 dans une salle éclairée par des quinquets. Synonymes : fumignon, godet, lampe, lumignon, veilleuse. Métaphoriquement le mot signifie également œil, surtout à travers l'expression ouvrir ses quinquets.

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lundi 3 décembre 2007

Erté

*
Je n'avais jamais entendu parler d'Erté jusqu’à ce jour de 1988 où, à New York, j’entre dans une galerie de Soho pour voir de plus près des sculptures en bronze aperçues dans la vitrine. Je vous dis tout de suite la fin : je n’en ai pas acheté car le prix était affiché en milliers de dollars. Fièrement le galeriste m’indique que le vieux monsieur (96 ans), si bien habillé - chemise blanche et cache-col violine - c’est le sculpteur en personne et qu'il se nomme Erté.

Qui était Erté ?

Roman Petrov de Tyrtov (1892-1990), né à Saint-Péterbourg, fit sa carrière en France sous le nom de Romain de Tirtoff et principalement sous le pseudonyme Erté, composé à partir de la prononciation française de ses initiales. Il se fit connaître comme dessinateur de mode dans les années 1920. Il réalisa également des costumes et des décors de théâtre, de revues et de films. Son œuvre, caractéristique de l'époque Art déco, a la même élégance que le personnage lui-même. L’image la plus connue est celle de sa Symphonie en noir (ci-dessous à gauche) et aussi de ses lettrines composées à l'aide de corps féminins.


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[Retrouvez ce billet dans
L'Almanach 2010 du Garde-mots
]

vendredi 26 mai 2006

Spectacle vivant


Le spectacle vivant se définit comme la rencontre entre un ou plusieurs interprètes et les spectateurs au cours d'une représentation publique d'une œuvre. On exclut de cette définition les spectacles sportifs, les défilés de mannequins et les corridas. Antonyme : spectacle enregistré.

De nombreux types de représentations répondent à cette définition : le théâtre, la danse, le chant, le cirque (clowns, jonglerie, acrobatie, etc.), la chanson, le mime, le sketch, les marionnettes, le théâtre d'ombres, les séances d'improvisation, la prestidigitation, la pyrotechnie.

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