Le Garde-mots

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vendredi 6 novembre 2009

Apoptose

Mort programmée des cellules. Tout au long de notre vie les cellules en état de vieillissement s'autodétruisent sous l'influence d'une programmation génétique. Il s’agit d’un phénomène naturel qui assure la qualité de nos tissus et donc de notre santé. Il commence dès le stade embryonnaire, au cours duquel la sculpture du vivant se fait par élimination de cellules, ce qui permet l’émergence de la forme des organes, le modelage du cerveau, par exemple. Par la suite, l’apoptose nous débarrasse des cellules vieillissantes. Dans le corps humain 100 milliards de cellules meurent  ainsi et renaissent chaque jour. À l’inverse, la perte de la capacité à s'autodétruire explique la prolifération sans fin de certaines cellules. C’est ainsi qu’on explique actuellement la survenue du cancer et des maladies de l’immunité. Du grec apo, au loin, et ptosis, chute. En grec ancien le mot apoptosis désignait la chute des feuilles des arbres en automne. Homère l’emploie dans ce sens.

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vendredi 23 octobre 2009

Nanoparticule

Maître, le péril est grand ;
les Esprits que j'ai évoqués,
je ne peux plus m'en débarrasser.
  Gœthe, L’Apprenti sorcier.

Particule ultrafine, d'une taille inférieure à 100 nanomètres (1 nanomètre = 1 milliardième de mètre = 1 millionième de millimètre), ce qui équivaut à la 100.000e partie d’un cheveu. Par comparaison, la taille d’un microbe est un géant de l’ordre du millième de millimètre (un micron). Du grec nanos, de petite taille.

Les nanoparticules ont des propriétés physiques et chimiques particulières sur le plan de la température de fusion, de la dureté, etc. Explication : elles sont régies par la mécanique quantique et non par la physique et la chimie courantes, ce qui leur donne des caractéristiques qu’on ne rencontre pas dans la nature. Au fur et à mesure que leur taille décroît, leur nombre joue un rôle plus important que leur masse.

L’ADN (l'acide désoxyribonucléique, constituant essentiel des chromosomes porteurs des caractères héréditaires)  est une nanomolécule naturelle dont la largeur est de 2 nanomètres (mais  la longueur une fois déployé de 10 centimètres).  Nous absorbons également des nanomolécules alimentaires : une molécule d’acide oléique, par exemple, acide gras contenu entre autres dans l’huile d’olive,  possède une taille de  2 à 3 nanomètres. Le nanomètre est, en quelque sorte, l’échelle du vivant.

La preuve de l'intérêt des technosciences et des nanotechnologies pour les  nanoparticules est démontré par la multiplicité des néologismes en circulation actuellement chez les scientifiques et les industriels, et  dont la signification est, pour la plupart d'entre eux, évidente : nanobiopuces, nanobiotechnologie, nanocâbles, nanocanaux, nanocéramiques, nanochimie, nanocircuits, nanocomposants, nanocomposites,  nanocouches, nanocurie (milliardième de curie), nanodiamant, nanoélectronique, nanoémulsion, nanoencapsulation, nanocapteurs, nanofabrication, nanofil, nanofiltres, nanogouttes, nanograins, nanoindicateur (nanoparticule qui fait changer un emballage de couleur quand la date de péremption d’un aliment est atteinte), nanogramme (milliardième de gramme), nanolamelles, nanolaser, nanomachine, nanomatériaux, nanomatière, nanomètre (milliardième de mètre, synonyme : millimicron), nanométrique, nanomodification, nanomolécule, nano-objet, nanophysique, nanopoudre, nanoproduit, nanopuce, nanorobot (nanoscience), nanoscopique, nanoseconde (unité de temps équivalant à un milliardième de seconde), nanosonde (capable d'explorer une cellule de l'organisme, cancéreuse par exemple), nanosphère, nanostructure, nanosubstance, nanotechnologies, nanosystèmes, nanotoxicité, nanotransformation, nanotube (nouvelle forme de carbone pur, cent fois plus résistante que l’acier).

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vendredi 18 septembre 2009

Pandémie

Épidémie qui touche la majeure partie d’une population, de nombreux pays, voire l'ensemble de la planète. Du grec pan, tout et dêmos, peuple.

Synonymes et mots voisins : anadémie  (maladie contractée par plusieurs personnes, une toxi-infection alimentaire collective  par exemple), contagion (transmission d’une maladie d’une personne à une autre), contamination (transmission d'un agent infectieux à un organisme vivant), endémie (maladie qui existe à l’état latent dans une région déterminée), épidémiologie (étude des maladies épidémiques, de leur mode de contagion et des moyens de les combattre), enzootie (maladie infectieuse qui sévit chez les animaux dans une zone précise), épiphytie (maladie qui atteint une grande quantité de plantes de même espèce, épizootie (épidémie qui frappe les animaux), état grippal (maladie qui a l’allure d’une grippe), grippe (maladie infectieuse due au virus Influenza, dont il existe plusieurs types, caractérisée par une atteinte des voies respiratoires ; du francique grip, griffe, croc), incubation (période comprise entre le moment de la contamination et l'apparition des premiers symptômes), influenza (synonyme ancien de grippe), morbidité (état de maladie), mutation (changement brusque du patrimoine génétique d’un être vivant), pandémique (qui a les caractéristiques d'une pandémie), panzootie (pandémie chez les animaux), prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population donnée), prévention (ensemble des mesures destinées à éviter une maladie), propagation (développement du nombre de cas d’une maladie), virulence (capacité d'un agent infectieux de se multiplier dans l'organisme et d'y provoquer un état pathologique sérieux), virus (micro-organisme rudimentaire capable d’infecter les cellules et de propager une affection).

