Le Garde-mots

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Recherche - lieux

vendredi 8 juillet 2011

Topo

Terme familier. Bref exposé, écrit ou oral, sur un sujet précis. Abréviation de topographie, description détaillée d’un lieu. Du grec topos, lieu.

Synonymes : abrégé, aperçu, avant-goût, croquis, esquisse, exposé, extrait, jus, laïus, note, projet, rapport, résumé, sommaire.

Lire la suite...

lundi 11 avril 2011

Voltaire était-il déiste ou théiste ?

L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.
                                                    (Voltaire)

*
Comme la plupart des philosophes du siècle des Lumières Voltaire était déiste. Il reconnaissait l’existence d'un être suprême et se méfiait des religions qui divisent les hommes. D’ailleurs il utilise le mot dans sa Lettre au docteur Pansophe. Certes, dans son Dictionnaire philosophique il emploie le mot théiste mais dans le sens de déiste. La distinction entre les deux mots n’interviendra qu’avec Kant :

Le théiste est un homme fermement persuadé de l’existence d’un Être suprême aussi bon que puissant, qui a formé tous les êtres étendus, végétants, sentants, et réfléchissants; qui perpétue leur espèce, qui punit sans cruauté les crimes, et récompense avec bonté les actions vertueuses.
Le théiste ne sait pas comment Dieu punit, comment il favorise, comment il pardonne; car il n’est pas assez téméraire pour se flatter de connaître comment Dieu agit; mais il sait que Dieu agit, et qu’il est juste. Les difficultés contre la Providence ne l’ébranlent point dans sa foi, parce qu’elles ne sont que de grandes difficultés, et non pas des preuves; il est soumis à cette Providence, quoiqu’il n’en aperçoive que quelques effets et quelques dehors; et, jugeant des choses qu’il ne voit pas par les choses qu’il voit, il pense que cette Providence s’étend dans tous les lieux et dans tous les siècles.

Réuni dans ce principe avec le reste de l’univers, il n’embrasse aucune des sectes qui toutes se contredisent. Sa religion est la plus ancienne et la plus étendue; car l’adoration simple d’un Dieu a précédé tous les systèmes du monde. Il parle une langue que tous les peuples entendent, pendant qu’ils ne s’entendent pas entre eux. Il a des frères depuis Pékin jusqu’à la Cayenne, et il compte tous les sages pour ses frères. Il croit que la religion ne consiste ni dans les opinions d’une métaphysique inintelligible, ni dans de vains appareils, mais dans l’adoration et dans la justice. Faire le bien, voilà son culte; être soumis à Dieu, voilà sa doctrine. Le mahométan lui crie: « Prends garde à toi si tu ne fais pas le pèlerinage de la Mecque! » « Malheur à toi, lui dit un récollet, si tu ne fais pas un voyage à Notre-Dame de Lorette! » Il rit de Lorette et de la Mecque; mais il secourt l’indigent et il défend l’opprimé.


Voltaire a d’ailleurs écrit une prière à Dieu : « Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps... » (la suite est ici). Son déisme ne l'empêche pas de vitupérer contre l'Église et de reprendre à son propos la formule du marquis Jean-Baptiste de Boyer d'Argens « écraser l'infâme », c'est-à-dire l'intolérance fondée sur le dogme.

Sur son domaine de Ferney il fit construire une petite église avec, sur le porche, une dédicace où l'on peut lire : « Deo erexit Voltaire », « Érigé à Dieu par Voltaire », alors que les églises sont habituellement dédiées à des saints. « Voltaire » y est écrit en plus gros caractères que « Deo ».
[Vous pourrez lire ces mots en direct
le samedi 24 septembre 2011
en suivant ce lien]

vendredi 29 octobre 2010

Golconde (suite)

*
René Magritte. Golconde. 1953.
The Menil Collection, Houston, Texas.

Lire la suite...

lundi 28 juin 2010

Mauvais goût

Voici le secret le mieux caché du monde. Il paraît que quelque part au bout de notre banquise, il y a une race d’animaux un peu spéciale. Ils marchent sur leurs pattes arrière, modulent leurs cris grâce à une infinie variété de phonèmes, selon des règles précises qu’ils appellent grammaire, ont des activités bizarres, comme par exemple dénaturer le jus de raisin avant de le boire. Il paraît qu'ensuite ça leur monte à la tête et qu'ils sont joyeux. Ils se donnent eux-mêmes le nom d’hommes.

Ils ont de bien curieuses pratiques comme la psychologie, le roman, le théâtre, qui les aident, c'est du moins ce qu'ils prétendent, à comprendre leurs propres comportements. Ils regroupent leurs tanières à plusieurs étages dans des lieux appelés villes où ils s'entassent jusqu’à des hauteurs parfois vertigineuses.

Ils ont des opinions sur tout et une appellation spéciale pour chaque brin d’herbe, le plus petit insecte, les autres animaux. Nous, par exemple, nous sommes les ours. Hélas ils tuent certains d'entre nous et même ils nous dépècent. Chez eux la peau d’ours est un trophée qui a beaucoup de valeur.

