Le Garde-mots

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vendredi 11 mars 2011

Malcontent

Mot vieilli. Se dit de quelqu'un qui n'est pas content, qui est déçu, n’a pas obtenu le résultat qu’il attendait. Étymologie : mot forgé à partir de mal et de content. On peut aussi écrire mal-content.

À la fin du XVIe siècle on désignait sous le nom de Conjuration des malcontents un parti opposé à la politique d’Henri III. Il était composé de catholiques modérés réprouvant la Saint-Barthélémy (1572) et de protestants. Son chef était le duc d'Alençon. Ses membres portaient les cheveux presque ras. Il en est resté l’expression coiffure à la mal content que l’on trouve encore chez Flaubert.

Synonymes et mots voisins : acariâtre, à cran, agacé, aigri, bougon, chagrin, choqué, contrarié, courroucé, crispé, déçu, dépité, désolé, énervé, ennuyé, exaspéré, fâché, furibond, furieux, grincheux, grognon, hargneux, insatisfait, irrité, maussade, mécontent, morose, rembruni, renfrogné, ronchon, soucieux. Antonymes : comblé, content, satisfait.

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lundi 7 mars 2011

Allégorie de la Foi

Vermeer. Allégorie de la Foi
Jan Vermeer. Allégorie de la foi. 1670-1672
New York, Metropolitan Museum of Art.


La scène se déroule dans un intérieur privé comme en attestent la tenture calée sur une chaise et son coussin bleu. Elle nous montre un événement religieux, ce qui est plutôt inattendu dans un tel cadre, mais s’explique par le fait qu’au XVIIe siècle les catholiques n’avaient pas le droit de pratiquer la messe en public. Ils le faisaient chez eux, dans des chapelles privées.

Vermeer. Allégorie de la Foi
Une femme en extase est assise sur une estrade recouverte d’un tapis. Elle s’appuie sur une table haute où sont posés un crucifix, une Bible, un calice et sans doute une chasuble. Les couleurs éclatantes de son vêtement blanc (symbole de pureté) et bleu (couleur de Marie), tranchent sur le reste de la composition. Elle a la main droite sur le cœur en signe de foi et le pied droit sur le globe terrestre, afin de rappeler avec force que  la religion domine le monde. Elle est parfaitement dans son rôle car elle personnifie l’allégorie annoncée dans le titre du tableau, c’est-à-dire la foi catholique triomphant du protestantisme. La pomme sur le sol ainsi que le serpent de la Genèse écrasé par une pierre, contrastant avec le réalisme de la demeure hollandaise, indiquent que le mal est terrassé. Né dans un milieu calviniste, Vermeer se convertit au catholicisme, la religion d’une minorité marginalisée, qui était celle de son épouse, avec laquelle il habitait à Delft dans un quartier nommé « le coin des papistes ». C’est ce qui explique qu’il ait peint ici une « église cachée » ou schuilkerk. Il s’agit d'ailleurs d’une œuvre de commande, donc idéologique.

Vermeer. Allégorie de la Foi
Le tableau est construit de manière géométrique, avec ses rectangles, ses losanges, ses triangles et ses ronds qui organisent l’arrière-plan. Cependant deux lignes obliques, celle de la tenture, celle de la femme chavirée, rompent avec l’harmonie préétablie et confèrent à l’ensemble une énergie peu commune. Une troisième ligne oblique recoupe les deux précédentes, celle de la lumière qui comme toujours chez Vermeer est absente-présente : sa source est hors champ mais on l’aperçoit dans la boule de verre qui pend du plafond. Ses effets sont évidents, en particulier sur la robe de la femme et sur la Bible, vers lesquelles le regard est attiré. Grâce à elle la foi fait le lien entre le monde terrestre et le monde spirituel.

La religion est omniprésente dans ce tableau, en particulier par le motif de la croix qui y figure deux fois. La peinture sur le mur est une version simplifiée du tableau de Jacob Jordaens, Le Christ en croix (peint aux alentours de 1620). Au XVIIe siècle la technique du « tableau dans le tableau » est courante. Pour la composition dans son ensemble Vermeer tire son inspiration d'un recueil de figures allégoriques, L'Iconologia de Cesare Ripa (1593), très utilisée par les peintres de l’époque.