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Tout homme bien portant est un malade qui s'ignore.
Jules Romains, Knock ou le Triomphe de la Médecine.

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vendredi 20 février 2009

Syndrome de Stendhal

Trouble de nature esthétique éprouvé devant une œuvre d’art. Cette décompensation culturelle se manifeste sous la forme d’une crise d’angoisse avec vertiges, suffocation, battements de cœur, douleurs dans la poitrine, perte du sentiment d’identité et du sens de l’orientation, allant parfois jusqu'au délire et à la dépersonnalisation. L'affection survient chez des personnes impressionnées par le lieu exceptionnel où leur voyage les a menées. Ce nom a été donné en 1990 par le docteur Graziella Magherini, psychiatre à Florence, en référence aux émotions ressenties par Stendhal dans cette même ville en 1817 à la sortie de l’église Santa Croce où il venait de voir une série de chefs-d'œuvre : « Enfin, je suis arrivé à Santa Croce. Là, à droite de la porte, est le tombeau de Michel-Ange; plus loin, voilà le tombeau d'Alfieri, par Canova : je reconnais cette grande figure de l'Italie. J'aperçois ensuite le tombeau de Machiavel ; et, vis-à-vis de Michel-Ange, repose Galilée. Quels hommes ! Et la Toscane pourrait y joindre le Dante, Boccace et Pétrarque. Quelle étonnante réunion ! Mon émotion est si profonde qu'elle va presque jusqu'à la piété. Le sombre religieux de cette église, son toit en simple charpente, sa façade non terminée, tout cela parle vivement à mon âme. Ah ! si je pouvais oublier... ! Un moine s'est approché de moi ; au lieu de la répugnance allant presque jusqu'à l'horreur physique, je me suis trouvé comme de l'amitié pour lui. [...] Je l'ai prié de me faire ouvrir la chapelle à l'angle nord-est, où sont les fresques du Volterrano. Il m'y conduit et me laisse seul. Là, assis sur le marchepied d'un prie-Dieu, la tête renversée et appuyée sur le pupitre, pour pouvoir regarder au plafond, les Sibylles du Volterrano m'ont donné peut-être le plus vif plaisir que la peinture m'ait jamais fait. J'étais déjà dans une sorte d'extase, par l'idée d'être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, ce qu'on appelle des nerfs à Berlin ; la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. Je me suis assis sur l'un des bancs de la place de Santa Croce ; j'ai relu avec délices ces vers de Foscolo, que j'avais dans mon portefeuille ; je n'en voyais pas les défauts : j'avais besoin de la voix d'un ami partageant mon émotion. » (Stendhal, Rome, Naples, Florence).

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lundi 24 novembre 2008

Les pilules perpétuelles

L'antimoine est un métal blanc-bleu, cassant, dont le minerai principal est la stibine. Il partage avec l'eau la propriété d'être plus volumineux à l'état solide qu'à l'état liquide. Les dames de l'Antiquité, principalement les Égyptiennes, se servaient d'une pâte à base d'antimoine, en quelque sorte l'ancêtre du khôl, pour noircir leurs cils et leurs sourcils afin de rehausser l'éclat de leur regard. C'est le plus ancien cosmétique connu. Hippocrate, Galien, Pline (qui le désigne sous le nom de Stibium), Dioscoride, mentionnent dans leurs écrits l'usage de l'antimoine. Il fut isolé et employé en tant que médicament par un moine bénédictin du XVe siècle, Basile Valentin, de nationalité allemande, qui a voulu s'entourer de mystère. On sait peu de choses sur lui, sinon qu'il était alchimiste, ce qui explique sans doute sa discrétion. On pense même que le nom sous lequel on le connaît est un pseudo- nyme. Il est curieux qu'un moine ait pu découvrir ... l'antimoine. La légende prétend que Valentin, ayant appris que des porcs de sa région engraissaient facilement lorsqu'on incorporait à leur alimentation les résidus d'un certain minerai, eut l'idée d'en faire absorber, pour leur plus grand bien, à ses frères en religion. En fait ceux-ci moururent. Il venait de découvrir les dangers du "loup gris des philosophes" ; c'est de cette aventure que le métal tirerait son appellation. L'antimoine fut remis en honneur un siècle plus tard par Paracelse, un médecin suisse qui a laissé son nom dans l'histoire de l'humanité. Il se servait de l'antimoine comme d'une panacée, c'est-à-dire un médicament susceptible de guérir toutes les maladies. Par la suite une controverse naquit : les médecins n'étaient pas tous du même avis sur l'intérêt de son usage. Les disputes furent si violentes que le Parlement français interdit l'antimoine. En 1666 la Faculté de Médecine de Paris, avec à sa tête Guy Patin (1601-1672), finit par admettre son efficacité et à le faire réhabiliter par le Parlement. Son utilisation devint courante avec son inscription au Codex de 1638 et la guérison de Louis XIV par cette médication. On s'en servait comme sudorifique et émétique (pour faciliter les vo- missements). Ainsi presque deux siècles furent nécessaires pour que le premier médicament chimique fit son entrée dans la pharmacopée française.