Je sais où l’on peut trouver les hommes. Il y en a un peu sur notre banquise dans un village - une sorte d’accumulation de baraquements de toutes les couleurs à l'esthétique plutôt  douteuse. Souvenez-vous, l’an dernier j’ai disparu pendant une semaine. Je les observais de loin, protégé par ma blancheur. La nuit j’allais leur dérober de la nourriture. J’avais repéré un marchand de poisson. C’était facile à cause de l’odeur.

Je peux vous dire qu’ils ne sont pas aussi raffinés que nous. Figurez-vous, par exemple, qu’ils ont des machines dans lesquelles ils s’enferment pour se déplacer. Il en sort une fumée qui sent mauvais. Je me demande si ce n’est pas ça qui fait fondre notre banquise.

Ils ont aussi des longs bâtons qu'ils posent horizontalement sur une de leurs épaules, généralement la droite. S’ils les pointent dans votre direction vous êtes perdu. Il en sort, avec un grand bruit, une petite boule de métal capable de vous tuer. Ne vous approchez jamais de leur village sans une très bonne raison et toujours discrètement.

Si demain matin au réveil vous ne me voyez pas, ne soyez pas inquiets. J'ai envie de retourner chez les hommes. J’aimerais bien en manger un pour savoir quel goût ils ont.

dimanche 4 avril 2010

Page de gardes

C’est aujourd’hui le cinquième anniversaire du Garde-mots. À cette occasion, voici tous les mots composés commençant par garde, même ceux qui sont inusités. Si vous en connaissez d’autres (avec la référence, SVP)...

Passez votre pointeur sur les mots pour avoir leur définition.

Garde-barrière, garde-bœuf, garde-bois, garde-boue, garde-bourgeoise, garde-boutique, garde-bras, garde-but, garde-canal, garde-cendre, garde-chaîne, garde-charrue, garde-chasse, garde-chiourme, garde-cierge, garde-col, garde-collet, garde-corde, garde-corps, garde-crotte, garde-cuisse, garde-étalon, garde-feu, garde-filet, garde-fou, garde-fourneau, garde-frasier, garde-française, garde-frein, garde-frontière, garde-grève, garde-infante, garde-lait, garde-lame, garde-ligne, garde-magasin, garde-magot, garde-main, garde-malade, garde-manche, garde-manège, garde-manger, garde-marge, garde-marine, garde-marteau, garde-ménagerie, garde-meuble, garde-mines, garde-mites, garde-môle, garde-nappe, garde-neige, garde-noble, garde-notes, garde-pêche, garde-place, garde-platine, garde-port, garde-queue, garde-rats, garde-reins, garde-rivière, garde-robe, garde-robiergarde-rôt, garde-sacs, garde-salle, garde-scel, garde-scellés, garde-temps, garde-vaisselle, garde-vente, garde-verges, garde-verre, garde-voie, garde-vue.

Lire la suite...

vendredi 4 décembre 2009

Pamparigouste

Dans la culture occitane et provençale, pays imaginaire, mal connu et difficile à trouver. Le mot s'emploie dans des expressions telles que « Il est parti à Pamparigouste ». Synonymes : Pampérigouste, Pampaligòssa (en occitan), Papeligosse.

Rabelais

Rabelais, dans Gargantua (chapitre XV), parle de « Don Philippe des Marays, vice-roi de Papeligosse », sous-entendu, selon ses exégètes, : le pays où l'on vit dans une entière liberté jusqu’à pouvoir s’y gausser du pape. Grandgousier, le père de Gargantua, s'aperçoit que plus il étudie plus il devient « fou, niays, tout resveux et rassoté » : « De quoy se complaignant à Don Philippe des Marays, vice roy de Papeligosse, entendit que mieulx luy vauldroit rien n'aprendre que telz livres soubz telz precepteurs aprendre, car leur sçavoir n'estoit que besterie et leur sapience n'estoit que moufles, abastardisant les bons et nobles esperitz et corrompent toute fleur de jeunesse. »

Alphonse Daudet

On trouve Pampérigouste dans les Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet, en particulier dans le conte La mule du Pape. Tistet Védène a fait monter la mule sur un clocheton jusqu’à lui donner le vertige : « La malheureuse bête n’en dormit pas de la nuit. Il lui semblait toujours qu’elle tournait sur cette maudite plate-forme, avec les rires de la ville au-dessous, puis elle pensait à cet infâme Tistet Védène et au joli coup de sabot qu’elle allait lui détacher le lendemain matin. Ah ! mes amis, quel coup de sabot ! De Pampérigouste on en verrait la fumée... »

Mais Tistet Védène s’absente pendant sept ans. Il revient enfin au château du Pape en Avignon :