Ce tableau, très différent de l’ensemble de l’œuvre de Vermeer, nous aide à comprendre qu’il réfléchissait longuement à ses toiles, y ajoutant du symbolisme avec une virtuosité sans pareille. Il ne se contentait pas de représenter une certaine réalité. Chez lui le monde est apparemment ordonné mais quand on l’étudie de près on s’aperçoit qu’il en dit plus que le regard ne peut saisir du premier coup.

L’Allégorie de la foi n’est pas le plus populaire des tableaux de Vermeer mais il n'en demeure pas moins l’un des plus emblématiques de sa manière de peindre.

vendredi 30 juillet 2010

Linostole

Se dit de quelqu'un qui porte du lin. Du latin linum, lin, et stola, longue robe (pour hommes et femmes).

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vendredi 18 juin 2010

Fesse

Dessin d'Ydel

Merci au dessinateur Ydel pour cette illustration.
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Anatomie. Chacune des deux parties charnues et musclées situées au bas du dos, caractéristique des bipèdes, en particulier des bipèdes humains. Elle a été générée, au cours de l'évolution, par la station debout.

Du latin fissus, fendu, lui-même de findere, fendre. La fesse correspondait, au départ, au sillon entre les parties charnues. Le sens  a ensuite glissé par métonymie jusqu’à désigner les masses elles-mêmes.

Synonymes et mots voisins : arrière-train, baba, bas du dos, croupe, croupion, cuisse, cul, dargeot, demi-lune, derche, derrière, fessier, fion, fond, fondement, fouettard, hanche, hémisphère, joufflu, lune, meule, miche, mouille, nache (terme utilisé du XIIe au XVIe siècle, il a ensuite été remplacé par fesse ; du latin natis, fesse), noix, panier, partie charnue, pétard, popotin, postère, postérieur, prose, séant, siège.

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lundi 24 mai 2010

Sibyllin

Dont le sens est difficile à comprendre, énigmatique, obscur. Exemple : paroles sibyllines, vers sibyllins, oracles sibyllins. Du latin sibyllinus, de même sens, lui-même dérivé de sibylla, sibylle. Dans l'Antiquité, on attribuait aux sibylles un pouvoir divinatoire et le don de prophétie. Synonymes et mots voisins : abscons (difficile à comprendre), abstrus (difficile à comprendre), ambigu, amphibologique (qui est à double sens, généralement par maladresse), amphigourique, apocalyptique (aussi effrayant que la fin du monde), brumeux, cabalistique (obscur, énigmatique, mystérieux), caché, complexe, confus, cryptographique (relatif à une écriture secrète), difficile, emberlificoté, embrouillé, énigmatique, équivoque, ésotérique (incompréhensible pour ceux qui n'appartiennent pas à un groupe restreint d'initiés), évasif, fermé, hermétique (réservé aux initiés), indéchiffrable, inspiré, jobelin, mystérieux, obscur, prophétique, secret, sibyllique (relatif aux sibylles), visionnaire, voilé.

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lundi 3 mai 2010

Psychostasie

Pesée des âmes après la mort. Du grec psukhê, âme, et stasis, action.

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vendredi 5 mars 2010

Apotropaïque

*

Se dit d'un objet, d'une formule, d’un rite servant à détourner le danger, à conjurer le sort, les mauvais esprits, les influences maléfiques. Du grec apotropein,  détourner.

Synonymes et mots voisins : amulette (terme générique applicable à tous les objets protecteurs qu'on porte sur soi), ange gardien, auxiliaire, brevet (recette magique pour guérir des maladies ou obtenir des faveurs extraordinaires), charme, conjuration,  conjuratoire, déprécatoire (qui conjure par la prière), doudou, favorable, fétiche (objet protecteur utilisé par les peuples premiers),  gri-gri (nom africain des objets protecteurs),  mascotte,  phylactère (amulette que l'on portait sur soi dans l'Antiquité gréco-romaine), porte-bonheur, protecteur, prophylactique (qui prévient une maladie), propitiatoire (se dit d’un objet qui a la vertu de rendre quelque chose favorable), providentiel, sauveur, sortilège,  talisman (se dit d’un objet porteur des signes destinés à protéger -  du grec telesma, objet consacré), totem (esprit protecteur vénéré par les peuples premiers),  tutélaire (qui protège contre l'adversité).