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lundi 6 octobre 2008

Littré

Littré
Émile Littré (1801-1881). Médecin, vulgarisateur scientifique, philosophe, lexicographe français. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont une traduction de l’œuvre complète d'Hippocrate (1839-1862), la refonte du Dictionnaire de médecine de Nysten et une Histoire de la Langue française (1862). Son Dictionnaire de la Langue française (1844-1872) édité par son ancien camarade du lycée Louis-Le-Grand, Louis Hachette, est encore une référence de nos jours. Littré s’y montre philologue puisque, comme on peut le lire dans sa préface, il organise ses articles autour de l’histoire de la langue.

Il prit une part active à la révolution de 1830, fut conseiller municipal de Paris en 1848, député de la Seine en 1871, sénateur en 1875. C'était un adepte de la pensée positiviste d'Auguste Comte, et son principal disciple.

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lundi 11 août 2008

Ordinaire

Ce qui se dit, se fait, s'utilise, arrive ou se constate de manière habituelle, ce qui est conforme à la manière courante de procéder, ce qui est dans l'ordre des choses. Dans le domaine culinaire : ce qu'on sert habituellement à un repas : l'ordinaire d'une troupe de soldats. Le mot a également un sens péjoratif : « commun, de niveau moyen ». Autrefois il qualifiait une personne qui remplissait ses fonctions toute l'année : maître d'hôtel, médecin, chirurgien, musicien, juge, professeur, évêque ordinaire. Du latin ordinarius, rangé par ordre, conforme à la règle, à l'usage. Synonymes et mots voisins : accoutumé, attitré, banal, classique, commun, courant, coutumier, familier, fréquent, général, habituel, moyen, naturel, normal, prosaïque, quelconque, quotidien, régulier, simple, sobre, usité, usuel.

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vendredi 18 juillet 2008

Éponyme

Se dit d'une personne dont le nom sert à désigner quelque chose. Il peut s'agir :
- d'un lieu : la déesse grecque Athéna (déesse de la Guerre et de la Sagesse) a donné son nom à la ville d’Athènes ; Romulus fonda la ville de Rome en 753 av. J.-C. ; les saints ont en grand nombre prêté leur nom à des villes et villages :   saint Cyr, saint Tropez, saint Étienne, saint Brieuc, sont des saints éponymes.
- d'un continent : l'Europe par exemple ;
- d'un monument : exemple ityphallique, la Tour Eiffel ;
- d'une œuvre dont le titre est le nom d'un des personnages : Candide, Phèdre, Le Père Goriot ;
- d'un mythe : c'est le cas de Sisyphe ;
- d'un peuple ou d'un État : le nom d'Israël a été donné par Dieu à Jacob après sa lutte avec l'ange (Genèse 32:28) ; il s'appliqua ensuite aux douze tribus issues des douze fils de Jacob; c'est aujourd'hui le nom de l'État hébreu ;
- d'une année : dans la Grèce ancienne on appelait archonte éponyme, le premier des neuf archontes (magistrats qui dirigeaient la République d'Athènes) parce qu'il donnait son nom à l'année en cours ;
- d'une société : la famille Michelin est l'éponyme des pneumatiques Michelin ;
- etc.

Du grec epônumos, qui donne son nom à, lui-même de épi, sur, et onoma nom.

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dimanche 10 février 2008

Totipotence

Capacité que possède une cellule de se différencier en diverses cellules spécialisées et de participer à la formation de n’importe quel tissu de l'organisme (musculaire, nerveux, sanguin, etc.), donc à former divers organes, voire des organismes complets. C'est le cas des cellules souches embryonnaires, c’est-à-dire des cellules indifférenciées prélevées sur l'embryon et qui peuvent se multiplier indéfiniment en laboratoire. Du latin totus, tout, et potentia, puissance.

À côté des cellules totipotentes on décrit les cellules souches :
- unipotentes, qui produisent une seule sorte de cellules différenciées ;
- multipotentes, qui produisent un nombre restreint de types cellulaires ;
- pluripotentes, pouvant donner presque tous les types cellulaires de l’organisme adulte, donc presque tous les organes, mais non un organisme entier.

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vendredi 12 octobre 2007

Ichor

 Devinette. À votre avis, qu'elle quelle est la définition du mot ichor ? Fluide éthérique et sans couleur qui coulait dans les veines des Dieux et leur conférait l'immortalité ? Ou : pus sanguinolent et fétide qui s'écoule d'une plaie infectée ?
   

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