« La mule prit son élan :
— Tiens ! attrape, bandit ! Voilà sept ans que je te le garde !
Et elle vous lui détacha un coup de sabot si terrible, si terrible, que de Pampérigouste même on en vit la fumée, un tourbillon de fumée blonde où voltigeait une plume d’ibis ; tout ce qui restait de l’infortuné Tistet Védène ! ... »
 

Lire la suite...

vendredi 13 novembre 2009

Mnémosyne

Dans la mythologie grecque Mnémosyne est la personnification de la Mémoire, née de l'union incestueuse d'Ouranos, dieu du Ciel, et de sa mère Gaïa, la Terre. Elle était représentée sous les traits d’une femme tenant une de ses oreilles avec les deux premiers doigts de sa main droite. D’après Hésiode et sa Théogonie, après avoir reçu neuf nuits de suite son neveu  Zeus, métamorphosé en berger, Mnémosyne donna le jour aux neuf Muses : Calliope (poésie épique et éloquence), Clio (histoire), Érato (poésie érotique), Euterpe (musique), Melpomène (tragédie), Polymnie (poésie lyrique), Terpsichore (danse et chant choral), Thalie (comédie), Uranie (astronomie). Les muses, qui présidaient aux arts et consolaient les hommes de leurs soucis, étaient donc redevables à leur mère de la mémoire de tout ce qu’elles savaient.

Lire la suite...

lundi 28 septembre 2009

Lanceur de mots


Je suis un lanceur de mots.
De la rigueur lexicale à l'improvisation, du nécessaire à la poésie, de la prose à l'éternité de la culture à la vie, j'indique le chemin du rêve.

Les mots ne se laissent pas faire. Ils sont plus que les mots - des  lieux, des voyageurs, des ombres, des silences.
Ils ont leur chemin de proie, leurs délices, leurs nuits sans lune (mais avec les autres).


Je vais vous dire un mot que les mots ne connaissent pas, un mot qui n'existe que dans les replis de la pensée et qu'il vous faut découvrir si vous voulez être du lien. Ce mot sans
autre intention que l'ivresse, entendez-le malgré les autres mots, malgré vous, malgré moi. Tendez votre imagination afin qu'il en visite les sphères les plus hautes.

Ce mot est là. Vous le devinez,
vous le connaissez, vous l'entendez qui féconde votre esprit. Puisqu'il est là je n'ai pas besoin de le dire. Ouvrez votre cœur et écoutez.

lundi 7 septembre 2009

Sim

Un grand amuseur public et comédien, Simon Berryer, dit Sim, a rejoint dimanche un autre firmament.

Je dînai dans un petit restaurant, habituellement très fréquenté, mais où ce soir d'octobre 2004, quatre ou cinq tables seulement étaient occupées. À l'une d'entre elles Sim, avec deux ou trois autres personnes. Que faites-vous dans ces cas là ? Rien. Vous n'allez tout de même pas déranger quelqu'un sous prétexte qu'il est drôle, très connu et que vous l'avez reconnu ? Enfin, personne ne l'a fait... jusqu'à ce que Sim se lève pour quitter les lieux. C'est à ce moment précis qu'un beauf', il n'y a pas d'autre mot, se lève avec précipitation et lui serre la main en débitant une interminable série de phrases creuses. Comme il y a peu de clients, il n'y a pas besoin de tendre l'oreille. La scène se passe à haute voix et tout le monde peut en profiter : « Monsieur Sim, je suis heureux de vous rencontrer...  Je vous admire... Je... bla... bla... », et ainsi de suite pendant deux minutes et plus. Voici la fin de la conversation. Bien entendu, je n'invente rien.

- Sim. Monsieur, puis-je vous demander une faveur ?
- Beauf. Mais oui...
- Sim. Auriez-vous l'amabilité de me rendre ma main ?

L'autre est bien obligé de s'exécuter. Il n'en abandonne pas, pour autant sa proie.

- Beauf. Et qu'est-ce que vous vous faites à Lyon ?
- Sim. Je tourne un épisode de Louis la Brocante [1]...
- Beauf. Ah bon ? Je croyais que vous étiez à la retraite.
- Sim. Oui, mais je suis un intermittent de la retraite...

Sim quitte le restaurant dans l'hilarité générale d'au moins douze personnes. Sans doute la plus petite audience qu'il ait jamais eue. Mais heureuse d'avoir assisté à un sketch  improvisé avec talent.
-
[1] Cet épisode a été rediffusé dimanche soir par France 3.

lundi 31 août 2009

Vitruve

Marcus Vitruvius Pollio (90 à 26 av. J.-C. environ). Ingénieur militaire de Jules César, pour qui il construisit des machines de guerre, et architecte romain. Il est l'auteur d'un traité d'architecture en dix livres, De Architectura, dans lequel il décrit l'Art de construire hérité des grecs par les romains. Cet ouvrage, le seul qui nous soit parvenu de l'Antiquité, a inspiré les architectes pendant de nombreux siècles, et plus particulièrement ceux de la Renaissance et du classicisme.

Lire la suite...

- page 1 de 3