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lundi 1 février 2010

Hagiographie

Récit édifiant de la vie des saints. Ce genre littéraire s’attache à célébrer leurs vertus,  les miracles qu’ils ont accompli et leur martyre. Au figuré : biographie très élogieuse d'une personne, historiographie non critique. Du grec hagios, saint et graphein, écrire.  Synonymes et mots voisins : apologie (discours de défense d'une personne), biographie, célébration,  culte, dithyrambe, éloge, glorification, hagiologie (étude de la sainteté), historiographie, légende, louange, magnification,  martyrologe, ménologe, panégyrique, vie de saint.

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lundi 21 décembre 2009

Goliards

Étudiants  (« escoliers », « clercs ») itinérants, indisciplinés et provocateurs qui, au Moyen Âge, menaient une vie légère, affichaient une grande gaîté et un certain cynisme.  De l’ancien français goliart, glouton, débauché ; peut-être de gole ou goule,  gueule, lui-même du latin gula, de même signification ; autre hypothèse : du germanique gōljan, crier, chanter, divertir.

Les goliards étaient pauvres. Ils vivaient de mendicité et d'expédients. Ils disaient leurs poèmes (souvent improvisés et en latin) et chantaient leurs chansons grivoises dans les tavernes. Ils formaient un groupe social organisé, une sorte de confrérie. Ils aimaient la bonne chère et la boisson, et se donnaient eux-mêmes la tonsure.  Ils remettaient en cause l’ordre établi, la religion, et critiquaient le Pape. Ils se réclamaient d’un évêque renégat, Golias, qui vraisemblablement n’a pas existé. En tout cas il est inconnu des biographes.

Les goliards étaient répandus dans toute l’Europe. Dès le XIIe siècle ils inspirèrent une littérature légère et satirique. Les poèmes goliardiques, dont les auteurs sont restés pour la plupart anonymes, vantaient le vin, le jeu et les filles. Les noms de certains d'entre eux, cependant, sont parvenus jusqu'à nous, notamment ceux de Phillipe le Chancelier, Pierre de Blois, Gautier de Chatillon, l'Archipoète de Cologne, Hugues d'Orléans. Les goliards furent les précurseurs de Villon et Rabelais. L’esprit estudiantin, dont il reste encore des traces aujourd'hui, relève de leur tradition.

Leur débauche  était stigmatisée par l'Église, dont ils dénonçaient les abus, et qui finit par les condamner dans plusieurs conciles. En 1289, il fut interdit à tout membre du clergé d'être goliard. Au XIVe siècle, le terme perdit toute connotation cléricale pour devenir synonyme de jongleur ou de ménestrel.

Synonymes et mots voisins : bacchants, bouffons, clercs errants, goliardique, goliardise, goliars, goualeurs, gouillafres, goulafres,  goulardise, gouliafres, gouliardeusement (à la façon des débauchés), gouliardie, gouliardise, gouliardois, gouliards, gouiliarets, gouliarder (manger avec gloutonnerie), gouliars, goulous, gueulardise, paillards, ribauds, ribote.

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vendredi 11 décembre 2009

Pinacothèque

Nom donné aux musées de peinture en Italie et en Allemagne. Du grec pinakothêkê, salle contenant une collection de tableaux. Terme repris de Vitruve par Louis Ier de Bavière au XIXe siècle. Synonymes et mots voisins : cabinet de peintures, cartothèque, cimaise (mur d'une salle d'exposition de tableaux),  cinémathèque, classothèque (lieu où l’on classe des documents), clichothèque (lieu où sont archivés les clichés), collection, dépôt, (lieu où l'on dépose une œuvre ou un document afin de les conserver), diathèque (lieu où l’on entrepose des diapositives),  exposition, expôt  (unité élémentaire mise en exposition dans un musée, quelle qu'en soit la forme), galerie (salle aménagée pour une exposition), glyptothèque (musée dédié aux pierres gravées, synonyme : dactyliothèque),  lithothèque (collection d'échantillons de roches) magnétothèque (lieu où l'on entrepose des bandes magnétiques), mappothèque (collection de cartes géographiques), musée, muséographie (description des musées et de leurs collections), muséologie (science de la conservation et de la présentation des œuvres d’art), muséum, (musée spécialisé dans les sciences de la nature) photothèque, sonothèque (lieu où l'on archive des enregistrements de bruits et d'effets sonores), vernissage (inauguration d'une exposition), vidéothèque.

Raphaël/Transfiguration
Raphaël. La Transfiguration.
Peinture a tempera sur bois (1518- 1520)

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